M'Vila toujours précieux

Ce n'est jamais bon signe. En ce moment, on parle plus de Yann M'Vila pour ses déboires extra-sportifs que pour ses performances sous le maillot du Stade Rennais. Il faut dire qu'entre sa nuit en garde en vue ou encore son accrochage avec un supporter à la sortie de l'entraînement après la défaite contre Quevilly en Coupe de France (2-1), l'impulsif milieu breton accumule un peu hors des pelouses. Sur le pré, c'est plus contrasté. Depuis quelque temps, Yann M'Vila s'attire beaucoup moins d'éloges et essuie même quelques critiques.

Après un début de saison à la hauteur des espérances à l'image de ses prestations du mois de décembre, il a moins progressé que lors des dernières saisons et rayonne certes moins. Peut-être subit-il un peu l'accumulation des matches après avoir enchaîné 55 apparitions toutes compétitions confondues cette saison. Grâce à sa qualité à la récupération et son jeu de passe précis, son influence demeure cependant énorme au Stade Rennais où il reste une pièce maitresse du dispositif breton. Frédéric Antonetti ne peut d’ailleurs pas s'en passer : "Si vous le laissez de côté, vous handicapez l’équipe", a glissé l'entraîneur breton après le match perdu contre Bordeaux (2-0) cette semaine où la question de la titularisation de l'international aux 18 sélections s'était posée après sa nuit en garde à vue. "Il ne manque jamais d’investissement. C’est un régal pour un entraineur. Il réalise une superbe saison mais les commentateurs ne le voient pas.Je souhaite au Stade Rennais d’avoir d’autres joueurs comme lui mais ce ne sera pas facile", argumente-t-il encore sur le site du club.

Ses statistiques démontrent d'ailleurs bien son emprise sur le jeu breton. En L1, M'Vila est le joueur qui touche le plus de ballons devant Eden Hazard, Rio Mavuba et Nene. C'est aussi celui qui réussit le plus de passes. Mais voilà, on est aussi beaucoup plus exigeant avec lui. L'enfant d'Amiens a pris une nouvelle dimension depuis son ascension fulgurante et ses débuts en équipe de France un soir d'août 2010 en Norvège (2-1). Depuis, on lui promet un avenir radieux. Alors, ses moindres faits et gestes sont scrutés et analysés sans concession. Si on ne lui pardonne rien, ses adversaires sont aussi plus vigilants : "Ce que vous oubliez souvent, c'est le pressing intense que je subis", a-t-il souligné il y a quelques semaines dans Ouest-France.

Il n'empêche, Yann M'Vila sait qu'il doit encore passer un palier pour devenir le joueur que l'on attend. C'est pour cette raison qu'il devrait quitter les Rouge et Noir cet été pour rejoindre un grand club européen (Arsenal, Inter, Real Madrid). "On s’apercevra de l’importance de Yann lorsqu’il sera parti", annonce Frédéric Antonetti. En attendant, l'Euro se profile. Peu en vue contre l'Allemagne en février (1-2) comme le reste de l'entrejeu rennais, il va passer un test majeur dans sa jeune carrière (21 ans). Reste à savoir s'il aura récupéré de sa saison usante tant sur le plan physique que mental.