Bielsa, Heynckes, Laudrup, Rubi : Qui pour succéder à Vilanova au Barça ?

Vilanova parti, le FC Barcelone va devoir lui trouver un successeur. L’heure n’est pas à la révolution. Les solutions internes sont nombreuses et présentent l’avantage d’une succession en douceur. Il existe des profils plus osés mais le départ de Vilanova intervient tard et de nombreux techniciens sont déjà engagés dans des projets dont il sera difficile de se défaire. Les Catalans communiqueront le nom de leur nouveau coach en début de semaine. En attendant, nous avons procédé à une large revue d’effectif.

MARCELO BIELSA : Il est LE favori de la presse espagnole. Pour plusieurs raisons. Après deux saisons à Bilbao, il est libre de tout contrat et a refusé une offre de Santos, réticent quant au projet du club brésilien. Ensuite, parce que Guardiola le considère comme son modèle. Enfin, parce que la philosophie de jeu et les idées de Bielsa correspondent à l’identité barcelonaise avec un principe de jeu qui écrase tous les autres : le mouvement. Qualité de la première relance, 4-3-3… le Barça ne devrait pas avoir de mal à s’adapter.

JOAN FRANCESC FERRER "RUBI" : Courtisé par Guardiola au Bayern, Rubi a décidé de s’engager avec le Barça cet été en tant qu’adjoint après avoir entrainé, avec brio, Gérone l’an passé. Rubi, ce n’est pas bling bling mais Rosell apprécie particulièrement le Barcelonais de naissance et les joueurs le considèrent comme un érudit du football.

EUSEBIO SACRISTAN : Ancien joueur du Barça, adjoint sous Guardiola, il drive l’équipe réserve depuis 2011. Il connait l’effectif catalan sur le bout des doigts mais son style de jeu diffère de celui pratiqué sous l’ère Guardiola-Vilanova. Une révolution dans la continuité.

JORDI ROURA : C’est lui qui assurait l’intérim depuis l’hiver dernier. Deux obstacles majeurs : un manque de charisme évident et un bilan qui ne plaide pas en sa faveur. La deuxième moitié de saison du Barça fut franchement moyenne. Il l’incarne bien malgré lui. Un boulet qui plombe sa candidature naturelle.

MICHAEL LAUDRUP : Figure emblématique du Barça au début des années 1990, Michael Laudrup est un disciple de Johan Cruyff. Esthète du jeu, il a transfiguré Swansea en alliant le beau jeu et les résultats. Sous ses ordres, le club gallois a remporté son premier titre cette année (Coupe de la Ligue). Il est l’entraineur en vogue. La solution romantique. Mais il a décidé de s’inscrire dans la continuité chez les Swans … avant de savoir que le Barça cherchait une tête pensante.

FRANK RIJKAARD : Comme Laudrup, il a figuré dans les petits papiers du PSG cet été. Libre de tout contrat, il a décidé de prendre une année sabbatique. C’est lui qui a initié le retour du grand Barça au sommet de la hiérarchie mondiale entre 2003 et 2008 en remportant notamment la Ligue des champions 2006 avec quelques morceaux de bravoure, flanqué de Ronaldinho et Eto’o. Problème, en faisant appel au Néerlandais, le Barça donnerait l’impression de faire du neuf avec du vieux et de revenir en arrière au niveau du jeu. Peu probable.

LUIS ENRIQUE : Figure de proue du Barça et idole du Camp Nou à la fin des années 1990, il n’a pas lâché la maison catalane et a réussi sa reconversion en dirigeant l’équipe réserve entre 2008 et 2011. Son nom revient avec insistance chaque fois que le Barça se cherche un nouveau coach. Son expérience ratée à Rome a entamé son crédit… sauf en Catalogne. Mais il vient de s’engager avec Vigo. Cela dit, entre le Celta et le Barça…

FRANK DE BOER : Lui aussi a marqué le Barça de son empreinte entre 1999 et 2003. Il a réussi sa reconversion d’entraineur à l’Ajax qu’il ramène petit à petit sur le devant de la scène (trois titres de champion consécutifs). Le technicien néerlandais a prolongé jusqu’en 2017 avec l’Ajax. Et si l’axe Amsterdam-Barcelone reprenait du service ?

PHILIP COCU : Lui aussi a marqué Barcelone entre 1998 et 2004, lui aussi a entamé sa reconversion d’entraineur au PSV. Il n’a pas la même réussite que de Boer. Une grosse cote.

RONALD KOEMAN : Autre glorieux ancien du Barça, buteur en finale de C1 face à la Sampdoria, Ronald Koeman a poursuivi sa carrière sur le banc depuis plus de dix ans désormais. Champion des Pays-Bas et vainqueur de la Coupe d'Espagne avec Valence en tant que coach, l'actuel coach du Feyenoord a plus de légitimité qu'un Cocu ou qu'un De Boer en terme d'expérience. Mais son parcours comme entraineur reste relativement anonyme. Son palmarès est maigre et il lui manque une empreinte technique claire.

OSCAR GARCIA JUNYENT : Le jeune entraineur formé dans les rangs du Barça a décroché le titre de champion d'Israël sur le banc du Maccabi Tel-Aviv. Cet été, il a remplacé Gustavo Poyet à Brighton en Championship. Mais il conserve de vraies connexions au Barça. Une solution à ne pas négliger car il porte l’identité du Barça depuis sa plus tendre jeunesse.

LUIS ARAGONES : Difficilement imaginable puisqu’Aragones s’est retiré du circuit depuis 2009 et aura 75 ans le 28 juillet. Considéré comme celui qui a métamorphosé la Roja, le coach des champions d’Europe 2008 conserve une vraie cote de popularité en Espagne. Il a déjà entrainé le Barça (1987-88) et conserve de bonnes relations avec Puyol et Iniesta. Aragones avait su tirer le meilleur de Xavi lors de l’Euro 2008.

JUPP HEYNCKES : Le Barça a pris deux énormes leçons en fin d’année face au Bayern de Heynckes (3-0, 4-0). Guardiola au Bayern, les Catalans pourraient donner les rênes à l’entraineur aux deux Ligues des champions. Heynckes, qui a entraîné le Real, possède l’expérience et la légitimité mais souhaite prendre du recul cette année. Il ne correspond pas au portrait-robot, n’est pas estampillé Masia. Pris de court par le départ de Vilanova, Barcelone n'a sans doute pas anticipé une telle révolution. 

ANDRE VILLAS BOAS : Il est le favori des bookmakers anglais, ce qui, dans l’environnement si particulier de la Catalogne, n’a pas grande importance.  Son bon travail à Tottenham a gommé son passage difficile à Chelsea. Deux obstacles majeurs : il est, malgré tout, associé dans l’imaginaire collectif à son mentor, José Mourinho, et il souhaite s’inscrire dans la durée à White Hart Lane.

ROBERTO MANCINI : Il est le seul ancien entraineur, de très grands clubs, disponible sur le marché. Si Barcelone l’appelle, Mancini accourra. Mais le Barça veut-il de lui ? C’est hautement improbable. Il n’épouse pas les canons catalans et n'est pas du cru. Dans le microcosme catalan, ce n'est pas un détail.

XAVI : Lors de l’intérim de Roura, il a pris en main les entrainements et s’occupait de certaines mises en place. Son destin s’écrit sur le banc du Barça, il est le successeur désigné et l’héritier de Pep Guardiola. Sa deuxième partie de saison a souligné sa perte d’influence sur le terrain. Il n’en reste pas moins un élément central du dispositif blaugrana. Sans doute encore trop tôt.