Barça-Athletic : La "prophétie du triplé", une épine dans le pied de Valverde

Il le sait. Et il ne veut pas en entendre parler. Mais il n'a certainement pas fini de voir les questions défiler à ce sujet. Ce fameux triplé Liga-Coupe du Roi-Ligue des champions. Josep Guardiola l'a réussi lors de sa première année sur le banc du Barça, en 2009. Luis Enrique a réédité cette performance en 2015. Lui aussi, dès sa première saison sur le banc barcelonais. Ernesto Valverde est en mesure de les imiter. Alors forcément, le technicien catalan n'échappe pas aux comparaisons.

C'est loin d'être illogique compte tenu du tableau de marche de son équipe. A la mi-mars, le Barça est solidement accroché au fauteuil de leader de la Liga, avec 8 points d'avance sur l'Atlético Madrid. Il est qualifié pour la finale de la Coupe du Roi qu'il disputera le 21 avril face au FC Séville. Et il a validé son billet pour les quarts de finale de la Ligue des champions à la faveur d'une victoire pleine de réalisme sur Chelsea mercredi (3-0).

A ce stade de la saison, tous les feux sont au vert pour la formation catalane. Et c'est justement ce piège de l'excès de confiance dans lequel Valverde ne veut pas tomber. "Nous ne pensons pas à ça, nous pensons que nous n'avons encore rien gagné, a martelé l'entraîneur barcelonais samedi en conférence de presse. Pour l'instant, nous n'avons rien, mais nous avons des possibilités et nous voulons les exploiter à fond. Cela étant, quand on regarde trop au loin, on court le risque de ne pas voir l'écueil qui est juste devant."

Prévenir vaut mieux que guérir et Valverde ne le sait que trop bien. Surtout à Barcelone. Les performances du Barça, toujours invaincu en championnat, et la forme exceptionnelle de Lionel Messi sont autant de raisons de s'enflammer à l'approche d'un printemps qui pourrait être glorieux pour les Catalans. Pour l'entraîneur blaugrana, calmer l'euphorie ambiante sera un art à maîtriser dans les prochaines semaines.

De ce point de vue, ses débuts sont plutôt encourageants. La désignation de la Roma comme prochain adversaire du Barça en Ligue des champions a ainsi été très bien perçue en Catalogne. Valverde s'est chargé de relativiser ce soi-disant "bon tirage". "Si on regarde les scores, l'AS Rome a battu 3-0 Chelsea (en phase de poules), une équipe qui nous a posé beaucoup de problèmes, a-t-il souligné. Rome a aussi fini devant Chelsea et l'Atlético dans sa poule, alors que l'Atlético est notre adversaire principal en Liga. Cela donne une idée de sa valeur". Simple et efficace.

C'est un autre aspect du métier d'entraîneur du Barça. Garder les pieds sur terre pendant que tout le peuple catalan a déjà la tête dans les nuages. Rester concentré sur le prochain match quand d'autres pensent déjà à la finale de la Ligue des champions. Face à Bilbao, Valverde devra gérer la décompression de son équipe après la qualification face à Chelsea. Et les absences de deux individualités fortes de son onze, Sergio Busquets et Luis Suarez. Alors quand on lui parle déjà de triplé, l'entraîneur barcelonais donne la meilleure des réponses : "Je ne crois pas aux prophéties".