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La Liga – Poussé vers la sortie par Barcelone dans un contexte tendu, Ilkay Gündogan est retourné à Manchester City
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Publié 23/08/2024 à 23:39 GMT+2
Le départ d’Ilkay Gündogan du FC Barcelone a fait l’effet d’un choc en Catalogne. Pierre angulaire du milieu de terrain blaugrana la saison passée, l’Allemand avait encore des choses à offrir mais la direction barcelonaise a décidé de le sacrifier pour pouvoir enregistrer la nouvelle recrue Dani Olmo. Une décision pragmatique qui illustre l’état de délabrement économique du Barça.
Ilkay Gündogan voulait rester mais le FC Barcelone l'a poussé vers la sortie.
Crédit: Getty Images
Une préparation inégale, achevée par un revers cinglant à domicile face à l’AS Monaco lors du trophée Joan Gamper (0-3), et les motifs d’inquiétude fleurissaient au bord de Barcelone, déjà marqué par une saison 2023/2024 blanche, assortie d’un vrai-faux départ de la légende locale, Xavi. Des échecs sur le terrain et des remous en dehors. Le FC Barcelone présente une anémie aiguë sur le plan économique, un héritage empoissonné de l’ancienne direction, menée par Josep Maria Bartomeu (2014-2020). Les dégâts sont profonds, et la venue de Joan Laporta ne suffit vraisemblablement pas à endiguer une mauvaise passe qui n’en finit plus de s’allonger.
Pour son entrée en championnat contre Valence (2-1), le Barça a aligné un premier onze atypique, avec des jeunes têtes sorties de la Masia, appelées pour pallier les absences (nombreuses) de cadres. Parmi eux, le nom d’Ilkay Gündogan (33 ans) résonne particulièrement ces derniers jours. Pour un souci d’ordre sportif ? Pas du tout. Et c’est bien le problème. Le volet sportif semble déclassé depuis des années dans le paradigme barcelonais. Seul le pan économique occupe l’espace et les esprits. Des esprits au raisonnement souvent confus, illisible, et surtout court-termiste.
Olmo, l’achat compulsif qui complique tout
Le récit du feuilleton de l’été 2024 ne pourrait pas davantage mettre en lumière les incohérences du board catalan. Cible de longue date du Barça, avec lequel il a joué en jeunes, Dani Olmo a eu l’heureuse surprise d’apprendre un intérêt vif de son club de coeur. Un Euro réussi, des qualités évidentes et une polyvalence recherchée, Olmo présente des points forts évidents. Mais l’Espagnol vient aussi grossir les rangs à un poste (meneur, milieu hybride) déjà occupé par de nombreux joueurs (Gündogan, Pedri, De Jong, Gavi, voire Ferran et Rafinha).
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Dani Olmo lors de sa présentation avec le Barça. L'Espagnol ne peut toujours pas jouer, car pas inscrit par le club.
Crédit: Getty Images
Problème majeur, l’Espagnol (Leipzig) coûte cher. Si la somme du transfert s’étale dans le temps (au gré des années de contrat) – 55 millions -, le salaire du joueur (certaines sources en Espagne avancent le chiffre de 11 millions d’euros bruts) doit être versé sans retard ni échelonnement. Sous la contrainte d’un contrôle économique sévère du gendarme financier de la ligue espagnole, le Barça ne doit pas dépasser une certaine limite de masse salariale. Après quelques mois encourageants, un impayé de taille (40 millions d’euros) lié à l’achat de parts de la société audiovisuelle du club, Barça Studio, a précipité les Blaugrana dans le rouge mat.
Gündogan, le taulier sacrifié
Il faut donc vendre, du moins, libérer de la masse salariale, pour pouvoir inscrire Dani Olmo (contrat jusqu’en 2030). Le schéma sonne comme un marronnier, après les péripéties vécues autour des arrivées de Jules Koundé ou Robert Lewandowski en 2022. Cibles de la direction, les gros salaires sont priés de se trouver un point de chute. Suffira-t-il d’un départ pour régler le problème ? Là encore, le flou est total. Les sources se recroisent, s’enlacent et se défont. Le couperet tombe finalement sur Ilkay Gündogan. Une hérésie sportivement parlant, une nécessité dans cette bulle pécuniaire prête à craquer.
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Ilkay Gundogan buteur avec le Barça lors du Clasico contre le Real Madrid, en Liga.
Crédit: Getty Images
Meilleur milieu de terrain du club la saison passée, meilleur passeur de ce dernier (13, son meilleur total en carrière toutes compétitions confondues), l’ex-international allemand (il vient de mettre un terme à sa carrière internationale) a su se montrer magnanime malgré l’injustice de la situation. Parti pour rester, l’Allemand se retrouve forcé de quitter la Catalogne, seulement un an après. Il signera finalement libre à Manchester City (renonçant à sa dernière année de contrat évaluée à 15 millions d’euros bruts), preuve qu’il a encore bien des choses à offrir au plus haut niveau.
Un triste refrain : Laporta et les promesses déchues
On le savait déjà, la décision de "sacrifier" Gündogan n’avait rien de sportive. Ronald Araujo, Frenkie de Jong, Ferran Torres ou encore Rafinha auraient été également sondés par la direction, mais aucun des cités n’a donné suite à la demande de Laporta, appuyé par Deco (directeur sportif). Le club s’est donc séparé d’un joueur important, à un poste clé, pour un joueur plus jeune, qui n’offre pas autant de garanties. Pendant ce temps-là, d’autres besoins criants restent sur la touche, comme sur le flanc gauche.
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Joan Laporta, lors de la présentation du nouvel entraîneur du FC Barcelone, Hansi Flick.
Crédit: Getty Images
Un temps espérée, la signature de Nico Williams (Athletic Club, qu'affronteront les hommes de Hansi Flick samedi, 19h) sonne comme une promesse déchue. Une de plus pour Laporta, qui n’a dans l’autre sens pas hésité à catapulter le jeune espoir brésilien Vitor Roque vers l’Arabie saoudite. Pas encore parti, l’attaquant devrait finalement rester en Liga. Tant de mouvements pour si peu de progrès. Les retours de prêt de Joao Cancelo, Joao Félix n’ont pas été comblés, un numéro 6 manque toujours à l’appel : plongé dans le brouillard, les phares éteints, Barcelone navigue à vue. Incapable de recruter, obligé de vendre, muselé par sa masse salariale, le club blaugrana patine, s’enlise même. Le tableau fait peine à voir, et le supplice n’est pas prêt de s’arrêter.
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