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Barça - Real : La Liga et la bascule dans l’anonymat

Antoine Donnarieix

Mis à jour 23/10/2020 à 18:55 GMT+2

LIGA - Très touchée par l’impact de la crise économique liée à la pandémie de coronavirus, la Liga espagnole encaisse un nouveau coup dur dans la promotion de son championnat à travers le monde. En comparaison avec ses voisins européens, l’Espagne voit encore l’attrait pour son football baisser en intérêt. Le Clásico saura-t-il apporter un sursaut d’orgueil ? A priori, rien ne semble l’indiquer.

Sergio Ramos, au duel avec Lionel Messi lors du Clasico du 1er mars 2020

Crédit: Getty Images

En France, Jaume Roures est actuellement en pleine lumière. Mis en difficulté par le versement des 172 millions d’euros correspondant à l’attribution des droits TV pour le mois d’octobre, le patron de Mediapro œuvrait déjà pour un retour du football en Espagne en mai dernier. "L’essentiel est de terminer la saison, avouait alors Roures sur les ondes de la Cadena Cope. Ce n’est pas si important de ne pas savoir quand la prochaine saison commencera. Si cette saison ne se termine pas, 30 % des revenus seront perdus. Si nous ne jouons pas, il y aura une perte financière de 700 millions d’euros et il ne sera pas facile de combler ce trou." Au moins, le chef d’entreprise peut être satisfait sur le bouclage de cet exercice 2019-2020 en Liga. Mais dans les faits, les dégâts de la crise sanitaire et économique impactent tout de même un championnat espagnol qui boîtait déjà bas.

Un marché des transferts fantôme

Ce jeudi, Javier Tebas a expliqué les dégâts collatéraux causés par la pandémie liée au coronavirus. "L'an dernier, nos clubs ont perdu environ 600 millions d’euros, dévoile le président de la LFP espagnole dans un entretien accordé à l’AFP. Cette saison, si tout continue à des niveaux similaires jusqu'à la fin, on s'approcherait du milliard de pertes. On espère que l'on pourra en récupérer une partie à partir de janvier ou février, dès l'apparition du vaccin, avec une présence limitée du public dans les stades. Dans ce cas, on évaluerait nos pertes à environ 600 millions d'euros, mais tout dépendra de la présence du public dans les stades." Dès lors, la ligue et les clubs de Liga naviguent dans un décor opaque où seules les pertes sont visibles et l’avenir reste incertain.
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La palette : Comment Griezmann est devenu remplaçant indiscutable au Barça

Lundi 5 octobre, le vice-président du FC Barcelone avait déjà annoncé la couleur. "Les effets du Covid-19 font que nous avons 200 millions d'euros de revenus en moins, lance Jordi Moix. Nous connaissons des pertes nettes qui s'élèvent à 97 millions et nous n'avons pas les 11 millions de bénéfices envisagés." Comment faire pour limiter la casse devant la baisse des recettes ? Réduire les dépenses.
Cet été, le marché des transferts en Liga s’est avéré très calme. Le plus gros transfert, l’échange Arthur-Pjanić entre le Barça et la Juve, était en réalité une opération comptable pour permettre aux deux clubs de ne pas enfreindre les règles du fair-play financier. Pour le reste ? Si le Barça a dépensé 31 millions d’euros pour Francisco Trincão et 21 pour Sergiño Dest, le reste des clubs de Liga est resté très économe, à commencer par le Real Madrid.

Tebas : "Si Messi s’en va, ce ne serait pas un drame"

Résultats des courses : le Clásico de l’exercice 2020-2021 se jouera non seulement sans nouvelle star, mais aussi sans Luis Suárez, engagé à l’Atlético de Madrid, et Gareth Bale, de retour à Tottenham. Or, les récentes difficultés sportives des mastodontes espagnols peuvent s’expliquer par les départs réguliers de ses champions : le Barça n’a jamais vraiment digéré celui de Neymar en 2017, tout comme le Real peine à trouver un substitut à Cristiano Ronaldo depuis 2018. Cet été, un potentiel transfert de Leo Messi vers Manchester City aurait même pu donner un coup de massue monumental sur la couverture médiatique de la Liga. Sans le sextuple Ballon d’or dans la partie, l’intérêt de regarder un Clásico serait-il devenu moindre ?
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La magie Messi : ses plus beaux buts lors du Clasico

"Si Messi s’en va, ce ne serait pas un drame, tempère Tebas, avant de prêcher pour sa paroisse. Cristiano Ronaldo est parti, Neymar est parti, et ça n'a pas été un drame. Neymar est parti au PSG, et je ne crois pas que le championnat de France soit désormais positionné sur le devant de la scène internationale. C'est la réalité. Ceux qui pensent que les joueurs sont ceux qui font les championnats ou la marque d'une compétition se trompent. (…) En revanche, je pense que si Messi quitte le Barça, la marque Messi-Barcelone, cette marque commerciale qui existe et fonctionne très bien partout dans le monde, en serait très affectée. Je crois que Messi doit bien réfléchir à ce qu'il veut faire." La réalité, c’est surtout que Tebas n’est pas maître de cette prise de décision de Messi. Dans le même temps, son projet de délocaliser un match de Liga aux Etats-Unis prend du plomb dans l’aile avec le contexte sanitaire.

Sans leurs tauliers, Barça et Real font grise mine

Au-delà de cette perte d’attraction de la Liga, les derniers dinosaures de l’âge d’or du Clásico commencent à sentir le poids des années sur leurs épaules. Sergio Ramos (34 ans), Gerard Piqué (33 ans), Jordi Alba (31 ans), Marcelo (32 ans), Sergio Busquets (31 ans), Karim Benzema (32 ans) et Leo Messi (33 ans) doivent partager leur temps de jeu avec la concurrence pour offrir leur meilleur football dans un match capital comme le Clásico.
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Zidane : "Je n'ai pas fait du bon travail"

Mercredi soir, Ramos, absent pour blessure, et Benzema, sur le banc des remplaçants, étaient laissés au repos en vue du samedi. Les conséquences des choix de Zinedine Zidane se sont avérées mauvaises puisque le Real, aussi friable sur le plan défensif qu’en panne d’inspiration offensive en première période, s’est incliné à domicile face au Shakhtar Donetsk pour démarrer sa campagne de C1 (2-3).
Le Barça peut-il sourire devant les piètres prestations de son rival, également vaincu la semaine dernière contre le promu Cadix (0-1) ? Pas vraiment. En effet, sa dynamique actuelle n’assure absolument pas une quelconque supériorité anticipée sur le terrain. Leur défaite du week-end précédent face à Getafe (1-0) est venue semer le trouble avant la semaine européenne.
Aussi, les incertitudes sur la capacité d’un taulier comme Piqué, expulsé contre la modeste équipe hongroise de Ferencváros, ou l’énigme Antoine Griezmann, resté sur la touche pendant l’intégralité du match, ne dégagent aucune sérénité concrète avant de croiser le fer face au champion d’Espagne en titre. Autre détail indicateur de cette Liga devenue indéchiffrable : depuis le début du championnat, le leader a changé six fois de visage en six journées. Et si en 2020-2021, le Barça et le Real n’étaient pas les futurs vainqueurs de la Liga ?
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