Lille, tout sauf un hasard

Même diminué, Lille poursuit sa folle remontée. Sans Ludovic Obraniak et Yohan Cabaye, suspendus, les Nordistes n'ont pas eu besoin de trop s'employer samedi, face à une triste équipe nantaise. Emmené par ses deux phénomènes, Michel Bastos et Eden Hazard, le LOSC a fait preuve de talent par moment et de beaucoup de maîtrise pour décrocher un quatrième succès d'affilée. Plus que jamais dans la course aux places européennes, voire plus, les joueurs lillois peuvent regarder loin devant et espérer une fin heureuse. A condition toutefois de maintenir ce rythme d'enfer jusqu'au bout.

Pour ce faire, Rudi Garcia pourra compter sur deux hommes, deux révélations, l'une au plus haut niveau, l'autre en devenir. Le premier, meilleur passeur du Championnat (10), a encore été décisif face aux Canaris. En transformant un penalty dans le temps additionnel de la première période, Michel Bastos a propulsé les siens sur la voie du succès. Comme depuis de nombreuses semaines déjà. Mais au-delà de ses statistiques personnelles (ndlr, il a inscrit son douzième but), le Brésilien a également de nouveau démontré toute son aisance ballon au pied. Une capacité technique qui rend bien des services à son équipe, aussi bien en attaque, quand il faut faire la différence, qu'en défense, lorsqu'il faut calmer le jeu. Bref, ce n'est plus un secret depuis un longtemps : Bastos est devenu indispensable au collectif lillois, même lorsqu'il tarde à lancer la machine, comme ce fut le cas dans les premières minutes du match. Gêné par le marquage strict de Guillaume Moullec, l'ancien joueur de Feyenoord a alors décidé, sans doute en accord avec son entraîneur, de permuter avec son partenaire Eden Hazard. Chacun ont changé de côté, avec le résultat que l'on connaît.

Si le Brésilien, de plus en plus proche de la Seleçao, a fait le boulot, le jeune Belge (18 ans) n'est pas resté sans rien faire. Loin de là. Véritable dynamiteur aux quatre coins du terrain, il a tout simplement été à l'origine du penalty en première période. Devant sa vitesse d'exécution, la réaction de Jean-Jacques Pierre s'est traduite au ralenti. Un crochet court et un croc-en-jambes plus tard, la rencontre était déjà finie. Aussi beau soit-il, le deuxième but de Robert Vittek après la pause, auquel Bastos et Hazard n'ont participé ni l'un ni l'autre, une fois n'est pas coutume, s'est contenté de maquiller le score. Car depuis longtemps à ce moment-là, Nantes avait rendu les armes. Face à une fronde de leurs supporters, regrettée après le match par Jérôme Alonzo, les Canaris ont très vite sombré, sans solution ni réaction. Sans victoire surtout depuis huit rencontres, les Nantais feraient bien de se reprendre, et vite, s'ils ont en les moyens. Car désormais la zone rouge les menace dangereusement.

Pour Lille en revanche, les perspectives ne sont que positives. Revenus provisoirement à égalité de points avec Marseille (55), en attendant les matches de l'OM et Toulouse, les Lillois confirment journée après journée qu'il faudra compter sur eux pour le sprint final. Bastos et Hazard ne seront pas de trop dans la bataille. Et s'ils enchaînent des performances telle que celle réalisée à La Beaujoire, autant dire que leurs adversaires ont du souci à se faire.