L'OM enfonce les Verts

Pour son grand retour, Jérémie Janot n'aura pas été le fils prodige. Et pourtant sa prestation est digne d'éloge. Envolée sur une frappe enroulée de Ziani (26e), claquette décisive sur un coup de canon de Ben Arfa (34e), éclats de voix toujours aussi féroces dans les moments chauds. Témoin impuissant du désastre des siens face aux Merlus (1-4), le portier stéphanois, fidèle au Forez depuis treize ans, qui rêvait d'être le sauveur, n'a pu éviter une nouvelle défaite face à l'OM (1-3). Ce héros solitaire n'a pu enrayer le destin tragique d'une troupe aux abois. Car en trois jours, les hommes de Laurent Roussey n'ont pas connu la métamorphose espérée pour briser leur série famélique au Vélodrome, hérissée de douze défaites en quatorze sorties depuis 1979. Toujours autant d'erreurs défensives. Toujours autant d'inefficacité offensive malgré des occasions à foison dans le premier acte. En un mot, un constat d'échec qui conduit vers une zone rouge de plus en plus pressante.

Sans Ilan, Dabo, Landrin, et désormais Monsoreau, les Verts sont toujours l'ombre d'eux-mêmes. Pourtant, face à un OM, également dans le doute, le scénario idéal n'a pas tenu à grand chose. "Si (ndlr: Kevin) Mirallas concrétise notre première occasion (2e), ce n'est plus le même match" regrette Laurent Roussey. Cette frappe dévissée étouffe non seulement dans l'oeuf une belle entame des Verts, mais cet échec resurgit dans l'esprit de l'ex-buteur lillois au moment de porter l'estocade sur un contre rondement mené par Payet (27e). Entre-temps, les Verts ont eu le temps de voir resurgir leurs démons du Chaudron. Profitant d'une défense apathique et attentiste, Cheyrou ouvre le score sur un corner de Ben Arfa (1-0, 21e). Ils auront le temps de faire valoir leur réaction d'orgueil sur un pétard de Gomis, bien servi par Payet (1-1, 22e). Mais Ben Arfa fait pencher la balance.

En quête de rédemption auprès d'un public sanguin, clairement mécontent de son attitude lors de la venue de l'ennemi parisien, l'ex-Gone propose une solution à Koné (32e), percute efficacement pour créer le danger et marque le pénalty qui fait tout basculer (2-1, 38e). Dans un second acte proche du récital, Taiwo imite Cheyrou sur un nouveau corner de Ben Arfa (3-1, 70e). Preuve que les Verts ont la mémoire courte et ne retiennent pas les leçons. Seule une frappe de Dernis (86e) inquiète Mandanda en fin de partie. Mais le mal est fait depuis longtemps. A l'heure d'affronter Rosenborg et Rennes, les Verts sont toujours englués dans leur cauchemar. Les Marseillais, eux, ont retrouvé l'âme d'un dauphin.

"On est bien entré dans la partie et nous avons eu une belle réaction après le but. A la mi-temps, nous revenons avec l'idée que tout est jouable mais en 2e mi-temps nous avons fait quelques mauvais choix sur la dernière passe. Il faut faire le dos rond, travailler les coups de pied arrêtés. J'attends le retour d'éléments cadre. Quand on récupèrera l'intégralité de l'effectif, ça ira mieux. Je ne suis pas inquiet pour l'avenir du club. Laissez revenir Ilan, Landrin et Monsoreau, et vous verrez... Je ne me sens ni plus ni moins menacé qu'après Lorient. La qualité d'un entraîneur, c'est de trouver des solutions quand ça ne va pas. Je travaille, je suis avec le groupe. Mais avec ces problèmes d'effectif, nous risquons d'être 16 pour le prochain match de Coupe d'Europe."