OL: Rémi Garde remonté après la lourde défaite à Bastia (4-1)

Pour un staff, c'est le genre de défaites qui donne mal au crâne. Parce qu'elle est lourde. Parce qu'il n'y a rien de bon à en retirer. Parce qu'elle est difficile à expliquer. Tout est presque trop gros pour être vrai. Samedi, à Bastia, l'Olympique Lyonnais a vécu un de ces matches où tout va de travers. D'une extrême faiblesse dans tous les compartiments du jeu, avec une mention spéciale à la défense. Or, à vrai dire, Rémi Garde ne l'avait pas vu venir. Bruno Génésio, son adjoint, non plus. "On a pourtant fait une bonne semaine de travail, c’est assez incompréhensible", note ce dernier sur le site officiel du club. Comme quoi… "Je n'ai aucune explication, je constate juste le résultat", a confirmé de son côté Rémi Garde.

Après ce qui peut être considéré comme sa pire sortie de la saison en Ligue 1, l'entraineur rhodanien a eu des mots durs envers son équipe, qu'il n'a manifestement pas reconnue. Mais comment aurait-il pu en être autrement? "On a attaqué cette rencontre en dormant, regrette-t-il dans une colère froide. Nous avons été seulement présents durant 10 minutes. C'est trop peu. Il y a eu un manque de concentration et de communication indigne d'un club de Ligue 1. Nous avons joué comme une équipe de minimes. Nous n'avons pas su nous stabiliser. On a pris l'eau de tous les côtés. C'est une grosse claque." Lyon n'avait jamais encaissé quatre buts cette saison dans un match, en 40 rencontres, toutes compétitions confondues.

L'ampleur de la catastrophe a donc effectivement de quoi le laisser incrédule. Sans rien enlever au mérite des Bastiais, qui ont fait leur match et qui l'ont très bien fait, l'OL n'a pas joué, offrant sur un plateau la victoire à son adversaire. "Si équipe il y avait sur le terrain, reprend Garde, ce n'était pas la nôtre. L'équipe qui avait le plus envie ce soir c'était celle qui jouait sa survie et cela m'ennuie ! " "On parle souvent d’agressivité et d’état d’esprit, on a été dominé dans ces domaines-là", souligne également Bruno Génésio. Sans bloc collectif cohérent, l'OL a volé en éclats et sa défense a fait peine à voir, trahie par un mélange détonnant de naïveté, de lenteur et de passivité. "Personne ne prend soin de couvrir en défense, peste encore l'adjoint de Rémi Garde. Quand on prend deux buts comme ça à ce niveau-là, ce n’est pas possible, on ne peut rien espérer. Ça ressemble un peu au match d’Ajaccio mais avec beaucoup d’insuffisances sur le plan défensif."

Après une telle claque, Lyon va aborder la dernière ligne droite du championnat avec davantage de doutes que de certitudes. "Il faut rester solidaires, continuer à travailler et voir l’avenir positivement, on sera toujours deuxième dimanche soir", rappelle Génésio. C'est vrai, mais l'OL est loin de jouer comme un dauphin en ce moment. Quant au titre, plus question d'aborder le sujet. "Ce n'est pas absolument pas le soir pour en parler...", balaie Rémi Garde. "Le titre de champion n’a jamais été évoqué, avance quant à lui Maxime Gonalons. On a une équipe jeune, sans expérience, on s’accroche et il va falloir vite se remettre au boulot."

On mesure aussi la force d'une équipe à sa capacité à gérer les périodes difficiles d'une saison. A ce titre, Lyon va être servi. "Il faudra en tirer les enseignements et repartir après la trêve internationale, analyser pourquoi on est passé au travers", estime Bruno Génésio, qui veut croire au caractère salutaire de cette défaite: "J’espère que ce sera bénéfique pour les neuf  derniers matches, ça doit être quelque chose qui doit nous faire avancer." Garde parait plus circonspect: "Il y a beaucoup de déception et je l'ai dit aux joueurs. Il faudra une remise en question générale". L'OL a du travail…