Ligue Europa, demi-finale Marseille - Atalanta Bergame : OM, mais jusqu’où leur cœur peut emmener les Marseillais ?

"On va y aller en finale, les gars ! On va tout donner jusqu'au bout ! On est encore en vie !" La harangue de Samuel Gigot dimanche dernier après le succès contre Lens (2-1) symbolise ce qui anime ce groupe marseillais. Et rappelle que le football est aussi une histoire de cœur. Ou d'état d'esprit. Et quand une équipe possède ce supplément d'âme pas si courant, elle peut viser haut. L'Olympique de Marseille espère encore en être l'illustration dans cette fin de saison palpitante. Malgré des limites certaines notamment physiques, la formation phocéenne rêve en grand grâce à la Ligue Europa, où les Marseillais peuvent décrocher la lune avec un nouveau sacre continental et une qualification inespérée pour la Ligue des champions.

Ils ne s'en cachent d'ailleurs plus : ils ont "l'espoir d'aller au bout", comme l'a résumé ce weekend Samuel Gigot dans Téléfoot. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Qualifié pour les demi-finales de la C3, l'OM n'est plus qu'à trois petits matches d'un sacre inattendu. Un sacre qui leur ouvrirait les portes de la C1, alors qu'ils ne pointent qu'à la septième place en L1, à 11 points du quatrième strapontin… Alors bien sûr, ils ont encore une chance de rallier l'Europe via le championnat. Mais la Ligue Europa peut leur offrir un accessit grandiose.

Les zones d'ombres sont cependant légion. L'Atalanta Bergame est déjà un adversaire de choix, c'est la "meilleure équipe que l'on ait eu à affronter" prévient Jean-Louis Gasset, le coach phocéen. Et si les Phocéens parviennent à franchir l'obstacle italien, ils auront encore de quoi faire à Dublin le 20 mai prochain avec l'AS Roma ou le Bayer Leverkusen, le champion d'Allemagne encore invaincu cette saison. Pour relever tous ces défis, les Marseillais savent qu'ils n'ont pas énormément de garanties. Et qu'ils devront encore se surpasser. Reste à savoir si ce fameux supplément d'âme qui les anime peut les amener au bout de leurs rêves ? Car depuis des semaines maintenant, l'OM tire la langue.

Entre les blessés, l'enchaînement des matches ou encore une préparation qui n'a pas été optimale en début de saison, la formation phocéenne est dans le "dur physiquement", comme l'a confirmé Iliman Ndiaye à Amazon après la rencontre de dimanche face à Lens. Un match où les joueurs de Jean-Louis Gasset ont montré des failles athlétiques flagrantes avant de subitement reprendre des couleurs pour aller chercher un succès en trompe l'œil (2-1). Mais c'est aussi, cette force mentale, cette envie de de se dépasser ensemble qui caractérise ce groupe en cette fin de saison.

Malgré l'usure physique et les limites de cet effectif, l'OM trouve des ressources pour s'arracher. "On oublie la fatigue. Il faut l'oublier parce que si l'on se plaint on n'est pas à 200%, a remarqué Jonathan Clauss mercredi en conférence de presse. On se rend compte que l'on est capable de faire bien plus que ce que l'on pense quand mentalement on s'en donne les moyens. Se qualifier au courage... il y a d'autres ingrédients mais cela en fait partie et c'est un atout qu'il faudra qu'on utilise encore."

Alors le "courage" peut-il tout effacer et transformer encore une fois cette formation, qui devra se passer des services de Samuel Gigot (suspendu) jeudi et n'est pas encore certain de pouvoir compter sur Chancel Mbemba, Michael Murillo ou encore Azzedine Ounahi ? Observateur privilégié de l'OM, Samir Nasri ne cache pas ses inquiétudes. "L'entraineur de l'Atalanta Gian Piero Gasperini demande à son équipe de beaucoup courir. Et quand on voit les problèmes physiques des Marseillais en ce moment et tous les blessés, même s’ils en récupèrent, je me fais un peu de soucis", a lancé l'ancien milieu marseillais et international français sur le plateau du Canal Football Club.

Il ne faut cependant pas sous-estimer un groupe, qui peut s'appuyer sur la "force (de son) vestiaire". "Elle nous a permis d'en arriver là et d'être fiers de notre parcours", résume Jonathan Clauss. Et puis, Marseille va pouvoir compter ce jeudi sur un autre atout de poids : le Vélodrome. "L'impression que j'ai, c'est que ce n'est pas un club, mais une ville entière qui joue une demie européenne", annonce Gasset, espérant que cela donnera un peu plus de cœur à une équipe qui n'en manque pas. Mais l'OM en aura cruellement besoin encore une fois pour aller au bout de ses rêves.