L’OM s'est détendu

La grisaille a changé de camp. Désormais, c’est le ciel marseillais qui fait grise mine. Les joueurs, eux, ont retrouvé le sourire. Et un coin de ciel bleu a fait son apparition dans le discours des Olympiens. "L’ambiance est plutôt bonne, confirme ainsi Loïc Rémy. On en profite car ça n’était pas le cas ces derniers temps. Ça devenait pesant…" L’attaquant marseillais évoque sans le dire les oppositions internes. Et la guéguerre Anigo-Deschamps. Ces tiraillements ont miné le moral des troupes. Mais l’éclatement au grand jour de ses dissensions a finalement été bénéfique à l’OM. Crever l’abcès était visiblement le meilleur remède pour passer à autre chose. Et remettre le terrain au centre du jeu.

Si l’OM va mieux, c’est avant tout grâce à ses résultats. L’enchaînement des victoires a permis de retrouver une confiance perdue. "C’était frustrant de voir la qualité dans le groupe et les résultats qui n’étaient pas là, explique Rémy. On savait que la balance allait finir par basculer du bon côté. On ne s’est jamais "dessoudé" même quand ça allait moins bien. Ça ne m’étonne pas de voir le groupe aussi bien." Didier Deschamps salue aussi le plaisir retrouvé. "L’état d’esprit est réellement positif, insiste-t-il. Le groupe a traversé des moments difficiles par manque de résultats et vit bien maintenant. Le doute s’installait et la fébrilité nous gagnait. Les joueurs n’allaient ainsi pas au bout de ce qu’ils pouvaient faire. Une série positive amène plus de confiance et de sérénité. Car tout est lié : la tête commande les jambes."

Sortir de la spirale de la sinistrose n’a pas été facile. L’OM a dû faire face à une déferlante de critiques après son départ raté. Mais les joueurs marseillais ont pu compter sur le soutien de leur coach. "Deschamps a toujours eu le même discours rassurant avec nous, explique encore Rémy. Pour l’instant, on tire tous dans le même sens. Le coach insistait beaucoup là-dessus. Il nous le rappelle souvent dans les vestiaires. Et il nous a toujours protégés. Quand on se faisait taper dessus, il n’a jamais incriminé quelqu’un. Il est très protecteur envers son groupe. C’est une manière de nous dire qu’il est nous protège mais que l’on ne doit pas le décevoir en retour". Car l’équilibre est encore fragile. Une contre-performance dimanche contre Nice pourrait déjà faire vaciller l'ambiance.

La série de bons résultats actuels ne garantit rien. "On sait qu’il n’y a rien d’acquis, relativise Rémy. Il y a encore beaucoup de travail pour remonter dans le classement. Car on a pris pas mal de retard depuis le début de la saison. Mais on reprend position. On sait que l’on aura des matches importants à gérer d’ici la trêve". Deschamps va dans le sens de son attaquant international. "C’est important de garder cette dynamique en engrangeant le plus de points possible, estime-t-il. Depuis un petit moment, les résultats sont plus conformes à notre potentiel collectif. Il ne faut pas se laisser endormir en se disant que c’est reparti. Il n’y a rien de fait. Il faut continuer et persévérer pour faire en sorte de continuer à avoir des jours meilleurs."

Le nul obtenu à Londres en Ligue des champions a consolidé la renaissance. "On a fait bonne figure en Ligue des champions, reprend Rémy. Contre Arsenal, on a mis plus d’engagement. Physiquement, on leur a imposé ce que l’on voulait". Cette démonstration de force en Angleterre valide également les choix tactiques de Deschamps. Le coach olympien oscille entre un 4-4-2 offensif et un 4-2-3-1 plus approprié face aux équipes plus entreprenantes. "Tout à son importance dans les meilleurs résultats actuels, explique DD. On en a accordé beaucoup au passage 4-4-2. Mais il n’y a pas que le système. Jouer avec deux attaquants axiaux amène plus de danger dans les défenses adverses. Mais c’est plus l’animation qui m’intéresse." Elle est présente sur le terrain. Mais aussi à l’entraînement… "Aux séances, ça chambre toujours autant. On ne va pas plomber l’atmosphère car les résultats ne sont pas là" conclut Remy.