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Zidane vu d'Espagne : "Le Real Madrid a une foi totale en lui"

François-Miguel Boudet

Mis à jour 02/04/2016 à 17:02 GMT+2

LIGA - Un mois après la déroute face à l'Atlético, Zinedine Zidane joue une partie importante à Barcelone, à l'occasion de son premier Clasico sur le banc de touche. De l'autre côté des Pyrénées, l'entraîneur du Real Madrid jouit d'une cote de popularité sans ombre, même s'il n'a pas bouleversé le club madrilène.

Zinédine Zidane sur le banc du Real

Crédit: Panoramic

Benitez n'est pas resté longtemps sur le banc du Real. Et quand il y est arrivé, il savait déjà que la planche était allègrement savonnée. Pourtant, il a tenté d'apporter de l'équilibre dans le onze de la Maison Blanche. Mais chacun de ses choix a été vertement critiqué. A tel point qu'il a estimé à plusieurs reprises qu'il existait un complot médiatique. Quelques mois plus tard, Zinédine Zidane a été mieux accueilli. Et ce n'est rien de le dire.
Benitez, qui ne plaisait pas aux joueurs, avait eu le tort d'avoir progressivement écarté Isco et James Rodriguez, au profit de Casemiro pour apporter un peu de muscle et délester Luka Modric et Toni Kroos des tâches défensives. Mais lors du Clasico aller, il avait cédé à la rue et sacrifié son milieu défensif brésilien. Bilan : une raclée mémorable (0-4) et un entrejeu à la dérive. Accusé de ne pas comprendre le Real Madrid, lui qui en est pourtant un pur produit, Benitez a dû laisser la place à Zinedine Zidane début janvier.

Même joueurs, état d'esprit différent

Le Marseillais a redonné une chance à Isco et James mais leur attitude sur et en dehors du terrain ainsi que la défaite contre l'Atlético ont tout changé. Baladé au Vicente-Calderon, le Real a mesuré la distance qui pouvait le séparer du collectif colchonero. Depuis cette débâcle, Casemiro est devenu titulaire indiscutable, lui qui rongeait son frein. Jadis symbole du football "amarrategui" de Benitez, le Brésilien est désormais considéré comme un joueur clef. Un revirement qui soutiendrait qu'effectivement, les attaques à l'encontre de l'ancien coach de Liverpool étaient avant tout personnelles. Quand Casemiro et Lucas Vazquez jouaient avec Benitez, c'était une honte. Quand c'est Zidane, on frôle le génie tactique.
De toute évidence, le traitement médiatique réservé aux deux coaches se situe aux antipodes. "La différence principale entre Benitez et Zidane, c'est l'autorité, le charisme et le leadership conférés par le fait que Zidane a été un mythe du Real et du football mondial, explique Edu Herrero de Diario AS. Zidane jouit d'une crédibilité née sur le terrain et pas sur un banc. Elle est validée par les joueurs, l'aficion et l'entourage médiatique. Les joueurs du Real vivent de leur liberté, de leur propre créativité. Ils ne sont pas habitués à recevoir des ordres et des remontrances". En d'autres termes, ZZ est une star qui sait parler aux stars sans froisser leur ego fragile. "Zidane est en osmose avec eux car il a cette capacité innée de transmettre ses idées. Benitez a tout misé sur sa méthodologie quasi obsessionnelle. C'était d'emblée voué à l'échec".
Conséquemment, tout ce qui était reproché à Benitez est accepté avec Zidane. En cas de revers cinglant contre le Barça, ce sera principalement la faute de ses joueurs et de Florentino Pérez plus que de la sienne.
"Certes l'effectif est le même mais le football proposé est distinct de ce que faisait Benitez, détaille Jaime Rodriguez d'El Mundo. Ça joue mieux depuis janvier, même s'il faut encore consolider ces modifications". Pour l'heure, Zidane a les coudées franches, ce qui favorise la diffusion de son message axé sur le don de soi et l'abnégation. "Surtout, le Real Madrid a une foi totale en Zidane. Même si on n'est pas encore certain qu'il pourra recruter - le club pense que oui - Zidane devrait avoir les pleins pouvoirs sportifs dès la saison prochaine".

Le Guardiola du Real ?

Le rêve ultime de Florentino Pérez serait de faire de Zidane le Guardiola du Real. Le chemin est évidemment encore très long et avant tout chose, le Marseillais doit démonter l'idée qu'il n'est pas un G.O. mais un authentique tacticien avec une vision propre. Pour le moment, la presse l'encourage : "l'équipe n'a pas opéré un véritable changement significatif, seulement des esquisses, avance Herrero. Ni Benitez ni Zidane n'ont approché la régularité et l'excellence du Barça.
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Zinédine Zidane, entraîneur du Real Madrid

Crédit: AFP

"Zidane cherche le toque mais, comme Benitez, il est dépendant de l'inspiration et de la volonté de son effectif. Zidane inspire plus ses joueurs, il leur transmet davantage de motivation mais les effets pourraient être caducs sans bases solides", ajoute-t-il. Le Français dispose encore de quelques semaines pour parfaire son apprentissage express. "Au Real, le temps et la patience n'existent pas. Seul le succès compte. Cela dit, si les choses empirent, il ne sera jamais perçu comme un coupable de la situation, mais plutôt comme une autre victime. Pour Florentino Pérez, c'est une arme à double tranchant".
Avec Zinedine Zidane, le président madrilène a dégainé son dernier as, celui qui pourra le sauver du marasme de sa politique sportive. L'aura du double Z est à son zénith et le Madridisme, presse comprise, soutient férocement le novice. Une accalmie apte à poser les jalons d'une fin de saison où le Real misera tout sur la Ligue des champions avec, en point de mire, la saison 2016/2017 qui doit marquer le retour de la Casa Blanca comme rival numéro 1 du Barça en Liga.
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