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Trezeguet lynche Domenech

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 08/10/2010 à 11:24 GMT+2

David Trezeguet expulse plusieurs années de frustration et de rancoeur envers son ancien sélectionneur, Raymond Domenech, dans un entretien fleuve paru ce vendredi dans So Foot. A bientôt 33 ans, le buteur d'Hercules a encore envie des Bleus.

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Crédit: Eurosport

"Ce type est détesté dans le monde entier, le pire c'est qu'il aime ça. En général, quand tu joues le rôle du méchant, tu t'imposes des limites. Domenech, lui n'avait aucune limite." On ne sait pas si Domenech est réellement détesté du monde entier, en tout cas il l'est par David Trezeguet. L'homme qui lui a donné 16 de ses 71 sélections, mais qui l'a fait jouer en A' et l'a "oublié" pour l'Euro 2008 paie cher ces années d'incompréhension dans un entretien-fleuve qui justifie la "une" du mensuel So Foot, paru ce vendredi. "Je ne sais même pas quoi penser de lui. Sans doute de la pitié. C'est un homme seul" lâche Trezegol.
Au départ, quand Domenech l'a retenu avec les Espoirs, Raymond n'était pas le même, reconnaît-il. "La première fois que je l'ai vraiment côtoyé, j'étais déjà champion du monde, observe l'attaquant, comme pour justifier la charge à venir. (...) Lorsqu'il est devenu sélectionneur des A, il s'est créé un personnage qui lui a échappé. (...) Il y a des gens qui savent gérer la médiatisation et d'autres pas. Lui fait partie de la deuxième catégorie. (...) Domenech a voulu mettre en scène sa vie, mais il a dérapé."
La suite n'est qu'une longue série de reproches, balancés froidement, crûment, avec le sang froid du buteur dans le geste de l'exécutant. "On a gâché une génération avec quelqu'un qui n'avait pas les compétences." Plus loin : "Dans ma carrière, j'ai eu l'occasion de croiser des coaches de prestige : Tigana, Jacquet, Capello, Lippi. Et puis j'ai eu Domenech. Quand tu as côtoyé les plus grands, c'est difficile d'accepter des choses de la part de personnes qui n'ont jamais rien gagné." Ou encore : "Je me demande s'il n'a pas cherché à me griller en me mettant dans les pires conditions."
"A la Juventus, ils hallucinaient"
Trois scènes symbolisent la rupture. La première en juillet 2006, après la finale de la Coupe du monde. "Après mon penalty raté, Maradona est venu me réconforter. On a beaucoup parlé ce soir-là. (...) Le plus grand de tous les temps est venu me réconforter alors que Domenech n'est même pas venu m'adresser un mot." La seconde lors du match amical Slovaquie - France A' disputé dans les champs en août 2007. "On n'avait même pas eu le temps de s'entraîner. Les joueurs étaient presque tous arrivés la veille au soir. Après le match, Domenech avait fait une réunion pour nous dire qu'il n'était pas content de notre travail. Mais quel travail? On avait juste eu le temps de poser les bagages à l'hôtel."
Trezeguet poursuit : "C'est ce genre de détail inadmissible qui m'a poussé à prendre ma retraite internationale. Je n'avais plus envie d'être humilié de la sorte. Quand je racontais mes expériences avec Domenech à la Juventus, ils hallucinaient, ils ne voulaient pas me croire." Le pire souvenir, c'est l'absence à l'Euro 2008. "Si j'étais resté à quai pour des raisons sportives évidentes, je l'aurais accepté. J'ai passé un mois à me poser des questions, à essayer de comprendre. Et en guise de réponse, j'ai eu quoi? Une demande en mariage. Quelle honte ! Cela a été un coup de poignard de voir une scène aussi pathétique." Non retenu chez les Bleus depuis deux ans et demi, le joueur d'Hercules se dit disponible pour Laurent Blanc...
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