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Le Barça est en train de perdre le pari de la jeunesse, ses anciens peuvent être la clé

François David

Publié 27/01/2015 à 12:01 GMT+1

Alors que le Real Madrid mise sur les jeunes, le Barça, limité par les sanctions de la FIFA, a peu de marge de manoeuvre. Mais il se doit de réagir en misant sur ses anciens comme Abidal et Xavi…

Eric Abidal avec Xavi en 2012

Crédit: AFP

L'enquête de la FIFA sur d'éventuels transferts de mineurs via des clubs satellites pourrait expliquer l'empressement du Real Madrid à signer des jeunes talents. Il est probable que Florentino Perez, qui se doutait que tôt ou tard, cette histoire lui tomberait dessus après la sanction souffert par le FC Barcelone, a tenté de régler au plus vite. Mais avant que la justice ne fasse son travail, un constat s'impose. Le Real a pris les devants concernant la politique des jeunes promesses mondiales. Un comble quand on connait l'historique du Barça dans ce domaine. Un électrochoc même.
En quelques semaines, le FC Barcelone a vu filer chez son rival deux joueurs qu'il avait un temps dans le viseur : Marcos Asensio et Martin Odegaard, milieux-attaquants de grand talent. Il les a ratés pour plusieurs raisons. Marcos Asencio (19 ans), superbe milieu offensif gaucher (David Silva dans le style, quoique plus puissant) a signé avec les Merengue alors que tout était bouclé avec le Barça. Une incroyable boulette qui a participé à la destitution d'Andoni Zubizarreta comme directeur sportif.

Quand Zubi préfère Douglas à Asensio

Majorque était OK sur les grandes lignes pour un transfert échelonné de près de 3 millions d'euros. Mais les grandes performances du joueur en début de saison allaient provoquer un envol des prix. Asensio coûtait désormais 4,5M. Le Barça ne répondit pas, laissant le champ libre au Real Madrid. Ravi d'apprendre que le joueur était toujours disponible, Florentino Perez lui fit signer un contrat jusqu'en 2020 avant de payer (cash) 3,9 millions à Majorque. Une leçon d'opportunisme. Grande affaire ? Le joueur a du talent, c'est évident. Il a du charisme. Il est Espagnol et pour le Real, ça compte. Tout dépendra de sa volonté et de son adaptation...
Asensio fera la préparation estivale avec son nouveau club (si Majorque monte en 1ere division, il reste avec son club actuel, en prêt) et Carlo Ancelotti décidera s'il le garde ou il le prête à une autre formation. Rappelons qu'au départ Asensio était d'accord pour jouer au Barça B... Zubi, quant à lui, préféra investir la somme sur Douglas, qui jusque-là n'a récolté que des critiques.
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Martin Odegaard avec Emilio Butragueno lors de sa présentation au Real Madrid

Crédit: Panoramic

Pour Odegaard, Barcelone avait aussi l'avantage. Le prodige norvégien se voyait jouer avec Messi. Mais il a été déçu par le projet catalan lors de son "European tour". Le Barça se proposait de l'incorporer en janvier 2016 en le laissant à disposition de son club norvégien le temps que la sanction de la FIFA expire. Il ne lui garantissait pas non plus une place en équipe première comme le fit le Real. De fait, laissé à disposition de la réserve jusqu'en juin - avec des apparitions probables pour tenter de battre le record du plus jeune buteur en Liga et en Ligue des champions - Odegaard sera le partenaire de Ronaldo, Ramos et des autres la saison prochaine. Il devra gagner son temps de jeu mais ne sera pas prêté. Marqué dans le contrat. Un vrai honneur.
Le Real Madrid a aussi accepté de payer ce que demandait Odegaard. Deux millions nets par an. Le Barça était plus réticent et sportivement, proposait de faire comme Halilovic, recrue star du Barça B cette saison : une année en réserve, puis l'intégration en équipe première la saison suivante, avec le salaire qui suit. Au mieux, Odegaard aurait intégré l'effectif en juin 2016. Au Real, ce sera en juin 2015. Avec deux millions de plus dans ses poches. Enfin, Odegaard allait être entraîné par Zidane. Il avait 8 ans quand Zizou a dit adieu, le soir de la finale de la Coupe du monde. Il a forcément été marqué par le joueur, même très jeune. Rêvait-il d'être coaché par Eusebio Sacristan ?
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Le défenseur brésilien Douglas lors de sa présentation au FC Barcelone.

Crédit: AFP

Xavi pour reprendre l'équipe réserve et la formation

La sanction de la FIFA et les investissements massifs de Florentino Perez ne peuvent cacher la réalité : les jeunes au Barça sont à la traine. L'équipe réserve se débat au fond du classement de Liga Adelante, sans foi ni en eux, ni en leur coach. De l'équipe actuelle, seul Munir a vraiment le niveau pour jouer en A maintenant et dans six mois. Sandro probablement pas. Samper a encore besoin de s'endurcir. Quant à Adama, ses entraînements ne sont pas encore assez convaincants pour l'amener à faire des apparitions. Il y a une semaine, contre le Recreativo Huelva, il était même remplaçant en équipe B. Tout comme Halilovic d'ailleurs, qui n'a pas joué non plus contre Osasuna...
Dimanche, je suis allé faire un saut pour voir l'équipe des "Juvenils" (l'équivalent des U19) qui jouaient à la Masia contre une obscure équipe de Badalone. L'équipe du Français Theo Chendri (pas fantastique sur ce match) est amenée à produire les futurs piliers du Barça B. Au-delà de la défaite (1-2), la quatrième de suite quand même, je peux vous dire qu'il y a encore du boulot. Pas d'impact players (peut-être le 11 Moha - déjà international marocain - et le 7 Aito Cantalapiedra, deux gauchers talentueux mais intermittents), des joueurs qui peinent à trouver des solutions, peu de maturité... On m'a aussi dit que les joueurs ne bossaient pas assez physiquement. Le fait d'avoir le ballon constamment n'inciterait pas à travailler l'endurance. Simpliste vous dites ? Et vous avez raison. C'est pourtant la réalité.
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Xavi pendant Barça-Eibar

Crédit: Panoramic

C'est pourquoi face à la machine de guerre qu'est en train de monter le Real Madrid pour les 10 prochaines années (Carvajal, Varane, Isco, Bale, Asensio, Lucas Silva, Odegaard, Jese - plus les intérêts prononcés pour De Gea, Laporte et le Coréen Seung Woo Lee, qui appartient au Barça), Barcelone doit réagir. Trouver des solutions plus attractives. Pour la prochaine décennie, le vice-champion d'Espagne n'a que Neymar, Ter Stegen et Bartra à présenter. Le club doit confier ses rênes à la génération sortante. Puyol, Abidal, Xavi.
Eric Abidal doit s'impliquer s'il se décide (il a une autre offre d'un autre grand club mais chut...). Mais il a le charisme, la cote d'amour et les réseaux nécessaires pour y arriver. Quel rôle ? Directeur des écoles de football dans le monde, plus un avis sur le recrutement. Au poste de directeur sportif, le doute plane si Puyol veut faire partie de la prochaine aventure de Joan Laporta, qui de toute manière, ne finalise les transferts qu'après avoir consulté Johan Cruyff.
Enfin, les jeunes. Le Real Madrid a Zidane, le Barça doit avoir Xavi. Une évidence pour sa réserve. Zizou sera à coup sûr le prochain coach des Merengue après Ancelotti. Xavi entraînera un jour la première équipe du Barça. S'il doit encore passer ses diplômes, le petit milieu catalan est l'homme idoine pour diriger le Barça B (comme Guardiola en son temps) et même, toute la politique de formation. Messieurs Bartomeu ou Laporta, la balle est dans votre camp.
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