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FC Lorient : la pelouse synthétique ne devrait pas inspirer de crainte à Claudio Ranieri

Anthony Procureur

Mis à jour 01/02/2014 à 08:27 GMT+1

Claudio Ranieri redoute le terrain synthétique "très difficile" de Lorient où Monaco se rend samedi. Les statistiques montrent que la surface est pourtant gage de beau jeu. Décryptage avec Christian Gourcuff, l'entraîneur des Merlus.

FOOTBALL 2010 Lorient - Pelouse synthétique

Crédit: Panoramic

. Un terrain "très difficile" ?

"Jouer à Lorient, sur un terrain artificiel, ce sera très difficile". A l'heure où la Ligue 1 s'émeut de la mauvaise qualité de ses pelouses, Claudio Ranieri, lui, redoute son déplacement chez les Merlus et leur pelouse synthétique, samedi. Depuis que le Moustoir s'en est doté, en 2010, le débat agite les clubs de l'élite. Pour ou contre l'abandon des pelouses naturelles ? Seul Nancy, désormais en Ligue 2, avait suivi. Puis Châteauroux à l'été 2011. C'est tout. A l'époque, il faut dire que Christian Gourcuff lui-même n'était pas forcément convaincu. Le synthétique, c'était avant tout le choix du moindre mal, le meilleur compromis entre le sportif et le financier. Il n'a pas tardé à changer d'avis. Aujourd'hui, "on a des conditions qui sont quasiment égales" à une pelouse naturelle, nous assure l'entraîneur lorientais. Il reconnaît néanmoins que le terrain nécessite une "adaptation" au niveau des appuis. "Pour les équipes qui viennent chez nous, c'est le problème majeur, avoue-t-il. Mais ils s’habituent assez rapidement".
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FOOTBALL 2013 Monaco - Lorient (Rivière et Ecule-Manga)

Crédit: Panoramic

. C'est à Lorient qu'on voit le plus de jeu

Les chiffres donnent raison à Christian Gourcuff. Elles montrent même que l'on voit davantage de beau jeu sur le terrain du Moustoir. Selon les statistiques de notre partenaire Opta, depuis la saison 2012/2013, c'est sur le terrain synthétique de Lorient que l'on voit le plus de buts (3.1 par match contre 2.7 au Parc des Princes par exemple). La pelouse des Merlus est systématiquement dans le Top 5 concernant la moyenne de passes (troisième avec 886 par match), de passes réussies (quatrième avec 699) ou encore de tirs cadrés (troisième avec 9). Et il ne faut pas y voir (seulement) la traduction du jeu développe par les Lorientais. "Le terrain joue aussi. Les statistiques concernent aussi l'adversaire", souligne Gourcuff. De son expérience, le synthétique "favorise le jeu de passes". Ce qui confirme une étude de la LFP publiée en 2011 au moment où Châteauroux l'adoptait à son tour. Selon la Ligue, "on joue davantage au sol", "le jeu est plus rapide" et "les techniciens sont avantagés, la précision jouant un plus grand rôle sur synthétique que sur naturelle". "Il n'y a pas de difficulté avec les rebonds", précise-t-elle. En hiver, la différence est encore plus criante.
Stats Lorient synthétique

. Le spectacle est au rendez-vous, pas les fautes

Ce qui ressort de notre étude statistique, outre les données offensives, c'est également le fait que beaucoup moins de fautes sont commises sur un terrain synthétique. A Lorient, on en voit seulement 23.6 par match. Seule la Beaujoire de Nantes fait mieux (22.9). Et pas forcément parce qu'il serait plus difficile de tacler.  "Sur un terrain qui est très gras, ça impose de faire toujours un contrôle ou deux-trois touches de balles donc ça favorise les duels, nous explique Christian Gourcuff. Sur un synthétique, on peut jouer à une touche de balle donc on est plus dans l'évitement. C'est une évidence. Ça cadre complètement avec notre conception du football qui n'est pas celle de tout le monde". Le spectacle y gagne en qualité selon le technicien : "Ça fait salle de spectacle. Il y a un confort visuel pour le spectateur qui me semble incomparable. Il me semble qu'il y a une sérénité dans le match qu'il n'y avait pas avant. On était plus dans l'agressivité ou le combat".
Stats Lorient

. Une question d'équité aussi

Pour Christian Gourcuff, le synthétique revêt un autre avantage : celui de préserver l'équité sportive, tout particulièrement en hiver quand les autres terrains de Ligue 1 ressemblent à des pataugeoires. "La régularité de la compétition est en jeu, affirme-t-il. Le PSG a plus de chances de perdre sur un bourbier que sur un green". Un constat qui vaut sans doute aussi pour l'ASM. Car, s'il ne le cite pas, cette déclaration fait écho aux récents reproches de Laurent Blanc. L'entraîneur parisien avait en effet estimé le week-end dernier que l'état "déplorable" du terrain à Guingamp n'avait pas avantagé son équipe, tenue en échec (1-1). "Ce n'est peut-être pas la dernière fois, mais je me dis qu'on n'est pas avantagés", avait-il poursuivi. Sur le terrain synthétique de Lorient (où ils se rendront d'ailleurs en mars lors de la 30e journée), les Parisiens n'auraient pas eu ce problème. Samedi, les Monégasques ne l'auront pas et pourront jouer au football. C'est bien le plus important.

Alors, rassuré Claudio ?
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FOOTBALL 2014 Lorient - Moustoir

Crédit: Panoramic

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