Montpellier assume

On attend habituellement d'une ouverture du score qu'elle lance véritablement un match de football. Dans l'opposition que Montpellier et Toulouse se sont livrés, le premier (et seul) but du match inscrit par les locaux aura pourtant eu l'effet inverse : fermer une rencontre qui avait démarré tambour battant. Au cours des 20 premières minutes, les attaques allaient ainsi d'un but à l'autre, ce qui offrait un match plaisant et sans calcul. Et à ce petit jeu, c'est Olivier Giroud qui ouvrait le score en reprenant de la tête un coup franc frappé par Marco Estrada (20è), permettant à son équipe d'inscrire enfin un but dans les 20 premières minutes de jeu en Ligue 1. Elle était la seule formation de notre championnat à ne l'avoir toujours pas fait avant cette 13è journée.

Après cette ouverture du score, le match aura été d'un ennui total, se disputant sur un rythme lent et sans imagination, et ne proposant aucune occasion marquante. "On s'attendait à un match difficile devant une équipe bien organisée qui ne se livre pas trop. Il ne fallait surtout pas s'exposer. Nous avons marqué au bon moment. Ensuite, nous avons tenu le choc, nous créant même quelques situations. C'est un match où il faut savoir prendre les trois points", concède d'ailleurs René Girard. La faute en revient aussi à des Toulousains pourtant maître du jeu au cours de cette opposition. Les joueurs du TFC, bien qu'à créditer de 57% de possession de ballon, ne se seront jamais procurés d'occasion véritable. Le pari de titulariser le jeune Amadou Soukouna en attaquant de pointe, à la place de Yanis Tafer ou de Federico Santander, aura ainsi été un échec.

Car, l'entraîneur des Pailladins a retenu la leçon. "L'an passé, nous avions mené 1-0 jusqu'à la 93e minute. Nous n'avions pas été trop en danger, non plus, mais nous avions pris un but sur la fin", se souvient-il. Montpellier se sera donc contenté de défendre son avantage. "Le football exige beaucoup d'humilité. Ce n'est pas toujours celui qui domine le plus qui gagne. Néanmoins, dans ce match, nous n'avons jamais été trop mis en danger. Nous avons un déficit dans la conservation du ballon. En seconde période, nous avons fait mieux dans ce domaine. Nous avons aussi obligé notre adversaire à balancer de longs ballons et ainsi à faire une bonne partie du chemin vers le succès". Résultat : ne comptant qu'une victoire sur les neuf derniers matchs, Toulouse confirme sa mauvaise passe.

Ce succès permet à Montpellier de monter sur le podium. Mais les joueurs de René Girard mesurent parfaitement la teneur de leur match, plutôt faible même si suffisante sur cette opposition, et ne se délectent pas outre mesure de leur place de dauphin. "Nous devons travailler pour améliorer notre jeu. Nous n'allons pas faire la fine bouche, car nous avons gagné. Nous pouvons toutefois beaucoup mieux faire, en particulier dans le jeu", avoue ainsi Cyril Jeunechamp. "Grâce à ce succès, nous avons fait la moitié du chemin vers le maintien. C'est une bonne chose avant une fin novembre assez chargée avec deux déplacements d'affilée à Nice et Marseille, suivis de la réception de Lyon", retient de son côté Girard. Avec ce sens de la mesure, Montpellier pourrait bien reproduire sa belle saison de l'an dernier...