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OM-Montpellier (0-2) : Un seul point, des choix discutés, mais Bielsa fait la sourde oreille

Nicolas Sbarra

Mis à jour 17/08/2014 à 22:17 GMT+2

Les choix tactiques de Marcelo Bielsa ne se sont toujours pas avérés payants face à Montpellier (0-2), dimanche. L'entraîneur marseillais n'a pas l'effectif pour mettre en place ses idées. Mais il n'a pas l'intention d'en changer.

Marcelo Bielsa sur le banc de l'OM face à Montpellier

Crédit: Panoramic

Suscitant beaucoup d’enthousiasme à son arrivée sur la Canebière, Marcelo Bielsa est déjà pointé du doigt après deux rencontres de Ligue 1 et un seul point engrangé. Le technicien argentin a souhaité imposer ses méthodes et ses choix tactiques forts. Pour l'instant, ils se retournent contre lui. Face à Bastia (3-3), son 3-3-3-1 avait affiché de larges lacunes. Dans la semaine, il a étudié en profondeur les raisons de cette faillite défensive. Au vu de la défaite contre Montpellier (0-2), il n’a pas encore trouvé les clés. "Je crois que la disposition des joueurs sur le terrain n'a pas eu d'influence, s'est toutefois défendu l'Argentin. Entre le match de Bastia et celui d'aujourd'hui, il y a une progression."
Malgré le retour de suspension de Romao, qui a remplacé le jeune Sparagna dans l’axe, l’arrière-garde olympienne a pourtant été encore en grande difficulté. Les Montpelliérains ont très bien exploité les espaces créés sur les côtés, notamment avec un Anthony Mounier en pleine forme. La disposition de la deuxième ligne de trois reste problématique pour les joueurs, qui peinent encore à s’adapter. "Les arrières centraux m'ont paru bien, les latéraux ont occupé leurs fonctions, c'était un problème de position, s'entête malgré tout Bielsa. Peut-être que lorsqu'on a replacé Romao côté droit, on a cru qu'il y avait un problème mais c'est parce qu'il y avait beaucoup d'espace à couvrir."
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Romao (Marseille) était aligné en défense centrale face à Montpellier

Crédit: Panoramic

Bielsa n'a pas les joueurs pour ce système

Avec, en plus, de nombreuses erreurs individuelles, la tâche se complique forcément. Brice Dja Djédjé a réalisé une performance catastrophique. Il a oublié Mounier dans son dos sur le premier but et a multiplié les relances manquées, certaines de manière incroyable. Mais il n’a pas été le seul. Nicolas Nkoulou et Benjamin Mendy ont aussi offert à leurs adversaires des opportunités près de leur surface. "Je ne mets pas en relation les buts pris avec des erreurs individuelles", estime pourtant Bielsa. Mais Lucas Mendes parti, aucun renfort n’étant arrivé à ce poste, l’OM conserve une pénurie de défenseurs pour évoluer dans ce système. "Il nous manque trois défenseurs dans l'effectif. Mais je vais m'adapter", avait promis Bielsa ces derniers jours. Il a pourtant persisté.
Et l’option tactique qu’il a prise en seconde période s’est avérée être un choix perdant. En remplaçant Dja Ddjédjé par Michy Batshuayi, placé aux avant-postes avec André-Pierre Gignac, le coach marseillais s’est privé d’un piston à droite. Florian Thauvin, seul sur ce flanc, évoluait bien plus haut que l’ancien Evianais. Il n’a pas pu arrêter Mounier sur le second but, l’ancien Niçois ayant pu avancer sans opposition jusqu’à la surface. Et dans l’axe, Morgan Sanson s’est aussi retrouvé seul. Les déséquilibres ne manquent pas dans cette défense.
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Brice Dja Djedje (OM) a été catastrophique face à Montpellie

Crédit: AFP

Quand il n'y a pas de résultat, on prétend que les joueurs ne sont pas à l'aise avec la méthode.
Offensivement, Bielsa donne aussi l'impression de tâtonner. Le staff phocéen avait choisi de relancer André Ayew dans le onze de départ, aux dépens de Dimitri Payet. La ligne de trois que composait le Ghanéen avec Florian Thauvin et Romain Alessandrini a beaucoup permuté. Ces milieux offensifs ont été percutants. Mais c’est dans la construction du jeu que l’OM a plus peiné, avec un milieu de terrain qui reste assez dégarni. Lorsqu’il a pu porter le ballon, Gianelli Imbula a percé plusieurs fois les lignes, mais son rôle de sentinelle esseulé dans l’entrejeu entraîne un impact offensif moindre et crée des espaces lorsqu’il se projette vers l’avant.
Mais Bielsa ne veut rien entendre : "Imbula n'a pas eu de problèmes de positon, au contraire. Ayew en deuxième attaquant, ce n'est pas une position étrange. Quand Gignac et Michy (Batshuayi) ont évolué ensemble, Michy a peut-être été plus à l'aise et Gignac peut-être moins. Thauvin a été mieux à droite que derrière l'attaquant. La position de Payet a été très bonne quand il est entré et Alessandrini a joué des deux côtés ce qui est sa position naturelle". A peine reconnaît-il que "les deux joueurs qui ont pu être incommodés par leur position sont Romao et Gignac". "Mais c’était surtout parce que nous essayions de revenir au score", s'empresse-t-il de préciser.
"Je n'ignore pas que tous les changements doivent s'accompagner de résultats pour essayer d'aller plus loin", sait Bielsa. Mais il refuse les critiques sur ses choix et sa méthode : "Après deux matches, on a pris un point sur six, les médias expliquent donc que les joueurs ne se sentent pas à l'aise avec la nouvelle méthode, mais il n'y a aucune nouveauté. Quand il n'y a pas de résultat, on prétend que les joueurs ne sont pas à l'aise avec la méthode. Seulement deux ou trois joueurs ont mal joué ce soir, entre ceux qui ont bien joué et ceux qui ont mal joué, il y a une partie de l'équipe qui n'est pas parvenu à jouer à son niveau ce soir." Visiblement, "El Loco" a prêt à mourir avec ses idées.
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Giannelli Imbula (Marseille) à la lutte avec Benjamin Stambouli (Montpellier)

Crédit: AFP

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