Lemoine, la belle histoire

C'est ce qui s'appelle signer son retour. Après quatre mois d'absence, Fabien Lemoine est entré en jeu pour offrir le ballon de la victoire à Rennes face à Valenciennes (1-0). "Je ne pouvais pas rêver mieux. Je n'ai pas eu le temps de beaucoup jouer mais je remercie le coach de m'avoir fait jouer ces quelques minutes. C'est génial, je suis super heureux. Les souvenirs resteront toujours là. Mais ce soir, c'est l'un des plus beaux jours de ma vie", a répondu Lemoine, interrogé sur Foot + à l'issue du match. "Ça n'a pas été très long, cinq minutes, mais c'était un moment magique, nickel, s'est-il réjoui. Après, je ne sais plus si c'est quelqu'un qui me saute dans les bras ou l'inverse. C'était un moment particulier, je ne savais plus où j'étais. C'était beau".

Au coeur du mois d'août dernier, Rennes s'imposait 3-0 au stade Marcel Picot. Mais surtout, Antonetti perdait Fabien Lemoine pour de nombreuses semaines. Le joueur était en effet gravement touché lors d'un choc avec Reynald Lemaître. A seulement 23 ans, de grands doutes étaient même émis quant à la poursuite de sa carrière en tant que footballeur professionnel. Le joueur formé au Stade Rennais se bat, doit subir une ablation du rein droit et marque finalement son retour lors de ce Rennes-Valenciennes de la plus belle des manières : par une passe décisive qui donne la victoire à son club de toujours.

89e minute de jeu: le joueur est prêt à faire son comeback sur une pelouse de Ligue 1, pas le quatrième arbitre ! De quoi mettre sérieusement en pétard le coach rennais. Finalement, deux minutes plus tard, Brahimi, un des Rennais les plus remuants ce samedi soir, cède sa place au milieu de terrain. "Il y avait beaucoup d'émotions quand je suis rentré sur la pelouse (dans le temps additionnel, ndlr). J'aurais préféré que ce soit un Rennes-Lyon, devant 30.000 personnes, mais je ne vais pas cracher dessus. Ça m'a fait chaud au coeur", plaisante-t-il.

Il reste alors deux minutes à jouer : le temps pour Fabien Lemoine de tirer deux corners depuis la gauche du terrain. Sur le second, c'est l'ouverture du score pour Rennes, son centre venant trouver Kana Biyik au premier poteau ! "J'avais des fourmis dans les jambes (...) J'avais tellement envie de montrer... pas pour se mettre en valeur mais envie de toucher le ballon", a expliqué le héros du soir. Plus que le buteur, c'est le passeur décisif qui est félicité par ses partenaires ainsi que tout le banc rennais. "C'est un beau symbole, ce corner bien tiré par Lemoine", a souligné à ce propos Frédéric Antonetti, au bout des 90 minutes. Un but "pas inespéré, mais mérité. Même si ça a mis du temps à venir. [...] On était beaucoup mieux que contre Monaco et Bordeaux. [...] Le football a récompensé l'équipe qui a pris le plus d'initiatives", concluait le coach d'origine corse.

Valenciennes écoeuré

Cette victoire arrachée dans le temps additionnel par Rennes est d'autant plus difficile à accepter pour Valenciennes, peu mis en danger jusque là, et évoluant à 10 sur ce corner pour une application normale - mais si stupide - du règlement. En effet, sur l'action menant au corner, Rudy Mater s'est sacrifié pour contrer une reprise de volée de Camara. La venue des soigneurs a obligé le joueur à évacuer la pelouse alors qu'il était prêt à reprendre. Et Valenciennes a encaissé ce but fatal... "Les adjectifs me manquent. Ca va de frustration, à rageant, à écoeurant... quand on fait un match solide comme ça, céder à un en moins sur un corner...", a pesté Philippe Montanier à l'issue de la rencontre. "Mais le corner est bien tiré et on aurait peut-être perdu le duel" a reconnu finalement, beau joueur, le coach de Valenciennes.