"Ça va être compliqué…"

"On a rechuté, se lamente Steve Mandanda après le nul concédé face à Brest (1-1). C’est vraiment difficile à accepter et à digérer. Car dès le début du match on part avec un but de retard que je donne à l’adversaire." Cette nouvelle contre-performance prouve que l’OM a bien deux visages cette saison. Un premier très séduisant en Ligue des champions. Et un autre beaucoup moins reluisant en championnat. La pièce est tombée une nouvelle fois du mauvais côté dimanche soir. Le nul face à Brest vient ainsi balayer le succès de mercredi face au Borussia (3-0). "L’OM, c’est docteur docteur Jekyll et mister Hyde, résume le président Vincent Labrune. Si on prend en compte la Ligue des champions et le trophée des champions, on n’a jamais perdu cette saison. Mieux, on a gagné ces trois rencontres. Mais en championnat, nous n’avons qu’une seule victoire. Est-ce un problème de motivation ? Je n’en sais rien…" Reste que le mal semble réellement profond.

Pour la première fois de la saison, les Marseillais ont pris conscience que la saison serait compliquée. "On ne peut plus se cacher, avoue Morgan Amalfitano. C’est dans la tête que ça ne va pas. Ça fait mal au ventre de ne pas pouvoir s’exprimer comme on voudrait." La pilule est aussi très difficile à avaler pour Didier Deschamps. "Je ne m’attendais pas à une année aussi compliquée, explique le coach marseillais. On n’arrive pas à se révolter. Ceux qui ont de la force et du caractère doivent maintenant ressortir du groupe." Quand DD en appelle officiellement à ses cadres, c’est que l’heure est grave… "Il y a un sentiment d’impuissance, déplore l’entraîneur olympien. On manque des choses simples."

Devant cette situation alarmante, Labrune rappelle quel est le contexte marseillais cette saison. "On n’a pas de marge aujourd’hui, affirme-t-il. Notre effectif est cohérent maison est conscient de nos limites. On connait nos qualités et nos défauts. Et on sait que ça peut être une année compliquée.Comme on en a déjà vécue une l’an passé. Il ne faut pas l’oublier." Seulement, le départ des vice-champions de France n’avait pas été aussi médiocre. Et Deschamps n’arrive pas à trouver la clé de la sortie de crise. "J'ai fait l'analyse, reconnait-il. On va devoir se battre. Jusqu'au bout. Mais ce n’est pas facile avec toutes les suspensions et les blessures. J'espère avoir plus de joueurs à disposition, ça serait déjà une bonne chose. Carj’ai vraiment un effectif réduit."

Marseille doit-il déjà revoir ses objectifs à la baisse ? "Non, glisse Jordan Ayew. Il faut d’abord se remettre les idées en place. On verra après." Son grand frère ne dit pas autre chose. "C’est difficile d’accepter ce match nul, note André. On voulait beaucoup plus. Mais ça fait partie du foot. Bien sûr que ça commence à nous faire chier. Il faut relever la tête. Mais on a les qualités pour remonter la pente. Il faut savoir faire face à ces moments difficiles. Et faire le dos rond." La peu flatteuse 13e place après neuf journées n’est que le miroir de la faiblesse actuelle de l’OM. Et lorsque l’on demande à Alex Dupont de comparer l’OM et le PSG, la réponse est cinglante. "Je n'ai pas à donner d'avis entre Paris et Marseille, prévient l’entraîneur brestois. C'est le classement qui va vous le donner..." Dans cet océan de pessimisme, Vincent Labrune essaye d’entrevoir une lueur d’espoir. "La trêve internationale arrive au bon moment, note le président de l’OM. Elle va nous permettre de panser les plaies aussi bien sur le plan physique que moral." Le début d’une longue thérapie…