Cet été, Monaco devrait être raisonnable… ou presque

Depuis quelques semaines, la si tranquille cité de Monaco s’agite. Dans la coulisse du stade Louis II, les décideurs de l’ASMFC s’activent, cogitent. A peine la saison de la remontée achevée, ils tablent déjà sur l’exercice à venir. Et ils ont beaucoup de dossiers à gérer. L’heure n’est plus aux dépenses insensées. Monaco entend gérer les cas de ses nombreux joueurs sous contrat et cibler ses recrues. En un an, le riche propriétaire Dimitri Rybolovlev a injecté près de 200 millions d’euros dans son club. Sans compter les 50 millions d’euros qu’il a dû verser à la FFF, en janvier, pour maintenir son siège social dans la Principauté. Avec son retour en Ligue des champions, Monaco va aussi devoir (se) gouverner en fonction du fair-play financier (Fpf). Finies donc les folies. Louis II ne devrait pas connaitre de nouveau Falcao dans temps prochains. Pas au même prix, en tout cas.

"Je reste à Monaco, j’ai un an de contrat, encore". Claudio Ranieri a particulièrement soigné sa com' en cette fin de saison. Malgré cela, son aventure sur le Rocher s'est terminée lundi. Meilleur deuxième de l’histoire de L1, l’Italien emmène dans ses valises un chèque d’indemnités de plus de trois millions d’euros. Son successeur, Leonardo Jardim, devrait lui aussi coûter quelques millions à Monaco. La dernière année de contrat qu’il lui reste au Sporting est bloquée par une clause libératoire de 15 millions d’euros. Et le leader des Lions, Bruno de Carvalho, n’entend pas lâcher son "Mister" sans compensation. Deux affaires déjà largement étalées dans les médias et dont l’officialisation reste LA priorité des Monégasques.

Parmi les directives imposées par l’UEFA et le Fpf, il y a l’encadrement de la masse salariale. Les fiches de paie des Falcao, Moutinho, Carvalho ou James pèsent lourd. Normal, tous se sont imposés comme des cadres de l’ASM. Et puis il y a Eric Abidal. L’avenir du Français, qui fêtera ses 35 printemps à la rentrée, est en suspens. En l’écartant de ses premiers choix depuis plusieurs semaines, Claudio Ranieri a peut-être rendu service à ses futurs ex-dirigeants et surtout à son successeur. L’année d’option figurant sur le contrat d’Abi pourrait ne pas être activée. Monaco se verrait délesté de l’un de ses plus gros salaires.

Cet été, Monaco va voir revenir une bonne douzaine d’éléments qu’il a prêtés un peu partout. Parmi eux, de nombreux cas sont à évacuer au plus vite. Carl Medjani (Valenciennes), Gary Kagelmacher (Valenciennes), Delvin Ndinga (Olympiakos, acheté 6 millions d’euros en 2012), Lacina Traoré (Everton) aimeraient connaitre leur avenir. Des profils – recrutés alors que le club était en L2 pour certains - qui ne collent pas (plus ?) avec les plans des dirigeants. Nicolas Isimat-Mirin (recruté 4 millions d’euros en 2013) incarne ces erreurs de casting que souhaitent corriger la nouvelle équipe technique. Poursuivre l’entreprise de soulagement débutée l’hiver dernier avec les départs de Gary Coulibaly (Laval) et Jakob Poulsen (Midtjylland). Car jusqu’ici Monaco possédait – en quantité – un effectif digne d’un club européen sans en récolter les avantages. La hantise de tout gestionnaire de club…

Au sein des cédés figurent un nombre importants de jeunes joueurs. L’effectif actuel en compte déjà un nombre important. Et il n’y aura pas de place pour tout le monde. Sourzac et Labor (22 ans chacun, prêtés au RWDM Brussels FC, D2 belge), intéressent des clubs étrangers. Les Dingomé (23, Le Havre), Pandor (21, Brest), Tisserand (21, Lens), Phojo (21, CA Bastia) ou Salli (21, Lens) pourraient bien être amenés à retenter une saison de l’amour est dans le prêt. Une gestion à la portugaise, soutenue par l’équipe dirigeante de l’ASM. Au Portugal, les grands clubs lancent leurs jeunes pousses dans la discrétion, le plus souvent après les avoir fait roder dans des clubs moins importants. A noter le cas plus délicat de Borja Lopez. L’international U20 espagnol qui a effectué quelques matches au Rayo a été récemment victime d’une rupture des ligaments croisés.

Aussi riche soit-il, Rybo n’en est pas moins accroc aux belles occasions. En bon homme d’affaires, ce qui l’excite, ce sont les bons coups. Monaco aussi se fait prêter des joueurs. C’est le cas d’Abdenour dont les 13 millions d’euros de l’option d’achat devraient bientôt être réglés. L’arrivée de Dimitar Berbatov, libre, l’hiver dernier est une réelle satisfaction pour les dirigeants du club. Le Bulgare qui n’était pas une priorité pour Ranieri s’est affirmé comme autre chose qu’un simple joker médical. Monaco ne compte vraiment pas dépenser à-tout-va. Au poste de gardien, Victor Valdés est le favori.  Et lui aussi pourrait débarquer sans qu’aucune indemnité de transfert ne soit versée. Les patrons monégasques savent qu’ils vont devoir continuer d’injecter de l’expérience dans une équipe vouée à faire bonne figure en C1 et à titiller le Paris SG dont les châtiments infligés par l’UEFA semblent avoir secoué le Rocher.