FC Barcelone : quand Gerard Martino semait la victoire au Paraguay

Bien qu'Argentin, Gerardo Martino s'est imposé comme le grand entraîneur du football paraguayen entre 2002 et 2011. Quand il a débarqué en pays guarani, rien ne laissait pourtant présager un tel destin. Martino avait simplement coaché en deuxième division argentine, y connaissant des fortunes diverses. Son recrutement par le Club Libertad ressemblait même à un pari. Un pari gagné par Horacio Cartes, président du Club Libertad, riche homme d'affaire, et actuel président du Paraguay (depuis août 2013).

Des débuts triomphaux

Au Paraguay, comme dans nombre de pays d'Amérique latine, on dispute deux championnat chaque année. Dès son premier tournoi au pays de José Luis Chilavert, Martino triomphe. Libertad n'a terminé qu'à la troisième place de la saison régulière, mais le club Albinegro imposera sa domination lors de la phase finale, qui réunit les huit équipes les mieux classées (dans une formule de play-offs). Lors du tournoi de fermeture (Clausura), Libertad, qui pratique un football spectaculaire, ne connaîtra pas la même réussite. L'équipe financée par le généreux carnet de chèque d'Horacio Cartes doit se contenter du deuxième rang. Mais c'est sur une note triomphale que l'Albinegro conclura l'année 2002. Au terme d'une finale entre les champions du tournoi d'ouverture et de fermeture, Libertad est déclaré champion absolu, le seul titre retenu officiellement au palmarès. Avec Martino sur le banc, Libertad remporte son premier titre majeur depuis 1976.

Au total, Martino a remporté six des neuf tournois lors desquels il a dirigé une équipe au Paraguay. A la mi-2003, l'Argentin décide d'accepter l'offre du Cerro Porteño, club réputé comme le plus populaire du pays. Il vient alors de remporter à nouveau le tournoi d'ouverture avec Libertad. Après une première saison terminée à la troisième place, c'est un règne absolu qu'impose le Cerro Porteno de Martino en 2004 : tournoi d'ouverture et de fermeture remportés avec autorité. «Avant qu'il ne prenne en main le Cerro Porteño, on pouvait encore douter de ses qualités d'entraîneur, car au Club Libertad il disposait du meilleur effectif, estime le journaliste, Gabriel Cazenave, mais son succès avec Cerro Porteño nous a prouvé qu'on se trouvait face à un entraîneur hors-norme.»

Après une courte escapade en Argentine, à la tête du Colon Santa Fe, Martino revient au Paraguay à l'été 2005. Il retrouve le banc du Club Libertad. Après un tournoi de fermeture terminé à la deuxième place derrière … Cerro Porteño, le club Albinegro va réaliser un immense premier semestre 2006. Libertad remporte le tournoi d'ouverture et vibre en Copa Libertadores. Pour la deuxième fois de son histoire, Libertad atteint les demi-finales de la Ligue des champions sud-américaine. Un stade que Martino atteindra à nouveau, sept ans plus tard avec les Argentins de Newell's Old Boys. Ce semestre de gala finit par convaincre les dirigeants de l'association paraguayenne de football : Martino est le candidat idéal pour prendre en main la sélection.

Un Paraguay historique

Avec l'Albirroja, les chiffres vont encore plaider pour le travail du coach argentin. Se qualifier pour la Coupe du Monde est devenu une habitude pour les guaranis, mais avec Martino, le Paraguay va le faire avec la manière. Justo Villar et consorts terminent la phase éliminatoire à la troisième place, à un petit point du leader brésilien. Surtout, ils occupent la tête de la zone Amérique du Sud pendant près de la moitié de la campagne éliminatoire (huit journées sur dix-huit). «Avec Martino, on a appris à ne pas avoir peur des grandes équipes» assure Denis Caniza, interviewé par la radio paraguayenne1080 AM.

Lors de la Coupe du monde, le Paraguay de Martino obtiendra un autre résultat historique. Pour la première fois, les guaranis atteignent les quarts de finale de l'épreuve reine. Le mandat faste de Martino à la tête de l'Albirroja se termine sur une autre performance notable : une finale de Copa America. La première depuis 1979 pour le Paraguay. Martino se voit alors offrir la tête de la sélection colombienne. Il décline pour s'engager avec Newell's, son club de coeur. Là encore, El Tata triomphera : un titre de champion d'Argentine, et une demi-finale de Libertadores. Depuis son arrivée à Libertad, en 2002, le CV de Martino s'est considérablement enrichi. Au point d'avoir séduit le FC Barcelone.