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Liga : Champion, révélation, déception, pichichi... Nos pronostics pour la nouvelle saison

Elias Baillif

Mis à jour 13/08/2021 à 20:03 GMT+2

LIGA – Le championnat espagnol lance sa nouvelle saison ce vendredi, avec Valence – Getafe en guise de match d’ouverture. Malgré une certaine inactivité sur le marché des transferts, cette édition 2021-2022 revêt de nombreux enjeux et pourrait nous livrer son lot de surprises. Qui sera champion ? Qui va décevoir ? Quel joueur terminera meilleur buteur ? Voici nos pronostics.

Karim Benzema au duel avec Felipe lors du match opposant le Real Madrid à l'Atlético, le 12 décembre 2020, en Liga

Crédit: Imago

L'Atlético sera à nouveau champion

L'Atlético favori, c'est inhabituel. Ça sonne faux. D'ailleurs, ce qualificatif n'a jamais plu à Diego Pablo Simeone. La saison passée, il avait beau trôner au sommet du classement avec 10 points d'avance en février, l'Argentin s'était évertué à rejeter ce statut. Pourtant, force est de constater que cette année, la Liga est dangereusement préparée pour une victoire de l'Atlético.
Au Camp Nou, le succès de la saison semble dépendre des buts d'un jeune ailier gauche (Ansu Fati, pour ne pas le nommer) ayant passé les trois quarts du précédent exercice à se remettre d'une blessure. Au Bernabéu, le succès de la saison semble dépendre des buts d'un attaquant portant, jusqu'à nouvel avis le maillot du PSG (il est question de Kylian Mbappé, mais vous l’aviez sans doute deviné).
Sur le bureau des deux géants d'Espagne, les problèmes s'amoncellent. À un niveau historiquement bas en 2021, les voilà obligés de repartir au combat sans avoir pu régler leurs problèmes d'effectif lors de la trêve. "L'opération départs" s'est sacrément compliquée.
Le Real a perdu l'une des meilleures charnières de l'histoire, a dû garder Marcelo, Isco et Gareth Bale tandis que Dani Ceballos et Jesus Vallejo feront bel et bien partie de son effectif, quand bien même ces joueurs ne convainquent plus depuis trois ans. Comme prévu, Carlo Ancelotti a avalé un bocal de couleuvres et le Real repartira pour un tour de piste avec des joueurs dont il aurait fallu se séparer depuis trois ans déjà.
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CArlo Ancelotti a început munca în cel de-al doilea său mandat la Real Madrid

Crédit: Eurosport

Mais depuis le temps, les supporters du Real ont compris le tour de passe-passe, qui se résume en une phrase : "El fichaje es Bale" (la recrue, c'est Bale). Une nouvelle saison démarre, le club est à l'arrêt sur le mercato, il tente grâce aux Unes de Marca ou AS de faire croire aux supporters que pour les Asensio, Bale, Isco et cie, c'est un nouveau départ, et tout le monde reste une année de plus au terme de laquelle, cette fois c'est promis, Mbappé viendra. En attendant, c'est l'inconnue. Personne ne sait vraiment comment Ancelotti veut jouer. Les matches de préparation ont laissé bien peu d'enseignements en ce sens.
À Barcelone, l'ambiance est encore plus morose. Le départ de Messi laisse un vide immense à la finition, à la création et dans le leadership. Si jeunes, Ansu Fati, Pedri et Frenkie de Jong risquent de devoir porter le FCB à bout de bras. Terriblement injuste, c'est malgré tout la réalité de ce Barça-là. Malheureusement pour eux, la défense a de grandes chances de plomber leur entreprise. L'insolvabilité de l'arrière-garde pourrait bien perdurer une année de plus (même si l'équipe sera sûrement plus facile à équilibrer sans Messi). Les Piqué, Jordi Alba et autres Lenglet sont toujours là, eux…
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En larmes, Messi est incapable de débuter sa conférence de presse

Dans tout ça, quid des recrues ? Déjà, il faudrait pouvoir les inscrire. En attendant, Sergio Agüero commence la saison en étant blessé pour deux mois, Emerson est un bon latéral de Liga, sans plus, tandis qu'Eric García joue pour l'instant à pile ou face sur chaque intervention. Reste Memphis Depay, qui concentre à juste titre une grande quantité des espoirs blaugranas. Avec Memphis, supporters et observateurs devraient prendre beaucoup de plaisir. Et puis sinon, le Barça aura toujours sa Masia. Lors de la pré-saison, les supporters catalans se sont profondément épris de Demir, Gavi et Collado. Retenez bien ces noms.
En marge du tumulte, l'Atlético passe pour sa part un très bon été. Disposant de l'effectif le plus complet du championnat, les Colchoneros ont même pu sortir le chéquier pour attirer Rodrigo De Paul. Les Madrilènes ne pouvaient rêver d'une meilleure venue tant le milieu de terrain s'inscrit dans le style de jeu de cet Atlético aux multiples visages. L'ex de l'Udinese est un joueur vertical, capable aussi bien d'intervenir dans la salle des machines que dans la surface adverse. En bref, il a le potentiel pour devenir au Metropolitano le joueur que Saúl aurait dû devenir.
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Luis Suarez

Crédit: Getty Images

Favori de tous, l'Atlético doit tout de même se prémunir d'une chose : les baisses de forme de Luis Suárez et Marcos Llorente, les deux hommes les plus décisifs du collectif. Leur destin personnel est irrémédiablement lié à celui de leur équipe. En ce sens, recruter une doublure à Suárez serait une sage décision.

L'équipe révélation sera le Celta

Au titre de révélation collective de la saison, il y a plusieurs candidats. Promu avec le Rayo Vallecano, Andoni Iraola est un míster sur lequel les louanges pleuvent. Le Rayo a beau être un club mal géré comme tout, il s'est retrouvé à plusieurs reprises avec de beaux entraîneurs sur le banc ces dernières années. Le Rayo sera une équipe à suivre cette saison, tout comme Grenade. Récemment nommé à la tête des Nazaríes, Robert Moreno aura la tâche impossible de remplacer Diego Martínez, meilleur entraîneur de l'histoire du club. Alors, plutôt que de parler de résultats à Grenade, il faut pour l'instant parler de jeu.
L'ancien de l'AS Monaco et de la Roja a une obsession : faire des Andalous une équipe protagoniste avec le ballon. De la possession, des sorties sous pression, des passes verticales, beaucoup de patience. Au vu des images vues en pré-saison, pas de doutes, les idées de Moreno sont en cours d'assimilation. Il faudra aussi garder un œil sur Osasuna, dont l'effectif s'améliore d'année en année. Mais s'il y a bien une équipe modeste appelée à entrer dans la lumière cette saison, c'est le Celta Vigo !
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Iago Aspas (Celta)

Crédit: Getty Images

Lorsque le Chacho Coudet est arrivé en novembre passé à Vigo, la Liga entière a reçu un électrochoc. En une poignée de semaines, rater les matches du Celta était devenu interdit. Subitement, on aurait juré voir une équipe de Bielsa en Liga. Du mouvement, du mouvement et encore du mouvement. Les joueurs permutent vite, s'associent, giclent vers l'avant, ce football va parfois à 100 à l'heure. Bon dernier au moment de l'arrivée du technicien argentin, le club galicien a fini à une belle huitième place, malgré un gros trou d'air hivernal.
"Son style, son idée qui lui a donné de si bons résultats la saison passée, le Chaco Coudet est en train de le renforcer depuis un certain temps. Il connaît mieux ses joueurs et les joueurs connaissent mieux l'entraîneur. Ça fait longtemps qu'au Celta on n'était pas au-devant d'une saison si excitante," se réjouissait dans Marca Jorge Otero, sept saisons sous le maillot céleste.
Au vu du peu de renforts chez leurs concurrents directs, les Celtistas ont le droit de rêver d'Europe cette saison. À l'instar de l'Atlético avec Suárez, le Celta risque toutefois d'être tributaire des états de forme de Iago Aspas. Ça, ça fait des saisons que ça dure.

Valence, encore une fois à la dérive

Il y a comme d'habitude des équipes dont on n'attend rien cette année. Le cas échéant, elles ne peuvent décevoir personne. On parle ici d'Elche, de Getafe (avec Míchel à la barre), d'Alavés ou de Cadix, formation au recrutement réussi mais au style si restrictif. À Valence en revanche, il y a des attentes. Pepe Bordalás, l'homme qui a propulsé Getafe en Europe, a débarqué à Mestalla avec la mission de faire oublier une saison insipide sous les ordres de Javi Gracia. Adulé dans le Sud de Madrid, Bordalás est vu comme l'Antéchrist un peu partout ailleurs. En cause, un style de jeu souvent qualifié de sale et d'anti-sportif. Un antifútbol version espagnole en somme.
L'Espagne du football peut pourtant penser ce qu'elle veut de Bordalás, il est bien l'homme dont Valence avait besoin : un leader charismatique capable de tirer le club vers le haut, compensant le tirage vers le bas orchestré par les dirigeants depuis trop longtemps. Dans ses valises, le natif d'Alicante ramène ses idées tranchées, son énergie débordante et ses saillies en conférence de presse. Un entraîneur polémique dans un stade chauffé à blanc ? On adore. L'afición avait sûrement besoin de ça pour se sentir vivante à nouveau.
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Jose Bordalas

Crédit: Getty Images

Seulement, sans joueurs de qualité, la tâche va être difficile. Et pour faire dans la tradition des entraîneurs passés à Valence, Bordalás a déjà commencé à se plaindre du recrutement. "Présentement, nous ne nous trouvons pas dans une situation idéale. Nous aimerions avoir quelques joueurs de plus tel que prévu dans la feuille de route établie au début. Lors de ma réunion avec Lim [le propriétaire ndlr.], il était d'accord et avait donné le feu vert," regrettait déjà le míster. De là à dire que les propriétaires sont doucement en train de duper un entraîneur de plus, il n'y a qu'un pas…
Comme Gracia avant lui, Bordalás pourrait faire les frais d'un contingent médiocre. Actuellement, les Valenciens n'ont même pas le dixième meilleur effectif du championnat. Seule lueur d'espoir, les cellules de recrutement des autres clubs tournent également au ralenti. Bordalás a beau être un meilleur coach que bon nombre de ses congénères, trop de choses reposent sur ses épaules à Valence…

Le joueur révélation se nommera Javi Puado

L'Espanyol a passé une saison en D2 avec des joueurs bien trop forts pour ce niveau. Raúl de Tomas, Embarba, Darder, Diego López et… Javi Puado. Après une saison à 12 buts et huit passes décisives en deuxième division, le moment est venu pour l'international Espoirs de s'installer définitivement en Liga. Capable d'occuper diverses positions en attaque (ailier gauche, ailier-droit, avant-centre, milieu offensif), le joueur de 23 ans se caractérise par sa capacité de déséquilibre et un côté très instinctif dans ses gestes.
Curieux alliage que celui de la fantaisie et de l'efficacité. Créatif dans ses solos endiablés, clinique dans le dernier geste. Aux côtés de Monchu (Grenade), Cuenca (Villarreal) ou Tomás Alarcón (Cadix), Puado fait partie des jeunes joueurs dont on parlera sûrement en bien en juin prochain.
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Puado celebra un gol en el partido entre España y Croacia

Crédit: Getty Images

Premier pichichi pour Benzema

Messi parti, il sera à nouveau possible pour les autres attaquants du championnat de prétendre au titre de pichichi. À ce jeu-là, trois candidats sont au-dessus du lot : Luis Suárez, Gerard Moreno et Karim Benzema. Derrière, En-Nesyri, Aspas et Isak sont en embuscade. Malheureusement pour Luis Suárez, l'âge joue en sa défaveur. Chaque saison, son manque de mobilité et de vitesse deviennent plus préoccupants. L'Uruguayen a besoin d'être trouvé dans la surface pour se sentir à l'aise.
Benzema et Gerard Moreno n'ont pas cette contrainte, eux qui ont une remarquable facilité à arpenter l'intégralité du terrain pour échanger avec leurs partenaires. Mais dans sa quête du Graal, Gerard Moreno, lui, a un autre problème : Boulaye Dia. Arrivé de Reims cet été, le natif d'Oyonnax risque d'aspirer une partie du capital but de l'Espagnol. On l'a vu contre Chelsea en Supercoupe, Moreno est souvent à la passe, Dia souvent à la finition.
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Karim Benzema, «Real Madrid»

Crédit: Getty Images

À eux deux, ils devraient néanmoins former l'un des paires les plus en vue du championnat. Reste alors Karim Benzema. Alpha et Omega des attaques madrilènes, dans la meilleure période de sa carrière, et ô nouveauté, en charge des penalties du Real cette saison, KB9 est le mieux armé pour aller conquérir le trophée de meilleur buteur.

Le Normand sera candidat au onze type de la Liga

Les clubs ayant très peu modifié leurs effectifs, cette Liga est celle de la continuité. Villarreal, Betis, Real Sociedad, il n'y a pas tant de nouvelles choses à dire sur les équipes à la lutte pour l'Europe. Alors, plutôt que d'aborder leur cas, parlons des joueurs français. Il y a bien sûr les stars : Benzema, Griezmann, Lemar, Fekir. Pourtant, se cachent derrière ces figures de proue plusieurs tricolores rompus aux joutes de la Liga : Mickael Malsa (Levante), Capoue et Coquelin (Villarreal), Gonalons (Grenade) ou encore Robin le Normand, valeur sûre de la Real Sociedad en défense centrale.
À 24 ans, le Breton sort de sa meilleure saison. À l'heure d'entamer son quatrième exercice sous le maillot txuri-urdin, Le Normand flirte avec le top 10 des centraux du pays. La bonne nouvelle ? Il peut encore mieux faire. S'il continue sa progression, on parlera de lui au moment de constituer le onze type du championnat.
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Robin Le Normand (Real Sociedad)

Crédit: Getty Images

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