Lille, tout en contrôle

Lille a fait un pas de géant vers le titre de champion de France. Sa victoire sur Sochaux (1-0), la quatrième de rang en championnat, relègue Marseille à six points, deux journées avant la clôture de la saison. La différence de buts des Lillois leur est largement favorable (+8 sur Marseille). Les hommes de Rudi Garcia peuvent être sacrés samedi, une semaine après leur victoire en Coupe de France (1-0 face au PSG), s'ils quittent le Parc avec au moins un nul.

Les excès de ce week end et le manque de repos, après la victoire en finale de Coupe de France, ont fait craindre aux supporters lillois un faux pas de leur équipe. Mais l'importance de l'enjeu, et probablement le bon travail des kinés, ont gommé la fatigue des hommes de Rudi Garcia. Entrés tambours battants dans la partie, ils auraient pu bénéficier d'un penalty pour une faute de Perquis sur Gervinho (2e). Dans un match à sens unique, les Lillois ont fait pleuvoir les occasions. Bien servi par Hazard, Sow touchait le poteau (17e), crochetait Richert avant de manquer son centre (29e) et voyait sa frappe captée par le gardien sochalien (45e).

Heureusement que Richert était là

À la mi-temps, Marvin Martin s'est félicité du score vierge, et a misé sur une baisse de régime lilloise en fin de match : "On savait qu'ils allaient attaquer fort à cause de la fatigue, et qu'ils voulaient marquer vite. On à la chance d'être à 0-0 à la pause. Si on s'accroche ça va aller".

C'était sans compter sur la détermination du LOSC. Leur début de seconde période était encore plus intense que le premier. Richert s'est détendu sur une bonne frappe d'Obraniak (48e) et Gervinho a touché le poteau à bout portant (48e). Ni la fatigue ni la frustration n'ont pu entamer la volonté d'acier des Lillois, qui ont ouvert le score grâce à Gervinho, décalé par Sow, après une bonne récupération de Cabaye (53e). Les assauts lillois auraient pu faire davantage de dégâts, mais Richert était attentif sur la frappe de De Melo (90e+1).Preuve de la détermination des joueurs du LOSC à s'imposer ce soir, ils ont cadré au moins dix tirs. Cela ne leur est arrivé que quatre fois cette saison.

Gênés dans la construction et maladroits en attaque, les Sochaliens se sont perdus dans un combat physique qui leur a fait perdre de vue le chemin du but. Le meilleur passeur du championnat, Martin, n'a pu distribuer ses offrandes habituelles. Maïga a pesé sur la défense adverse mais il a manqué de précision. Et de soutien, car son compère de l'attaque, Ideye, a été très discret. La blessure de Butin (81e), après leurs trois changements, les a laissés subir la fin de match à dix.

Au coup de sifflet final, les sourires des lillois, les accolades, les chants du Stadium Nord ont célébré un titre de champion qui semble ne plus pouvoir échapper à Lille. Mais avoir patienté 57 ans incite à la prudence. Une philosophie résumée par Mavuba : "Ce n'est pas terminé mais ça sent bon". Très très bon...