L'OM a changé de statut

Les artères du Vieux Port résonnent encore des cris de joie des supporters marseillais. Un titre, Marseille attendait ça depuis 17 ans et la victoire acquise face au Milan AC en finale de Ligue des Champions avec comme capitaine Didier Deschamps. D.D., l'homme providentiel de l'OM. Il ne lui était pourtant pas facile de succéder à Eric Gerets au poste d'entraineur, compte tenu des résultats du technicien belge mais aussi de sa cote de popularité au Vélodrome. Le contexte n'était pas rendu plus évident par le départ de la présidence de Pape Diouf, remplacé par le novice Jean-Claude Dassier, et le décès du propriétaire du club phocéen, Robert Louis-Dreyfus.

Mais Deschamps a une nouvelle fois prouvé qu'il était de la race des plus grands. Il a su composer l'équipe la plus compétitive de France, en allant notamment chercher les internationaux argentins Lucho Gonzalez et Gabriel Heinze, pour ramener la Coupe de la Ligue et le titre sur la Canebière. Au soir de la 22e journée, marquée par une défaite de l'OM chez le promu montpelliérain (2-0), il n'y avait cependant pas grand monde pour y croire, au sein même des partisans marseillais. Deschamps a apporté des modifications décisives (notamment le recul de Mbia en défense). Il restait alors dix-sept rencontres. Marseille en a remporté treize, pour trois nuls et une courte défaite à Lille (3-2) lors de l'avant-dernière journée, trois jours après avoir fêté le titre face à Rennes (3-1).

Conserver cette dynamique sera évidemment capital pour l'OM cette saison. Et la tâche sera s'autant plus difficile que le champion de France sera fatalement l'équipe à battre. "En football, gagner est difficile, mais confirmer encore plus", rappelle Deschamps, conscient qu'il aura besoin d'un effectif au moins aussi fort pour se montrer à la hauteur de ses objectifs. "Ce sont toujours les mêmes", annonce l'entraineur marseillais. "D'abord se qualifier pour la Ligue des Champions, ce qui est capital sportivement et économiquement. Les joutes nationales vont être notre priorité, on ne peut pas lutter avec les grands clubs étrangers. Ponctuellement, sur une rencontre peut-être, mais sinon il existe un fossé énorme", constate-t-il.

Priorité à la Ligue 1 donc. "Nous sommes les tenants du titre, c'est un statut à assumer", résume Deschamps. Un championnat que l'entraineur marseillais n'imagine pas forcément très différent du précédant en ce qui concerne la concurrence. D.D. est davantage préoccupé par ce groupe dont il devra encore tirer le meilleur pour aller chercher un deuxième sacre consécutif. "Mais je vais dire à mes joueurs que l'on n'est pas sur un petit nuage, que l'on repart à zéro et qu'il faut tout remettre en cause", explique-t-il. "La saison va être encore très longue, avec beaucoup de matchs. Les cinq ou six grosses équipes habituelles seront encore une fois des prétendants au titre et aux places qualificatives pour la Ligue des Champions", estime le coach olympien.

Marseille est-il armé relever se challenge ? Comme dans la majorité des clubs français, l'intersaison a été plutôt calme sur la Canebière. Recruté à l’Osasuna pour 7,5 millions d'euros, Cesar Azpilicueta est le seul renfort enregistré par l'OM, pour compenser le départ de Laurent Bonnart, en fin de contrat, au poste d'arrière droit. Baky Koné est parti lui aussi. D'autres pourraient suivre comme Hatem Ben Arfa et surtout Mamadou Niang. "L'essentiel est que nous ayons cette saison un groupe au moins aussi fort que celui de la saison dernière. L'objectif commun à tous les membres du club est d'être encore plus compétitif. Nous avons jusqu'au 31 août pour éventuellement compléter l'effectif", conclut Deschamps. L'été promet d'être chaud. Et décisif.