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"Pas près de le lâcher"

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 24/10/2011 à 13:41 GMT+2

Dans un contexte très particulier et privé des encouragements de ses supporters, l’OM s’est sorti du piège corse en battant Ajaccio (2-0). Sous pression, Didier Deschamps se donne un peu d’air. Grâce à ses choix tactiques et ses joueurs qui ont donné la preuve qu'ils étaient toujours derrière lui.

Ligue 1 2011/2012 Marseille Ayew Deschamps

Crédit: AFP

Samedi, Didier Deschamps s’attendait à une réception délicate. Il n’a pas été déçu. Des dizaines de banderoles barraient un stade Vélodrome totalement silencieux au coup d’envoi de la rencontre face à Ajaccio. Quelques unes s’attaquaient directement au coach marseillais. D’autres réclamaient le retour d’Eric Gerets. Dans ce climat délétère, les joueurs montraient rapidement qu’ils n’allaient pas "lâcher" leur entraîneur. "On avait à cœur de donner tort au public, explique ainsi Loïc Rémy. Et on a réussi. On a relevé la tête. Les joueurs étaient derrière le coach. On n’est pas près de le lâcher. Car il nous a tous apporté. Que ce soit individuellement ou collectivement. Jusqu’au bout, on sera derrière lui. Certains lui jettent la pierre, mais il n’y a pas que le coach ! Les joueurs sont sur le terrain. Lui, il est impuissant. Et puis il faut être derrière lui. Car quand les joueurs sont attaqués dans les médias, c’est le premier à nous défendre. Je ne vois pas pourquoi, on ne serait pas là pour lui."
Soutenu par une grande majorité de ses joueurs, Deschamps a reconnu leur esprit de révolte face à Ajaccio. "J’avais demandé à mes joueurs d’être des hommes avec un grand H, avoue DD. C’est-à-dire avec beaucoup de cœur et beaucoup d’autres choses aussi… C’est bien qu’ils l’aient montré." Le coach marseillais ne s’attendait pas à autre chose. "Mais pourquoi m’auraient-ils lâché ? J’ai été joueur. Les gars jouent d’abord pour eux." Reste que certains signes ont rassuré Deschamps. Après son premier but, André Ayew a ainsi sauté dans les bras de son coach. "Il l’a fait parce que c’est sincère et spontané chez lui, explique l’entraîneur marseillais. Cela me fait plaisir pour lui, pour son papa, mais je ne lui ai rien demandé. Chacun est comme il est. Je ne suis pas le genre d’entraîneur qui embrasse tout le monde sur la bouche. Je ne vais pas modifier ma personnalité, mais ça me touche beaucoup. Certains diront autre chose. Peu importe, il l’a fait. C’est spontané."
Un 4-4-2 gagnant
Formé au club, André Ayew sait qu’il doit beaucoup à Deschamps. "Le coach m’a donné beaucoup de confiance et de responsabilités, avance le Ghanéen. J’essaie de lui rendre tout ça. Il a beaucoup apporté au club en rapportant des titres. On était dans une situation difficile. On ne joue pas que pour lui mais aussi pour nous. Quand il y a des difficultés, on tire sur les joueurs mais aussi sur le staff. Quand c’est difficile on doit rester soudé. Beaucoup de joueurs sont avec le coach, derrière lui. On va essayer de tout donner pour lui." Présent dans les tribunes, Abedi Pelé salue aussi cette solidarité retrouvée. "Ils sont tous dans le même bateau, rappelle le père d’André et Jordan. Si ça coule, tout le monde coule. Ils sont donc obligés de se battre ensemble pour s’en sortir et de trouver les bonnes solutions. Mais Didier est intelligent. Il a su changer au bon moment."
Pour faire face à la crise, le coach marseillais a décidé de tout changer. D’abord les hommes. Eléments clés du système de Deschamps, Alou Diarra et Lucho se sont retrouvés sur le banc devant Ajaccio. Un signe fort envers le reste du groupe. "J’essaie de protéger tout le monde, mais il y aura toujours des mécontents, reconnait-il. Ceux qui ne jouent pas". Et le passage d’un 4-3-3 classique à 4-4-2 nouvelle formule redistribue totalement les cartes. "Il y a des joueurs qui rentrent plus dans un système que dans un autre, indique Deschamps. C’était réfléchi, j’y pensais depuis un moment déjà. Je voulais un peu plus de présence offensive face à un adversaire regroupé. Je ne veux pas dire que je vais faire ça à chaque fois. Ce système a aussi des inconvénients. Ça demande confirmation mais en terme de qualité et d’occasions, c’est beaucoup mieux que ce l’on a fait jusqu’à maintenant."
Ce nouveau système de jeu a séduit beaucoup de joueurs. "Quand on joue à deux attaquants, il y a plus de solutions offensives, analyse André Ayew. On a plus de poids devant les buts. Et quand un attaquant fait appel sur un côté, l’autre peut rester dans l’axe. Personnellement, ça me permet de me rapprocher du coeur du jeu. Je préfère ça." Morgan Amalfitano a aussi apprécié la nouveauté. "Le changement a été favorable, tant mieux, estime l’ancien Lorientais souvent relégué sur le banc quand l’OM joue en 4-3-3. Il y a quelque chose qui s’est créé. On va continuer comme ça." Abedi Pelé salue aussi l’initiative de son ancien coéquipier à l’OM. "Il a bien compris qu’il fallait changer certaines choses, affirme l’ancien numéro 10 olympien. On ne pouvait pas continuer comme ça. Il a changé. Je lui dis bravo. Tout le monde attendait ça. Ça montre qu’il a une grande intelligence." Deschamps a gagné son pari sur le terrain. Reste à faire de même en coulisses où cela s’annonce très compliqué…
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