Les 4 raisons pour lesquelles l'OM peut refaire le coup du Montpellier de 2012

Six points. C'est désormais l'écart qui sépare l'OM et le PSG du reste de la meute (Lyon et Bordeaux puis Saint-Etienne, Rennes et Nantes). Six points alors qu'il reste 23 journées à disputer, c'est rien. Deux défaites contre deux victoires, rien de plus. Mais le niveau de jeu du duo de tête, la marge de manœuvre qu'il a sur la concurrence et les limites évidentes des poursuivants dessinent un tête-à-tête en très haute altitude jusqu'à la fin de saison. Le Marseille de Bielsa peut-il refaire le coup du Montpellier de Girard, contester le titre au PSG voire lui souffler dans le sprint final ? Tout dépendra de l'OM car Paris, assis sur un tas de certitudes gonflées par un effectif sans pareil en Ligue 1, ne devrait pas foncièrement flancher cette saison. Aujourd’hui, tout porte à croire que l’OM squatera les cimes du championnat jusqu’en mai.

Avec 34 points en 15 journées, Marseille est sur des bases de champion (86 points en fin de saison). Et pas n'importe quel champion. Seul le PSG la saison dernière a inscrit plus de 86 points sur une saison de Ligue 1 (89). Avec un tel total après 15 journées, les Marseillais signent le deuxième meilleur total de leur histoire sous la victoire à trois points après la saison 1998-99 (36 points), exercice à l'issue duquel l'OM avait échoué dans sa quête du titre à la dernière minute de la dernière journée et un ultime but du Bordelais Pascal Feindouno sur la pelouse du Parc des Princes. En 2011-12, Montpellier comptait un point de moins que l'OM à ce même stade de la saison.

Depuis la 3e journée, Marseille marche sur tous ses concurrents et laisse très peu de points en route. L'OM a remporté 11 de ses 13 derniers matches et les deux défaites subies à Lyon (1-0) et Paris (2-0) sont loin d'être infâmantes. Marseille a même largement dominé l'OL à Gerland dont la victoire tient du miracle. Et souvenez-vous des 20 premières minutes de Marseille au Parc des Princes… Les sans-grades ? Marseille les lamine avec un cigare dans la bouche (Reims 0-5, Nice 4-0, Evian 1-3). Les candidats aux places européennes ? Mêmes claques (Rennes 3-0, Bordeaux 3-1, Nantes 2-0, Saint-Etienne 2-1). La marge de l'OM, dans le jeu et dans les résultats, semble encore supérieure à celle de Paris. L'énorme différence reste que le PSG joue en roue libre quand l'OM, seule équipe à avoir dominé la possession du ballon lors des 15 premières journées cette saison, n’en garde pas sous la pédale.

L'une des limites potentielles de l'OM a été balayée ces dernières semaines. Durant les onze premières journées, l'OM a carburé avec le même onze. Mais une saison ne se joue pas à onze mais à 20 voire un peu plus. Face à Lens (2-1), Paris (2-0), Bordeaux (3-1) et Nantes (2-0), les remplaçants se sont mis au niveau de ceux qui prenaient toute la lumière jusqu'ici. Fanni, Lemina, Batshuayi, Aloe et Alessandrini ont apporté des garanties qui permettent d'affirmer, aujourd'hui, que l'OM est à l'abri d'un coup de l'un de ses incontournables. Bielsa a su concerner tout son groupe et tirer le meilleur de chacun de ses joueurs.

En 2015, Marseille voyagera sans doute avec des valises un peu plus légères que celles du PSG. Paris devra se frotter à Geoffroy-Guichard, à Gerland, à Louis II, à Chaban Delmas… et au Vélodrome alors que l'OM recevra la plupart de ses concurrents directs. Or, à domicile cette saison, l'OM a pris 21 points sur 24 possibles. En 2011-12, Montpellier avait construit son exceptionnelle saison sur une efficacité clinique à domicile (48 points pris sur 57 possibles). Contrairement au PSG, l'OM a des milieux de semaine sereins sans Coupe d'Europe. Paris jouera, au minimum, les 8es de finale de la Ligue des champions. L'an passé, la défaite en quart de finale face au Barça lui avait coûté quelques points dans le sprint final. "Inconsciemment, je pense que ça peut jouer", a expliqué Jérémy Morel. "L'année dernière, ils ne sont pas passés très loin de quelque chose, cette saison ils sont peut-être plus axés sur la Ligue des champions". L'OM, lui, n'est axé que sur une chose, sa seule obsession de l'année : la Ligue 1.