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Comment le Barça prépare-t-il la succession d'Iniesta ?

Antoine Donnarieix

Mis à jour 04/03/2018 à 11:40 GMT+1

LIGA - Auréolé de quatre Ligue des champions depuis 2006, le FC Barcelone est en train de réaliser une nouvelle saison XXL en 2017/2018. Une nouvelle réussite barcelonaise parmi d'autres, car dans cette flopée de résultats positifs, le passage de témoin d'Andrés Iniesta, 33 ans, commence aussi à voir le jour.

Andres Iniesta lors de FC Barcelone - Getafe en Liga en Ligue 1 le 11 février 2018

Crédit: Getty Images

"Mon idole a toujours été Iniesta, c'est ma référence. J'ai été critiqué pour ne pas marquer suffisamment de buts, mais j'ai toujours dit qu'Iniesta était l'exemple à suivre. Ce qu'il fait sur le terrain, c'est de l'art. On ne reste pas focalisé sur le nombre de buts qu'il a marqué." Ces mots suintent le respect, et après avoir porté pour la première fois le maillot du FC Barcelone en janvier 2016, Arda Turan ne peut que décrire ce que son cœur ressent devant les micros de Radio Catalunya. Lors de cette victoire contre l'Espanyol de Barcelone (4-1), le Turc avouera même être "en plein rêve". Jouer avec Iniesta, c'est jouer avec la crème de la crème du milieu de terrain. Et forcément, cela se mérite.

La culture de la victoire

Aujourd'hui, Arda Turan est toujours un joueur du Barça dans la théorie. Mais dans les faits, son rêve d'évoluer aux côtés de l'idole Iniesta a pris fin cet hiver suite à son prêt de six mois à Istanbul Basaksehir. Une preuve, s'il en fallait une, que Don Andrés est difficilement délogeable de son statut de joueur fondamental au sein du Barça. À maintenant 33 ans, Iniesta possède une armoire à trophées gigantesque : quatre C1, huit championnats d'Espagne, cinq coupes du Roi au Barça, mais aussi deux championnats d'Europe et une coupe du monde avec la sélection espagnole. Iniesta, au Barça comme à l'échelle de la nation, est plus qu'un joueur : c'est une culture de la gagne.
Et si le temps a beau passer sur le visage du natif de Fuentealbilla, cette soif de succès est toujours présente. La dernière preuve en date ? Son sang-froid exceptionnel contre Chelsea en huitième de finale aller de ligue des champions à Stamford Bridge. Dominé, le Barça s'en remet à Iniesta pour profiter d'une perte de balle des Blues, dribbler César Azpilicueta, fixer Cesc Fàbregas et servir en retrait Lionel Messi pour une égalisation si précieuse avant le match retour au Camp Nou (1-1, 75e). Comme en 2009 lors d'une demi-finale de C1 au suspense insoutenable, Iniesta fait une nouvelle fois mal à des Londoniens jusqu'ici parfaitement dans leur match.
Lionel Messi et Andres Iniesta lors de Chelsea - FC Barcelone en Ligue des champions le 20 février 2018

Messi : "Un joueur magique"

C'est bien simple : lorsque le Barça peut aligner son meilleur onze possible, Iniesta est le capitaine de l'équipe. Oui, même devant le collectionneur de records Leo Messi. "On se ressemble parce qu'on ne parle pas beaucoup, expliquait La Pulga dans Ma vie d'artiste, l'autobiographie d'Andrés Iniesta. Andrés a l'habitude d'être dans un coin du vestiaire, et moi dans un autre. On se croise, on se reconnaît, on se comprend. Avec un seul regard, nous savons déjà ce que l'autre veut. Quand les matchs sont compliqués, j'aime l'avoir près de moi. Je lui dis : ‘Viens, reste à mes côtés.' Il prend en charge l'équipe, il me cherche et me donne le ballon. C'est une personne très modeste et un joueur magique. Ce qu'il fait avec la balle est merveilleux."
Si autant d'éloges pleuvent sur Iniesta de la part de Messi, c'est qu'il y a bien des raisons. Sans Iniesta, le Barça ne connaîtrait sans doute pas les succès qu'il connaît actuellement. Sans Iniesta, l'Espagne ne serait peut-être pas championne du monde. Sans la lettre d'hommage écrite par Iniesta, le départ de Xavi Hernández du FC Barcelone à la fin de l'exercice 2014-2015 n'aurait pas suscité autant d'émotion. Le souci est donc là : Iniesta va bien au-delà du simple élément à remplacer. Iniesta est une page dorée de l'histoire blaugrana. Dès lors, la mission qui consiste à lui trouver un successeur digne de ce nom devient un véritable casse-tête.

Le clone Coutinho

Depuis plusieurs saisons déjà, le Barça s'est mis à la recherche du gendre idéal. Arda Turan ? Bon dans le jeu et l'envie, mais trop limité techniquement et pas assez cérébral. André Gomes ? Une erreur de casting. Denis Suárez ? Du talent balle au pied, mais une pression trop forte en tant que produit issu de la Masia. Certes, Iniesta fait encore son travail de manière admirable, mais le temps presse. De quoi obliger le Barça à claquer 160 millions d'euros pour trouver chaussure à son pied jusque 2023. Iniesta aura alors passé 39 printemps, sera encore lié à vie au Barça comme le précise son actuel contrat, mais il possèdera enfin un héritier.
Ce pari, c'est Philippe Coutinho. Troisième plus gros transfert de l'histoire du football à l'heure actuelle, le Brésilien s'installe au fur et à mesure dans l'entrejeu catalan, calé devant Ivan Rakitic et Sergio Busquets. Sa dernière partition au Camp Nou contre Gérone (6-1), agrémentée d'un magnifique but, le place en tête de liste pour succéder à Don Andrés. Coutinho possède des facultés techniques et tactiques propres à Iniesta, capable de prendre place au milieu du terrain comme sur les ailes. Avec son profil, les trois systèmes préférentiels du Barça en 4-4-2, 4-3-3 ou 3-4-3 sont tous envisageables. Débarqué de Liverpool, La Perla peut aussi prendre des conseils d'intégration auprès de Luis Suárez, Scouser de 2011 à 2014. Et pour la culture de la gagne ? Coutinho, au palmarès encore bien vide, pourra s'adresser à la raison de sa présence au Barça : le modèle Iniesta.
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Philippe Coutinho lors de Espanyol - FC Barcelone en Liga le 4 février 2018

Crédit: Getty Images

Antoine DONNARIEIX
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