Ligue 1 - Un air de déjà vu : l'OL doit (encore) tout recommencer
ParArthur Merle
Mis à jour 25/05/2021 à 18:03 GMT+2
LIGUE 1 – Quatrième après un dernier match en forme de sabordage, l’Olympique Lyonnais devra se contenter de la Ligue Europa la saison prochaine, avec un nouveau coach et sans son leader technique Memphis Depay. Une nouvelle transition à gérer, alors que les deux précédentes se sont avérées décevantes.
18 mai 2019. Jean-Michel Aulas annonce l’arrivée du duo Juninho-Sylvinho pour compenser le départ de Bruno Genesio, après trois ans et demi de loyaux services." Ambition", "moyens" : le président lyonnais annonce la couleur et veut faire passer un cap à son OL, qui court après un trophée depuis 2012. Mais deux ans plus tard, le projet a échoué. L’aventure de Sylvinho a tourné court, puisque le Brésilien a été évincé après neuf journées de championnat. Rudi Garcia a pris la suite avec guère plus de succès : à l’exception de la parenthèse enchantée de Lisbonne, le club rhodanien a terminé, sous sa direction, septième puis quatrième de Ligue 1, sans remporter de titre.
Après une saison sans Coupe d’Europe, l’OL devra donc se contenter de la Ligue Europa lors du prochain exercice. Dur à encaisser pour un club qui a semblé, un temps, pouvoir se mêler à la course pour le titre. Mais pas illogique, tant l’année 2021 fut laborieuse et irrégulière pour les troupes de Garcia. Ajoutez à cela les difficultés financières liées au Covid-19, et le tableau n’est pas franchement réjouissant. Voici Lyon encore condamné à gérer de multiples chantiers, dont plusieurs aux airs de déjà-vu.
Le coach : Galtier ou…
Lyon a la difficile tâche de choisir un troisième coach en deux ans. Difficile, car les pistes de qualité et atteignables pour l’OL se comptent sur les doigts d’une main. Christophe Galtier est visiblement tout en haut de la liste, alors que l’OGC Nice est aussi annoncé très chaud dans ce dossier. Sa connaissance du club et son excellent travail sur les bancs de Saint-Etienne et Lille en font le candidat idéal. Mais en cas d’échec, difficile de savoir vers qui les Gones se tourneront.
Julien Stéphan ou Patrick Vieira ? Le premier reste sur une démission du Stade Rennais, le second sur un licenciement de l’OGC Nice. Roberto De Zerbi ? Sa non maîtrise de la langue française pourrait représenter un frein aux yeux de certains décideurs. En bref, difficile d’y voir clair car le club rhodanien lui-même semble dans le flou à ce sujet. Mais le choix final en dira long sur l’importance de Juninho dans les décisions qui comptent, et sur la vision d’Aulas à court et moyen terme, entre sécurité et nouveau pari.
Départ de Memphis : le même mal, pas les mêmes moyens
Tanguy Ndombele, Nabil Fekir, Ferland Mendy. Tous ont quitté le club en même temps que Bruno Genesio. Lyon s’était alors montré particulièrement dépensier à l’été 2019 pour recruter Jeff Reine-Adélaïde, Joachim Andersen, Thiago Mendes, Youssouf Koné et Jean Lucas. Le tout quelques mois avant l’arrivée de Bruno Guimaraes, puis celles de Lucas Paqueta, Karl Toko Ekambi ou encore Tino Kadewere
Au-delà de l’apport très inégal de ces différentes recrues, un constat s’impose : aujourd’hui, le mal est le même, mais les moyens sont différents. Autrement dit, Lyon va encore perdre au moins un joueur majeur, Memphis Depay, si ce n’est plusieurs (Houssem Aouar ?). Mais il n’aura pas du tout la même surface financière pour réagir. Sans son Néerlandais, l’OL va se retrouver amputé de l’un de ses derniers leaders techniques pour retrouver, entre autres, un Moussa Dembélé qui n’a joué que sept matches lors de son prêt à l’Atlético Madrid. La jeunesse devrait donc être au cœur du renouveau…
L’effectif : un capitaine à désigner, des leaders à trouver
Maxence Caqueret (21 ans), Rayan Cherki (17 ans) ces derniers mois, en attendant peut-être les Malo Gusto et autres Yaya Soumaré à l’avenir. L’OL sait qu’il va pouvoir (devoir) s’appuyer sur sa jeune garde. Mais le manque de leaders dans le groupe rhodanien a été trop souvent pointé du doigt ces derniers mois, et ce n’est pas le départ de Memphis qui arrangera les choses. Ni la saison très compliquée d’Anthony Lopes, qui pourrait finir par être sérieusement remis en question.
Aujourd’hui, Marcelo, Jason Denayer ou Léo Dubois semblent les plus à même de récupérer le brassard de capitaine, tandis que Paqueta ou Guimaraes devront gagner en influence. Mais au-delà de la question du capitanat, les leaders potentiels ne sont, a priori, pas très nombreux en l’état. Une problématique persistante depuis les départs d'Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso et Maxime Gonalons.
La direction : Juninho encore fragilisé, Aulas encore présent
Les adieux de Rudi Garcia l’ont confirmé, sa relation avec Juninho fut particulièrement froide. Et à l’arrivée, le directeur sportif des Gones va de nouveau se retrouver au cœur des débats, lui qui avait déjà dû se relever du mauvais choix Sylvinho, et dont le poids dans l’arrivée de Garcia est très flou et discuté. Le Brésilien est en première ligne, en attendant qu’un nouvel entraîneur débarque entre Rhône et Saône.
Du profil de ce dernier dépendra certainement son degré d’interventionnisme à l’avenir. Une chose est sûre, celui de Jean-Michel Aulas est toujours élevé malgré son souhait affiché de prendre du recul, et il sera intéressant de voir quelle marge de manœuvre il laissera dans les prochains mois à l’ancienne gloire de l’OL, qui doit aussi collaborer avec son omniprésent directeur du football Vincent Ponsot, entre autres. En coulisses aussi, le septuple champion de France semble hésitant. Un point de plus à régler dans un été qui s'annonce décidément chargé.
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