Lisandro "se fait oublier"

C'était déjà le cas au FC Porto : si Lisandro fait l'unanimité, son positionnement provoque en revanche toujours le débat. Après avoir régulièrement utilisé un 4-4-2 la saison passée avec le duo Gomis-Lisandro en pointe, Rémi Garde dispose son équipe en 4-2-3-1 depuis la dernière finale de la Coupe de France remportée le 30 avril face à Quevilly (1-0), avec "Licha" exilé côté gauche. Une seule exception à cette règle : le dernier match de Lyon à Lille où le retour au 4-4-2 n'avait pas été une franche réussite, les Gones ne devant leur salut qu'à un nouveau but de l'Argentin - son troisième lors des trois derniers matchs - après que Rémi Garde eut replacé ses hommes en 4-2-3-1.

Mais le technicien rhodanien a apporté un éclairage intéressant sur sa réflexion vendredi en conférence de presse : "Je connais le débat mais on peut se poser la question de savoir s'il aurait marqué à Lille en fin de match s'il avait suivi Debuchy pendant toute la rencontre? Le fait de le replacer à gauche ne l'a pas empêché de marquer." À Gerland, le positionnement de Lisandro dans le couloir est moins problématique : les équipes adverses se contentant le plus souvent de défendre, l'Argentin n'a pas à se "sacrifier" pour suivre les montées du latéral droit visiteur.

Néanmoins, dans cette position, le capitaine de l'OL a davantage de difficultés à se retrouver à la conclusion des actions. Ainsi, lors des trois derniers matchs (OL-Ajaccio : 2-0, OL-Sparta Prague : 2-1 et Lille-OL : 1-1), il n'a frappé que six fois pour un bilan exceptionnel : quatre tirs cadrés, trois buts. "Il est réaliste, il lui faut peu d'occasions pour marquer, c'est important pour nous", analyse Anthony Réveillère. À titre de comparaison, lors de ces trois mêmes rencontres, Bafétimbi Gomis a frappé à quinze reprises mais n'a fait trembler qu'une seule fois les filets: "L'efficacité de Lisandro est remarquable et très utile à l'équipe, commente Rémi Garde. C'est important qu'il soit en confiance, il faut maintenant que l'équipe arrive petit à petit à lui procurer plus d'occasions."

Toujours aussi discret avec les médias, Lisandro laisse les autres parler pour lui : "Il le dit, il est heureux à partir du moment où il est sur le terrain et où l'équipe gagne, affirme Anthony Réveillère. Ce n'est pas quelqu'un d'égoïste, bien au contraire : il se donne beaucoup pour le collectif. Même à gauche, il est intéressant car il peut se faire oublier pour se retrouver en bonne position pour marquer. On aime l'avoir sur le terrain." Et ce n'est pas Rémi Garde qui va dire le contraire : "Je suis conscient qu'il peut faire mieux dans le jeu, dans la construction, mais il est sur la bonne voie. Cependant, le plus important c'est qu'il soit décisif pour l'équipe." Et peu importe son positionnement.