Sirigu, le "vice-Bouffon"

Ça n'est pas peut-être pas le nom le plus prestigieux qui vient de poser ses valises à Paris mais Salvatore Sirigu pourrait bien faire parler de lui cette saison. Avec Lloris, Mandanda, Ruffier ou encore Ochoa, il a tout pour faire partie des gardiens qui comptent en Ligue 1. A condition d'être titulaire. Car le PSG a désormais un problème de riche à régler. Au début de l'été,  Nicolas Douchez avait déjà rejoint le club en provenance de Rennes. "Nicolas est la première recrue de la nouvelle ère du PSG, celle des Qataris. C'est un gardien dont je souhaitais ardemment la venue, disait alors Antoine Kombouaré. C'est un joueur qui arrive à maturité, à 31 ans. Après Toulouse et Rennes, il continue de franchir les paliers. En faisant le tour des gardiens susceptibles de nous rejoindre, il représentait la meilleure solution. Car, outre ses qualités sur le terrain, c'est un gros bosseur qui a l'expérience nécessaire du haut niveau avec près de 200 matches en Ligue 1".

Depuis, la donne a changé. Leonardo a pris les rênes du poste de directeur sportif et est allé chercher Sirigu en Italie pour 3.5 millions d'euros. "Pourquoi avoir choisi Paris? C'est un club qui veut créer", a expliqué l'Italie. Et il souhaite grandir avec lui. Formé chez les jeunes du FC Nuoro et du Venise Calcio, il a d"abord été jugé trop immature pour la Serie A. Deux prêts plus tard (Cremonese, Ancône), l'arrivée de Walter Zenga à Palerme en 2009 lui permet de s'exprimer au plus haut niveau. Avec brio. Aujourd'hui, le gardien numéro trois de l'équipe d'Italie (2 sélections) ne vient visiblement pas pour jouer les doublures. Courtisé par l'Ajax pour succéder à Stekelenburg, il n'a pas choisi Paris pour faire banquette. "Par rapport à l'équipe nationale italienne, la place se mérite et se gagne sur le terrain. Je vais faire de mon mieux ici et ça fait partie de mes ambitions de mériter ma place en sélection et d'être convoqué", a-t-il affirmé lors de sa présentation. Pour cela, il lui faudra gagner la place de numéro 1 dans le but parisien.

"Douchez reste le numéro 1.  Je suis content de pouvoir le côtoyer. J'ai hâte de m'entraîner avec lui et d'apprendre à son contact".  Voilà le discours officiel de Salvatore Sirigu. Mais son profil ne colle pas vraiment avec celui d'un remplaçant. Même de luxe. L’Italie le considère comme le nouveau Buffon. Sirigu est l’un des meilleurs espoirs de la péninsule et l'un des meilleurs gardiens en Serie A depuis deux saisons, ses deux seules dans l'élite, même si Palerme présentait la pire défense du championnat en 2010-2011 en encaissant 62 buts. Très vif et réactif, il y a quelque chose en lui du Gianluigi Buffon des débuts, en moins constant.  Lorsque le vrai Buffon s'est blessé la saison dernière, c'est d'ailleurs lui qui a repris les gants de la Squadra Azzurra. Sans grand succès face à l'Estonie (1-2) avant de donner la place à Viviano. Mais, à 24 ans, l'avenir lui appartient.

Une comparaison que Leonardo, ancien entraîneur de l'Inter, n'a pas manqué de souligner lui aussi. "Sirigu est aussi un grand joueur, a avancé le directeur sportif brésilien. Il fait pour la première fois le challenge de l'étranger. Il a fait deux très bonnes années, ce qui lui a permis d'être parmi les trois meilleurs gardiens d'Italie ou d'être considéré comme le vice-Buffon". Rien que ça. Avec un tel pédigrée, difficile de le mettre sur le banc. Les derniers noms qui circulaient (Ochoa, Frey, Ricardo, Storari) laissaient déjà planer le doute sur la confiance accordée à Douchez. Ce dernier, blessé à la cheville, devra déjà laisser la place à l'Italien pour le début de la saison. Pas sûr que celui-ci la lui rende. Antoine Kombouaré aurait décidé de ne plus changer la hiérarchie tant que Sirigu donnera satisfaction. Cela pourrait durer toute la saison...