Falcao (Monaco), le meilleur avant-centre du monde

Falcao est en Ligue 1. Incroyable mais vrai. Le Colombien Radamel Garcia, dont le père rajouta "Falcao" à l'Etat Civil en hommage au célèbre milieu de terrain brésilien des années 80, va jouer à Monaco. L'ASM et son puissant propriétaire russe se sont tout simplement payés les services du plus grand avant-centre du monde. Un homme qui peut marquer de partout, de toutes les positions, du gauche, du droit, de la tête. Surtout de la tête. Mis à part Cristiano Ronaldo, aucun joueur n'a la détente et le timing de Radamel Falcao dans le monde. Mais personne n'a la qualité de ses démarquages. Ni son flair quand il s'agit de rendre la sentence.

On reviendra sur le jeu du Colombien, ses caractéristiques et ses particularités. Mais avant il y a cette phrase qui m'a servi pour le titre et qui résume tellement ce qu'est Radamel Falcao : "Sur le terrain, c'est un tigre. En dehors, c'est un Pasteur". Cette déclaration vient de Rodolfo Raffaeli, le premier entraîneur de Falcao à River Plate. Elle est tirée d'un grand reportage sur le joueur, lors de l'émission "Informe Robinson", programme star de Canal Plus en Espagne.

Car l'AS Monaco ne s'est pas seulement acheté un grand joueur, il s'est acheté un leader. Un authentique guide pour ses partenaires. Un Pasteur. Radamel Falcao est très croyant et, durant sa formation à River Plate, à des milliers de kilomètres de chez lui, sa foi l'a aidé à passer les épreuves, notamment les pires pour un footballeur : les blessures. Elles ne l'ont pas raté. Entre 16 et 19 ans, Falcao n'a pas joué au football. Il a visité les hôpitaux de Buenos Aires. Ligaments croisés du genou (deux fois), cheville, pubalgie, "Radamel Garcia" a passé son temps entre opération, espoir, entraînement et rechute. Mais il y a toujours cru, s'enfermant des heures seul, dans sa chambre du centre de formation, à prier. 

Quand ses jeunes partenaires étaient touchés par le malheur, c'est encore lui qui intervenait au nom du groupe, partageant pendant des heures les confessions de chacun. A partir de 2006, il quitta la soutane pour revenir aux affaires. Son corps n'allait plus le lâcher. Et son talent allait pouvoir exploser, enfin. 

Devenu l'idole de River Plate où deux illustres du football argentin, Diego Simeone et Daniel Passarella le lancèrent dans le grand bain professionnel, Falcao fut signé en 2009 par le FC Porto pour la somme de... 5 millions d'euros, un chiffre qui apparaît dérisoire aujourd'hui. 

On connait la suite : 77 buts en 100 matches et deux saisons inoubliable avec les "Dragons", une équipe intelligente faite de grands joueurs et construite pour Falcao. Deux "Liga Sagres" et une victoire en Europa League. Plus un titre de meilleur buteur de la C3 (2011). 

A l'Atletico Madrid, Falcao fit plus que confirmer son rôle d'étoile montante. Il devint une référence mondiale. Ces deux dernières saisons avec les "Colchoneros", Falcao a inscrit... 77 buts, soit le même total que lors de la période 2009-11.  En Liga, dans un championnat plus compétitif et exposé, le monde a alors vu quel joueur il était vraiment. Un attaquant entre Gerd Muller et Drogba, qui sent les coups, peut se servir de ses épaules pour gagner la position et se jette comme un damné sur chaque centre. Un attaquant qui ne s'économise jamais. 

Clin d'oeil, c'est sur la pelouse de Monaco qu'il a sans doute fait le plus grand match de sa carrière. Au Stade Louis-II, lieu de la finale de la SuperCoupe d'Europe entre le vainqueur 2012 de la Ligue des champions (Chelsea) et celui 2012 de l'Europa League (l'Atletico Madrid). Un match mythique pour les supporters de l'Atletico et pour Falcao. Trois buts en une mi temps. Une preuve, s'il en fallait encore, que les grands matches sont faits pour lui. 

Je peux vous promettre que Falcao ne trichera pas avec la France et la Ligue 1. Qu'il ne se montrera pas uniquement face au PSG, à Marseille ou à Lyon. Tous les défenseurs peuvent déjà s'attendre au pire, car personne, ou presque, n'a connu pareil client. J'attends avec impatience son duel face à Thiago Silva. Le meilleur avant-centre du monde face au meilleur central du monde. Comme j'attends aussi grandement l'autre duel, à distance cette fois, qui l'opposera à Zlatan Ibrahimovic pour le titre de meilleur buteur. 

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J'ai retrouvé dans mes archives ce que disent certains acteurs de la Liga sur Falcao. Sans commentaires. 

Lionel Messi (FC Barcelone) : "Je fais partie de ses admirateurs. Je répète toujours la même chose sur Falcao, mais sa qualité est vraiment impressionnante tantôt dans les airs que balle au pied. En club comme en sélection, il prouve à chaque fois que c'est un grand". 

Iker Casillas (Real Madrid) : "C'est l'un des très meilleurs actuellement, mais ça fait déjà des années qu'il le prouve. Il faut toujours être attentif avec Falcao. Avec l'intensité qu'il met à chaque fois, chaque erreur se paye cher"

Diego Simeone (Entraîneur Atletico Madrid) : "Je l'ai connu très jeune et jamais il ne m'a déçu. Falcao s'est toujours battu avec caractère et dignité, en respectant toujours les clubs avec qui il a joué. Actuellement, c'est le meilleur 9 du monde"

Paulo Futre (Ex-Atletico Madrid) : "Avec Cristiano Ronaldo et Messi, Falcao fait partie des trois meilleurs attaquants du monde. Il est différent d'eux car c'est un vrai joueur de surface. Quand tu marques cinq buts dans les deux finales européennes que tu joues, cela montre ton niveau : c'est un joueur venu d'ailleurs". 

Fernando Torres (Chelsea, ex-Atletico Madrid) : "L'avoir à l'Atletico Madrid a été une fierté. Merci"