Après ASSE-TFC (1-2) : l'antisèche : Les Verts ont donné le bâton

Pendant une demi-heure, tout était là : du mouvement, beaucoup, des prises de risques, bien senties, et une grosse activité, aussi bien offensivement que défensivement. Pendant une demi-heure, l'ASSE a fait ce qu'il fallait pour étouffer le TFC, mener rapidement au score et filer vers la première place de la Ligue 1. Devant le PSG et l'AS Monaco. Un pressing intense éloignait le danger du but de Ruffier et les Verts semblaient constamment en supériorité numérique devant le 3-5-2 sclérosé d'Alain Casanova. C'était presque trop beau. Alors les Stéphanois ont baissé le pied. Une première fois, à la demi-heure de jeu, pour permettre aux Toulousains de pointer le bout de leur nez. Puis complètement après le retour aux vestiaires. Les latéraux violets en ont profité pour apparaître offensivement, poussant l'entrejeu stéphanois à dézoner pour boucher les trous tandis que les milieux toulousains s'infiltraient entre les lignes, victorieusement.

Il veut réussir une "très, très belle saison". Mais sa première à Geoffroy Guichard a été très, très médiocre. Comme ses milieux offensifs, Romain Hamouma en tête, Mevlut Erding a beaucoup couru. Un peu trop dans le vide. Mettre des petits ponts à Sylla, c'est bien, concrétiser des occasions, ça aurait été plus utile. Au milieu des feux-follets verts, il manquait un patron pour calmer le jeu lorsque la situation se tendait. Ce joueur, Alain Casanova l'a trouvé avec Etienne Didot. Impuissant lorsque l'ensemble du collectif était dépassé par la vitesse stéphanoise, le milieu de terrain toulousain a dicté le rythme en seconde période. Positionné devant la défense, il a suppléé Trejo, en retrait, et bien accompagné les mouvements de Clément Chantôme et Martin Braithwaite. Les trois joueurs sont logiquement impliqués dans l'égalisation toulousaine.

Pas moins de 17 tirs, c'est bien la preuve que les attaquants stéphanois ont beaucoup tenté. Seulement quatre  cadrés (23,5% de réussite), c'est celle que l’ombre de David Gigliotti plane toujours sur Geoffroy Guichard. Il a suffi de dix tirs au TFC pour en cadrer un de plus. Et, surtout, trouver la faille une fois de plus.

On pourrait gloser sur les ratés de Mevlut Erding. Il y en a eu, ces occasions auraient sûrement permis à l'ASSE de faire le break. Mais on préfère retenir le geste incroyable de Bayal Sall, auteur d'un retourné acrobatique dans la surface de réparation adverse au plus fort de la domination stéphanoise (26e). Las, la tentative était trop croisée. C'était plus qu'un tournant dans ce match, une saillie lumineuse qui aurait révolutionné notre vision du rugueux défenseur stéphanois.

Ali Ahamada aime les buts, nous aussi, mais son incroyable égalisation contre Rennes l'année dernière nous avait fait plus vibrer que sa boulette devant Hamouma.

Les deux ogres de la Ligue 1 mobilisés par un duel meurtrier dimanche soir, l'occasion était belle pour Saint-Etienne de prolonger sa belle aventure sur les hauteurs de la Ligue 1. Avec la défaite subie contre Toulouse (enfin une victoire cette saison), les Verts ont désormais d'autres préoccupations. Ils pourraient même être chassés du podium en cas de résultats positifs pour l'OM (samedi à Bastia) et Paris. Et si un départ canon peut permettre de narguer les plus forts quelques temps, même Yohan Blake ne tient pas la distance face à Usain Bolt.