Nancy se cherche encore

"On se cherche un peu" , disait en préambule Youssouf Hadji, pour résumer le début de saison médiocre d'une formation nancéienne, aussi pauvre en attaque que fébrile en défense. Il ne croyait pas si bien dire. Car transparents encore pour la plupart, dimanche face Rennes, les Lorrains ont semblé comme perdus sur la pelouse. Sans motivation. Sans idée. Heureusement d'ailleurs pour eux que leurs adversaires n'ont pas été plus entreprenants. Sinon le résultat aurait pu être bien moins flatteur qu'un triste score nul et vierge, déjà bien payé. Dominés durant la majeure partie de la rencontre, les Nancéiens s'en sortent donc finalement pas si mal. Ils restent toutefois englués dans la deuxième partie du classement. Bien loin de leurs ambitions.

Mais qu'est-il donc arrivé à l'intersaison aux hommes de Pablo Correa, si volontaires les années précédentes ? Le groupe n'a pourtant pas beaucoup changé. Les performances sont elles en revanche aujourd'hui bien différentes. Insuffisantes. Même s'ils restaient sur trois matches sans défaite toutes compétitions confondues (Ligue 1 et Coupe de l'UEFA) avant d'accueillir le Stade Rennais, les joueurs de l'ASNL ne se sont pas pour autant servis de cette dynamique «positive» pour enchaîner face à un adversaire limité. Car bien que très entreprenants durant la majorité du temps, grâce essentiellement à Jérôme Leroy et Olivier Thomert, il faut reconnaître que les Bretons n'ont jamais vraiment inquiété Gennaro Bracigliano. Jimmy Briand a bien essayé. Mais par deux fois (4e et 75e), ses tentatives timides se sont heurtées à un portier lorrain serein.

Entre temps, Bérenguer et consorts auraient donc eu tout leur temps pour venir porter le danger sur la cage gardée par Nicolas Douchez. Mais c'est à croire qu'ils n'en avaient aucune envie. Seul un malentendu aurait pu leur permettre de prendre les devants, comme sur ce coup franc lointain de Benjamin Gavanon (12e). Ou un coup de pouce du destin peut-être, comme ce carton rouge récolté par Petter Hansson en fin de match (84e), qui entraîna quelques minutes de pression dans la surface rennaise. Mais là encore, cela ne suffit pas. Résultat, Nancy a concédé son troisième 0-0 en quatre matches à Marcel-Picot. Difficile de faire pire. Quoi que.

Car en déplacement à Lyon la semaine prochaine, les Nancéiens auront alors vraiment l'occasion de savoir où ils en sont. Candidats aux places européennes, comme ils s'y sont habituées ces deux dernières saisons ? Ou condamnés à la lutte pour le maintien ? Pablo Correa et ses hommes ne devraient pas tarder à avoir leur réponse. D'ici là, ils ont encore le temps de se chercher.

"Chaque équipe ayant eu sa mi-temps, le résultat nul est finalement logique. Rennes est une bonne équipe et mon équipe a réussi à rester à égalité avec cette formation. On a à nouveau vu deux mi-temps totalement différentes de la part de mon équipe. Mais je serais inquiet si nous étions moins bien en seconde qu'en première. Ce n'est pas le cas, ce n'est donc pas un problème d'ordre physique. Je crois qu'il ne nous manque qu'un résultat, un match gagné à l'arraché pour retrouver le sens de la marche."