Forfait de Mbappé, retour au 4-4-2 : comment Ancelotti pourrait transformer le coup dur en aubaine
ParLoris Belin
Mis à jour 23/04/2025 à 09:30 GMT+2
Carlo Ancelotti vit très probablement ses dernières semaines (jours ?) à la tête du Real Madrid. Pour quitter la Maison Blanche à la hauteur de sa légende, l'entraîneur italien n'a plus vraiment le droit à l'erreur. Il devra le faire sans Kylian Mbappé, forfait ce mercredi à Getafe (21h30) et encore incertain pour la finale de la Coupe du Roi samedi contre le Barça.
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Ce n'est pas encore exactement faire tapis, mais cela ressemble à une ultime relance. Carlo Ancelotti va, sauf énorme retournement de situation, vivre la fin de son aventure au Real Madrid cette saison. Six années d'immenses réussites, et de trophées à gogo (15 à ce jour). Mais désormais point l'horizon d'une saison sans nouvelle ligne au palmarès et d'une fin en eau de boudin loin de son statut de légende madrilène. Pour sauver ce qui peut encore l'être avant un très probable départ vers la sélection brésilienne, Ancelotti va devoir composer avec l'absence de Kylian Mbappé, encore gêné à la cheville, pour le déplacement de ce mercredi à Getafe.
Ce qui semble à première vue être une mauvaise nouvelle pourrait bien virer en coup de pouce du destin. Un coup presque aussi tactique que politique pour espérer pouvoir encore emporter la mise en Liga ou samedi en finale de Coupe du Roi contre le rival barcelonais. Le forfait de Kylian Mbappé devrait inciter Carlo Ancelotti à oser prolonger l'expérience du 4-4-2 dans une version à trois milieux centraux comme dimanche contre Bilbao.
Aux bons souvenirs de l'an passé
La stratégie avait été longtemps assez inefficace avec un premier tir cadré à la 36e minute seulement. Quelques ajustements à la pause, notamment d'attitude de la part de Rodrygo et Jude Bellingham, avaient permis aux Merengue de retrouver de l'allant avant de l'emporter au forceps dans les derniers instants grâce à une superbe frappe de Federico Valverde. Un changement de système en cours de saison peut sembler anodin. Mais au lendemain d'une élimination en Ligue des champions, ce choix prend une dimension supplémentaire. Surtout quand il convoque un souvenir tactique pas si lointain, celui qui avait permis au Real Madrid de rafler le Championnat d'Espagne, la Ligue des champions et la Supercoupe d'Espagne.
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Ce Real-là n'avait pas eu besoin d'une machine à buts pour briller. La formation en 4-3-1-2 de Carlo Ancelotti évoluait sans avant-centre de métier, mais avec une liberté créative en attaque pour faire parler ses artistes. "Cette composition n’était pas une répétition pour la finale de la Coupe, c’était simplement une question de contrôle du jeu", a évoqué le coach transalpin en conférence de presse dimanche après la victoire sur Bilbao. "Nous avons bien contrôlé le match en première mi-temps et nous n’avons pas trop souffert du pressing de l’Athletic, qui est habituellement l’un de leurs points forts. Mais nous ne nous procurions pas d’occasions, il nous manquait des joueurs entre les lignes. En seconde période, nous avons été plus agressifs, plus compacts, et il y a eu davantage de soutien entre les joueurs."
Refaire de Bellingham un atout maître
Sans Kylian Mbappé, Vinicius Jr et Rodrygo devraient reformer leur duo de pointe, qui avait emmené "Vini" très haut dans la hiérarchie du dernier Ballon d'Or. Derrière eux, Jude Bellingham pourra retrouver ce rôle de numéro 10 encouragé à se projeter loin vers l'avant qui lui seyait tant. L'Anglais a perdu en influence dans les offensives des siens ce qu'il a gagné en frustration, qu'il a affiché plus d'une fois cette saison sur le pré. Il a désormais l'opportunité d'être un des grands bénéficiaires des ennuis à la cheville de Mbappé à court terme.
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Bellingham überragt bei Real-Sieg gegen Mallorca
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Pour Ancelotti, c'est aussi - au moins pour mercredi - l'opportunité de mettre de côté l'expérience de la cohabitation par tous les moyens entre ses armes offensives pour retrouver des automatismes collectifs éprouvés. Ce, des deux côtés du terrain. "Mon système préféré est le 4-4-2, car défensivement, nous sommes plus solides avec cette organisation, je l’apprécie vraiment", a insisté Ancelotti en conférence de presse dimanche. Le rendez-vous du Barça samedi en Coupe du Roi a de quoi raviver les images de finale de la Supercoupe d'Espagne le 12 janvier dernier. Les cinq buts encaissés par les Madrilènes pouvaient alors être au moins en partie imputés à un mauvais pressing collectif.
Sacrifier les Galactiques pour mieux soigner sa sortie
Le déplacement à Getafe, 12e de Liga, doit être l'occasion de remettre de l'huile dans les rouages de ce 4-3-1-2. Avant de faire se creuser les méninges à Carlo Ancelotti au retour de Kylian Mbappé. Il faudra alors à l'Italien trancher qui de ses quatre stars offensives devra laisser sa place dans le onze titulaire. Et acter la fin des Galactiques, ainsi que leur incompatibilité pour tourner à plein régime dans la durée.
Ancelotti a d'ailleurs anticipé le coup, assurant dimanche ne "pas avoir besoin de quatre milieux traditionnels à chaque fois". "Parfois, nos ailiers comme Vini ou Rodrygo redescendent au milieu selon le système. Tout est une question de placement." Si la recette fonctionne comme elle l'a fait la saison passée, difficile d'imaginer le tacticien changer son fusil d'épaule pour la fin de saison.
Elle signifierait un possible premier sacre en 2025 avec la Coupe du Roi, et la pression mise sur le Barça, qui compte provisoirement sept points d'avance avec six matches avant la fin du championnat pour le Real. Puis un départ conforme à l'héritage qu'Ancelotti laissera derrière lui au crépuscule de cette Liga.