Lyon s'éloigne du titre

Marseillais, Bordelais, Lillois et Toulousains peuvent se frotter les mains. Le choc sans vainqueur entre Lyon et Paris (0-0) laissent une voie royale aux deux premiers nommés dans la course au titre, et un espoir intact aux deux suivants pour décrocher une place en Ligue des Champions. Après sa défaite à Bordeaux (1-0), l'OL n'a pas su réagir face à un PSG solidaire devant la nette domination rhodanienne. Deux points engrangés lors des trois derniers matches, l'équipe de Claude Puel voit plus que jamais son règne toucher à sa fin.

Makélélé avait appelé les siens à faire preuve de "vigilance dans le premier quart d'heure" en souvenir des entames de matchs catastrophiques de son équipe à Kiev, Bordeaux ou encore Toulouse. Les paroles du capitaine parisien ont été entendues. Jusqu'au bout, les joueurs du PSG ont tenu la cage de Landreau inviolée, en s'appuyant sur une défense centrale intraitable et un Makélélé très précieux dans la récupération. On pourra toutefois reprocher à Paul Le Guen et ses hommes de ne pas avoir été assez entreprenants en contre-attaques, à l'image d'un Sessegnon maladroit. Même si Hoarau, oublié par la défense rhodanienne, a été à deux doigts de signer le but du hold-up lors de la seule occasion de Paris au cours de la rencontre. Mais le meilleur finisseur de la capitale, parti seul en contre, a vu son duel avec Lloris tourné en faveur du Lyonnais (58e).

Hormis cette immense alerte, le contrôle de la partie a été l'affaire des Lyonnais. Après le couac à Bordeaux (0-1), Puel a tenté le pari de la jeunesse en lançant Pjanic et Mounier sur les ailes en lieu et place de Keita et Ederson, pour proposer un trio offensif d'une moyenne d'âge d'à peine vingt ans. Ce choix audacieux du technicien n'a pas eu le résultat escompté. Benzema a souvent été contraint de délaisser l'attaque pour toucher le cuir, malgré le soutien d'un Bodmer - quasiment positionné en neuf et demi. Par conséquent, l'OL a dû prendre sa chance de loin pour se montrer menaçant. Juninho a chauffé les gants de Landreau (23e, 44e) tandis que Toulalan (33e) puis Bodmer (37e) ont frôlé le cadre sur leurs tentatives en dehors de la zone de vérité.

Crispés, les Lyonnais ont viré au rouge lorsque M. Layec prit la décision de ne pas désigner le point de penalty après une main caractérisée de Ceara - bien qu'involontaire - dans la surface (44e). Sans solution, les Lyonnais n'ont pas imprimé le même tempo après le repos, se contentant de faire jeu égal avec un PSG tout heureux de ne plus subir les assauts adverses. Contraints de s'imposer, l'OL - par à coups- est parvenu à appuyer sur l'accélérateur en fin de rencontre. Mais, lorsque la défense parisienne a plié, c'est Landreau qui s'est présenté comme une muraille infranchissable. Auteur d'une sortie autoritaire dans les pieds de Benzema (51e), le portier s'est ensuite montré décisif face à Clerc (71e) puis en boxant un coup-franc de Juninho à proximité de son montant gauche (80e).

Malgré tout, l'OL a bien cru trouver la clé en fin de match lorsque Benzema s'est présenté seul face à Landreau. Si l'attaquant rhodanien a été le seul à prendre le portier adverse à défaut, c'est le poteau gauche qui a mis sa tentative en échec (84e). Les entrées en jeu de Piquionne, Keita et Ederson en fin de match n'ont rien changé. Dans un match que Puel avait qualifié lui-même de "rencontre à gagner", Lyon a encore failli. Cette saison, moins de la moitié des matches disputés à Gerland se sont soldés par une victoire des hôtes. De quoi alimenter encore un peu plus les rumeurs annonçant la fin d'un règne long de sept années. Pour croire au titre, l'OL - faute d'avoir son destin en mains - doit désormais à s'en remettre à espérer d'éventuels faux-pas Marseille et Bordeaux. Preuve que les temps ont changé.

"C'est une déception, on avait besoin de ces trois points. On fait un très bon match, il manque très peu de choses, ça se joue à peu de choses. On a fait une très bonne première mi-temps au niveau du ballon, on a baissé de qualité en début de deuxième mi-temps puis on est revenu fort vers la fin. On a eu de belles phases, cette frappe sur le poteau, et je pense qu'on mérite beaucoup mieux. On verra les autres résultats, mais c'est vrai que c'est préjudiciable. Mais bon, on va continuer jusqu'à la fin".