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Ligue 1, avant Lille-Monaco (17h) : Comment Leonardo Jardim a transformé l'AS Monaco

Ilyes Ramdani

Mis à jour 24/01/2015 à 09:41 GMT+1

Sans Falcao ni James Rodriguez, sans la dynamique de la saison dernière, Monaco paraissait bien mal au point à l’heure de démarrer la saison. Après des débuts chaotiques, le club de la Principauté se mêle à présent, sans complexe, à la course au podium. Une situation qui doit beaucoup à la mutation impulsée par Leonardo Jardim, l’entraîneur portugais de l’ASM.

Leonardo Jardim (Monaco)

Crédit: Panoramic

La saison dernière, à l’aube de la 22e journée, Monaco était à cinq points du PSG, alors leader de Ligue 1. Les joueurs s’appelaient Falcao, James Rodriguez, Abidal. Aujourd’hui, tout juste un an plus tard, les stars sont parties, et les ambitions de grandeurs avec. Pourtant, l’ASM est cinquième de Ligue 1… à cinq points du PSG. Une performance en forme d’exploit pour le club de la Principauté.
Tout était pourtant loin d’être gagné. Le 27 septembre dernier, Monaco perd, à domicile, le derby face à Nice (0-1). Une énième contre-performance qui amène les Rouge et Blanc à occuper, quelques jours plus tard, la 13e place de Ligue 1. Sous le feu des critiques, on lit alors fréquemment le nom d’un homme : Leonardo Jardim.

La parole est à la jeunesse

Le technicien portugais met du temps à gagner le principal procès qui lui est fait, celui de la légitimité. Longtemps, Jardim paraît cumuler les tares : une inexpérience au plus haut niveau, des idéaux tactiques qui confinent à l’utopie, une incompréhension vis-à-vis du projet global du club. Ses premiers pas en Ligue 1 trahissent la distance entre ce à quoi l’ancien coach du Sporting aspirait (des stars, du jeu, de la possession) et la réalité du championnat.
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Leonardo Jardim (Monaco)

Crédit: AFP

Mais Jardim fait le dos rond. Le Portugais n’est pas Bielsa. Ce serait même l’anti-Bielsa, tant il frappe avant tout par sa discrétion, parfois perçue comme un manque de charisme. Les deux entraîneurs partagent pourtant une valeur-clé : le travail. Au fil des semaines, Jardim s’attache à transformer l’ASM, en s’appuyant en grande partie sur sa jeunesse : Ferreira Carrasco (21 ans), Ocampos (20 ans), Kondogbia (21 ans), Martial (19 ans) ou encore Bernardo Silva (20 ans) deviennent des rouages essentiels de la machine Jardim.

Dans le jeu, le pragmatisme à l’honneur

Tactiquement, Jardim a dû avant tout faire sa propre révolution. Claudio Ranieri, son prédécesseur, s’était attiré les foudres de ses dirigeants, la faute à un jeu jugé trop ennuyeux. Jardim avait été recruté (en partie) pour son amour de la possession et des attaques placées. Trois mois de déconfiture plus tard, il dût se rendre à l’évidence : l’ASM n’avait pas les armes pour ce jeu-là.
Le salut est (d’abord) passé par la Ligue des champions. Conscient de son statut d’outsider dans un groupe composé du Zénit, du Benfica et du Bayer Leverkusen, l’entraîneur monégasque met au point un système défensif. Il s’appuie sur la solidité et l’expérience de son arrière-garde, relance Abdennour et développe un jeu fait de contre-attaques. Le cocktail est gagnant : au bout de trois matchs, l’ASM est invaincue en Ligue des champions et n’a encaissé aucun but (1 victoire, 2 matches nuls).
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Yannick Ferreira-Carrasco et Bernardo Silva (Monaco)

Crédit: Panoramic

Du ventre mou à la course au podium

En championnat, en revanche, l’urgence des résultats se fait sentir avec de plus en plus de force. Le pragmatisme de Jardim fait le reste. Exit les grandes idées tactiques, place à un système réaliste dans lequel Monaco se trouve. Meilleure défense des 32 équipes de Ligue des champions, 1er du groupe C, moins de buts encaissés en Ligue 1 que le PSG et l’OM. Le talent de Berbatov et la fougue des jeunes permettent, ici et là, de grappiller des points précieux. Depuis la fin du mois de septembre, Monaco n’a perdu qu’une fois en championnat (2-0, à Rennes). Pour le reste, près de quatre mois où Subasic aura très souvent gardé sa cage inviolée et une remontée spectaculaire au classement.
Qui aurait cru, en septembre dernier, que le Monaco new look serait encore engagé sur quatre tableaux en février ? Et pourtant : hormis une fin de saison exaltante en championnat, l’ASM attend Bastia en demi-finale de la Coupe de la Ligue, Rennes en huitième de finale de la Coupe de France et Arsenal en huitième de finale de Ligue des champions.
Ce samedi, Monaco se déplace à Lille. Le paradoxe est ironique. Les deux équipes sont souvent raillées pour leur jeu peu spectaculaire, ennuyant pour certains. A la différence près que Monaco a le "petit plus", les résultats qui manquent à Lille. Le LOSC est 12e, englué dans le ventre mou, avec la pire attaque de Ligue 1. Monaco roule désormais pour les places européennes. Toute l’histoire d’une métamorphose qui a sacrifié les grandes idées sur l’autel de la réussite. Pragmatique, on vous dit.
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