Rennes, la mise au point

L'image est forte et significative. Après l'ouverture du score de Julien Féret (23e), le meneur de jeu rennais a appelé tous ses coéquipiers, hormis Benoît Costil, à venir célébrer son but. Les Bretons ont voulu faire corps face à un stade hostile qui n'a pas manqué d'étaler son amertume quelques jours après l'élimination en demi-finale de ses protégés face à Quevilly (2-1). Mais plutôt que de baisser la tête, Rennes a montré beaucoup d'orgueil notamment lors de la première période. Les hommes d'Antonetti ont étouffé des Niçois bien pâles. Les voilà cinquièmes de Ligue 1, deux points devants Saint-Etienne alors que Nice continue de flirter avec la zone rouge, à un point de Sochaux 18e.

Pourtant, rien ne fut simple. A commencer par l'ambiance glaciale de la Route de Lorient. Des joueurs (M'Vila et Brahimi en particulier), des banderoles sans équivoque ("Vous ne voulez pas défendre l'indéfendable, on ne va pas supporter l'insupportable !") : le public a défié son équipe. Tétanisés durant les dix premières minutes, les Rennais ont réagi de la meilleure des manières. Féret (23e) et Doumbia (44e) ont concrétisé la large domination bretonne face à des Niçois qui n'ont rien eu à opposer si ce n'est leurs limites du moment.

Si les Azuréens ont réagi en seconde période notamment par une frappe limpide de François Clerc (59e), Rennes n'a jamais vraiment tremblé. Et c'est le Burkinabé Jonathan Pitroipa qui a scellé le sort du match. Et de quelle manière ! L'anguille des Rouge et Noir s'est amusé de Digard d'un grand pont grâce à une aile de pigeon avant d'ajuster Ospina au terme d'une course de 30 mètres (3-1, 83e). Une démonstration qui n'a pas apaisé le stade, hostile jusqu'au coup de sifflet final. Pourtant, la bande à Féret a mis fin à une série de quatre matches sans victoire à domicile (trois nuls et une défaite), où elle n'avait plus gagné depuis le 11 février contre Sochaux.. La réconciliation n'est pas encore actée mais les Rennais ont tout fait pour apaiser les esprits.