Jusqu’ici, le Real Madrid ne regrette pas d'avoir mis 80 millions d’euros sur James Rodriguez

80 millions d’euros ! L'étiquette est lourde à porter. Surtout pour un joueur de 23 ans. Depuis quelques mois, James Rodriguez doit vivre avec. Et il le vit bien. Certes, ses statistiques ne sont pas aussi ronflantes que celles de Cristiano Ronaldo ou Gareth Bale. Pourtant, le Colombien est tout aussi précieux au Real Madrid, qui n'est pas mécontent d'avoir cassé sa tirelire pour se l'offrir. Voici pourquoi.

Débarquer dans un club comme le Real Madrid n'est jamais évident. Encore moins quand on arrive avec le statut de Galactique que lui confère la somme déboursée pour le faire venir. James Rodriguez a réussi ce premier pari à merveille. Sa mentalité y est pour beaucoup. Afin de l'aligner avec le trio "BBC" Bale-Benzema-Cristiano, Carlo Ancelotti l'a pourtant fait reculer pour le placer aux côtés de Toni Kroos et Luka Modric dans son 4-3-3. Qu'importe, James n'a pas bronché et a su s'adapter. Sans faire de vagues, il a accepté un rôle plus obscur et plus travailleur.

La métamorphose est d’ailleurs assez bluffante. Si Claudio Ranieri avait critiqué au début de la saison passée son manque d'implication défensive, il ne rechigne aujourd'hui pas en efforts. Ce n’est pas Steven Gerrard non plus et ça ne le sera jamais mais les socios apprécient sa débauche d'énergie et il ne cesse de recevoir les éloges de Carlo Ancelotti. "James est un exemple de sacrifice. Avant, il n'avait pas à défendre autant. Il s'est parfaitement adapté à ce que je lui demande. C'est un joueur très humble avec beaucoup de qualité", se réjouit le technicien italien, qui s'y connait quand il s'agit de faire redescendre un milieu offensif sur la pelouse. Pirlo peut en témoigner… James Rodriguez aussi désormais.

Le joueur le plus utilisé du Real Madrid cette saison ? Ce n'est pas un gardien de but, ni un défenseur ou encore l'insatiable Cristiano Ronaldo ! Et non, c'est James Rodriguez. Le Colombien a participé à tous les matches officiels du Real Madrid cette saison. Entre le championnat, la Ligue des champions, la Coupe du Roi ou encore les Supercoupes, il a déjà disputé 23 rencontres et 1732 minutes ! Dans ce domaine, il dépasse Toni Kross (21 matches, 1723 minutes), Ronaldo (20, 1685) ou encore Sergio Ramos (19, 1613). En quelques mois, l'ancien Monégasque est déjà devenu indispensable à Carlo Ancelotti, qui ne s'en passe presque jamais.

L'erreur serait de s'arrêter à ses buts et ses passes décisives. Elle est tentante car on parle là d'un joueur débarqué au Real Madrid avec le titre de meilleur buteur de la Coupe du monde (6 réalisations) et le prix du plus beau but de la compétition ! Cependant, au Real Madrid, le "Cafetero" évolue plus bas sur le terrain. Il ne peut forcément pas être aussi décisif devant le but, où il se trouve moins. Contrairement à son passage à Monaco ou avec la Colombie où il évolue derrière les attaquants, il est plus loin de la zone de vérité mais reste un créateur précieux et un poison pour les défenses adverses.

En 23 matches cette saison, James affiche ainsi 9 buts et 10 passes décisives. Ce n'est pas négligeable. Surtout, il assume parfaitement son rôle de rampe de lancement que lui a confié Carlo Ancelotti. En Liga, il est le joueur du Real Madrid à créer le plus de d'occasions (32), derrière l'inévitable CR7 (36). Comme en témoignent ses 27 passes qui ont amené une occasion, il est souvent à l'origine des actions madrilènes.

James Rodriguez, c'est aussi une image. Notamment en Amérique du Sud ou en Amérique centrale. Désigné "homme le plus sexy de l’année 2014″ par la version en espagnol du magazine People, le Colombien est "bankable". Le club madrilène a ainsi vendu plus de 345 000 maillots de son nouveau joueur en 48 heures après son arrivée.

Mais il ouvre aussi d'autres marchés à la Maison Blanche. "Quand on recrute des stars mondiales, on ne pense pas qu'aux ventes de maillots. On pense aussi aux droits TV dans leur région du monde d'origine,  aux sponsors… C’est une stratégie globale qui fait que toutes les recettes peuvent augmenter avec cette zone de chalandise qui augmente. Comme Beckham en Asie ou Zidane en Afrique du Nord, James rentre dans ce registre", nous avait expliqué l'économiste du sport Frederic Bolotny.  Et mine de rien, ça compte. Car grâce à ce genre de détails, le Real Madrid remplit ses caisses et peut se permettre de recruter encore et encore…