Que doit faire le PSG ?

Aussi longtemps que la saison n'aura pas commencé, le Paris-SG sera en train de vivre un rêve éveillé sans avoir à subir l'incertitude et parfois la cruauté du résultat sportif. Ce chéquier que les supporters n'arrivaient pas à sortir de la poche intérieure de Colony Capital, ce sentiment confus que le PSG était devenu un club de L1 moyen dans ses ressources et ses ambitions, tous ces souvenirs désagréables et récents ont été balayés par l'arrivée de QSI. Le fonds d'investissement a offert en sept semaines au club de la capitale un recrutement presque sans précédent dans notre Championnat, mêlant des valeurs sûres de la L1 (Gameiro, Matuidi, Bisevac, Douchez), des valeurs montantes de la Serie A italienne (Ménez, Sirigu), un voyageur des plus grands championnats d'Europe (Mo. Sissoko) et un futur crack potentiel du monde du football, Javier Pastore. Son prix est excessif (plus de 40 millions d'euros) pour un joueur de son pedrigree? C'est quand même moins que les 60 qui circulaient en milieu de saison dernière quand l'intérêt du Barça était dans l'air... Et qui sait si ce record ne sera pas bientôt battu par Paris lui-même? Les fonds de QSI étant un océan sans fin à l'échelle de l'économie d'un club de football, le PSG a tout à fait les moyens de faire une rallonge. Doit-il le faire ? Alors que la presse italienne et anglaise bruissaient mardi des noms de deux autres joueurs confirmés, Berbatov et Borriello, la question de la stratégie à adopter au mois d'août est cruciale pour Leonardo. Nous avons identifié quatre scénarii entre lesquels il doit, déjà, établir des priorités :

1/ S'arrêter là. Le PSG a déjà bouleversé plus de la moitié de son équipe-type, celle qui a accroché la quatrième place en 2011. A ce jour, seuls Jallet, Sakho, Tiéné et Nêne peuvent prétendre conserver leur place. Le projet présenté par Leonardo à son arrivée est déjà mort-né. Le Brésilien disait vouloir s'appuyer sur un socle existant et ne pas tout révolutionner. Aller plus loin ne serait-il pas dangereux pour l'équilibre de l'équipe? Ne vaut-il pas mieux laisser à Antoine Kombouaré la possibilité de travailler avec un effectif dont il rêvait à peine il y a deux mois ?

2/ Recruter un attaquant supplémentaire. C'est, à en croire des sources italiennes et anglaises, ce que le PSG essaie de faire avec Borriello et Berbatov. Est-ce bien raisonnable ? Recruter un joueur appartenant à Manchester United, par exemple, serait une manifestation supplémentaire du crédit nouveau et du rayonnement du club. Mais une équipe qui possède déjà Gameiro, Hoarau, Erding a-t-elle besoin d'un attaquant de plus ? Le PSG n'a qu'à se baisser pour ramasser un David Trezeguet, désireux de revenir en L1, mais cela aurait-il un sens ?

3/ Recruter un défenseur central. Sur le papier, c'est le poste où le PSG n'est pas encore à la hauteur de ses autres lignes. Même si Sakho est promis à un brillant avenir, Bisevac, Z. Camara et Armand constituent des partenariats moins clinquants. Leonardo pense depuis le début à un défenseur central d'envergure internationale, mais la piste Luisao (Benfica) a été abandonnée. Les départs simultanés de Makelele, Coupet et Giuly a ôté au vestiaire parisien des patrons respectés qui n'ont pas été remplacés sur le papier. Un taulier axial peut-il être considéré comme superflu ?

4/ Dégraisser. L'effectif du PSG compte "seulement" vingt-six pros aujourd'hui, mais il y a parmi eux des joueurs impliqués de longue date qui se posent des questions (Bodmer, Armand, Chantôme, Ceara...) et d'autres qui se savent condamnés à jouer les utilités (Camara, Luyindula, Maurice, Ngoyi, Kebano, Bahebeck, Arnaud). La coexistence dans le vestiaire de joueurs "in" et joueurs "out" peut être considérée comme un poison mortel à l'heure où la compétition fait son retour. Soustraire les joueurs qui porteront dès samedi le très lourd projet du nouveau PSG n'est-il pas la première des priorités désormais ?