Paris n'y arrive plus

Avec un cinquième match sans victoire toutes compétitions confondues, le Paris Saint-Germain traverse sa plus mauvaise série depuis le début de la saison. En Ligue 1, les joueurs d'Antoine Kombouaré n'ont engrangé qu'un seul petit point sur les trois dernières journées, et laissent s'envoler leurs adversaires pour les places qualificatives pour la Ligue des champions. Relégué à dix points du leader lillois, le club de la capitale compte également cinq longueurs de retard sur le troisième, Rennes. Confronté à une succession de revers, le PSG n'a pas encore montré sa capacité de réaction.

La seconde période du choc de la 28e journée de Ligue 1, les joueurs d'Antoine Kombouaré l'ont essentiellement passé dans le camp marseillais. Pourtant, ils ne se sont pas créés la moindre occasion franche, et ont rarement pénétré dans la surface de réparation de Steve Mandanda. Auteur de deux buts en Ligue 1 en 2011, Guillaume Hoarau n'a pas pesé, guère aidé par Mathieu Bodmer, invisible. Ces deux-là ont été remplacés à vingt minutes de la fin par Mevlut Erding et Jean-Christophe Bahebeck, encore moins incisifs que leurs prédécesseurs. Mais lorsque Hoarau et Erding passaient au travers en première moitié de saison, ils pouvaient compter sur Nenê. Le Brésilien marchait sur l'eau, il ne s'est toujours pas distingué par la moindre réalisation en 2011. Dimanche encore, il a trop croisé sa frappe alors qu'il se présentait seul devant Mandanda. Il est le symbole et le porte-parole de cette frustration : "On avait l'espoir de gagner ce match, mais une fois de plus, on n'a pas été efficace. Cela fait des mois qu'on n'a plus notre efficacité du début de saison. C'est chiant et frustrant."

Lors des quatre dernières journées de championnat, le Paris Saint-Germain n'est pas parvenu à maintenir une seul fois son but inviolé. Toutes compétitions confondues, ce n'est guère mieux, avec les trois buts encaissés contre Benfica en Ligue Europa. Apoula Edel peu rayonnant, Grégory Coupet est à son tour coupable sur le premier but marseillais dimanche soir, pour n'avoir su placer correctement son mur. Contre Paris, l'OM a pu convertir en but deux semblants d'occasions, profitant des errements d'une défense peu souveraine. Sur l'ouverture du score, Loïc Remy crée facilement la différence balle au pied malgré l'absence de soutien de ses équipiers, puis Christophe Jallet commet une faute grossière sur Mathieu Valbuena. Sur le second but, les Marseillais ont toute la liberté de servir idéalement André Ayew, esseulé dans la surface de réparation. Et le choix Coupet n'a pas été un triomphe: "C'est compliqué d'analyser son match, a dit Kombouaré. En première période, il ne fait aucun arrêt et il y a 2-1 pour Marseille. Il n'a eu aucun travail à accomplir puis un excellent arrêt sur la frappe d'Ayew. Je suis content de son match mais si j'aurais préféré qu'il soit plus décisif. C'était important de le réintégrer dans l'effectif. Maintenant, c'est à lui de continuer..."

"Il y a de la fatigue dans les organismes, j'ai senti qu'on était émoussés" a lâché le président Robin Leproux au Vélodrome. Engagé sur tous les fronts (Ligue 1, Ligue Europa et coupes nationales), le Paris Saint-Germain finit par accuser le coup physiquement. "Nous sortons de onze matches en cinq semaines, c'est une des raisons qui font que nous avons eu du mal en deuxième mi-temps à mettre de la vitesse et du rythme, constate Kombouaré. La coupure arrive au bon moment." Régulièrement appelés à jouer en milieu de semaine, les joueurs d'Antoine Kombouaré seront un peu plus tranquilles dans cette fin de saison. Seule la demi-finale de la Coupe de France, et la finale qui pourrait suivre, viendront perturber la fin de championnat du club de la capitale. Mais en attendant, les équipiers de Nenê ont souffert dans ce domaine face à l'Olympique de Marseille trois jours après l'élimination contre Benfica. Dans la dernière demi-heure, les Parisiens ne semblaient plus avoir de jus pour accélérer. Deux semaines plus tôt, ils avaient déjà cédé à cinq minutes du coup de sifflet final contre Auxerre. Dimanche dernier, ils ont été rejoints en seconde période par Montpellier après avoir mené par deux buts à la mi-temps (2-2).

Peu après que Ludovic Giuly ait expliqué à chaud à la télé que le PSG "prenait du plaisir" malgré tout, le club de la capitale a donné, par la voix de Robin Leproux et Antoine Kombouaré, l'image d'un club peu combatif dans la dernière ligne droite. "Ce résultat est une déception, oui et non" a entamé Kombouaré en conférence de presse. "On n'a pas un effectif aussi important que cela, a déclaré le président. Il faut conserver cette Coupe de France et rester au moins dans les cinq premiers. L'objectif de la deuxième ou troisième place n'a jamais été annoncé. Cela n'aurait pas été cohérent avec l'effectif limité que nous avons. Je ne veux pas non plus qu'on se mette une pression malsaine. On a toujours dit qu'on voulait progresser et jouer dans les cinq premiers. C'est là qu'on est et on va essayer de grignoter une place ou deux. Ce ne sera pas la saison des regrets mais celle des progrès." "Il reste 10 journées. Et si on finit 5e, ce sera déjà bien, mais j'ai espoir de voir mon équipe gagner quelques places", soupire Kombouaré. Guillaume Hoarau conclut : "A chaque fois, on a un sentiment d'injustice parce qu'à aucun moment, on s'est senti dépassé, mais on repart avec zéro point. Il a manqué ce petit truc qui nous fait défaut." La gagne peut-être?