Pourquoi le PSG n'a pas d'autres choix que de garder Cavani

Nasser Al-Khelaïfi prend rarement la parole par hasard. Lorsqu'il s'exprime devants des micros ouverts, c'est qu'il a un message à faire passer. Ce samedi soir, après la victoire du PSG face à Auxerre (1-0), il en avait plusieurs. Le visage radieux et la mine détendue pour revenir sur la saison du PSG puis les sourcils froncés et la voix plus grave pour évoquer l'avenir d'Edinson Cavani.

Gare à ceux qui voudraient le soustraire à Paris : Al-Khelaïfi tient plus que tout à son attaquant. Voilà des mois qu'il le répète à qui veut bien l'entendre. A court d'arguments, le patron du PSG est allé encore plus loin ce samedi. Quitte à surjouer un brin, il en a encore fait des tonnes devant les caméras allant même jusqu'à juger qu'Edinson Cavani était actuellement "le meilleur attaquant du monde". Sa stratégie est limpide : brosser dans le sens du poil Cavani car il sait pertinemment que le PSG ne peut pas se permettre de s'en séparer cet été.

La victoire face à Auxerre (1-0) a encore démontré l'importance de l'ancien chouchou du Napoli en cette fin de saison. Bien sûr, il a d'abord vendangé trois belles opportunités mais son terrible coup de casque vers l'heure de jeu a fait basculer la rencontre. Depuis son arrivée, il a déjà inscrit cinq buts en trois finales de coupes. Ce samedi, aux quatre coins du terrain, il a joué chaque ballon comme si sa vie semblait en dépendre alors que Zlatan Ibrahimovic donnait l'impression de disputer cette finale avec la main sur le frein et la tête déjà aux vacances.

Avec 11 buts lors de ses sept derniers matches, il est redevenu la machine à buts qu'il n'aurait jamais dû cesser d'être. Ses 31 réalisations toutes compétitions confondues le couronnent comme le meilleur buteur du PSG cette saison. Régulièrement critiqué pour son manque de réalisme, il a rappelé ces dernières semaines à quel point Paris ne pouvait pas vivre sans lui. Si Al-Khelaïfi ne cesse de le draguer via médias interposés, c'est parce qu'il sait qu'à l'heure actuelle, Cavani est irremplaçable.

Quel attaquant sur le marché peut à la fois planter 30 buts par saison et accepter de rester dans l'ombre de Zlatan Ibrahimovic, exilé sur un côté ? Un profil extrêmement rare. D'autant que le marché des meilleurs buteurs est fermé. Suarez, Agüero, Benzema, Lewandowski ? Pour diverses raisons sportives ou liées au fair-play financier, le PSG ne pourra pas accueillir une telle pointure et la faire cohabiter sans heurt avec Ibrahimovic l'an prochain.

Pour un an au moins et le départ programmé du Suédois, Paris restera l'équipe de Zlatan Ibrahimovic. Voilà pourquoi le PSG sait qu'il doit encore compter sur sa perle rare, Edinson Cavani, quatrième meilleur buteur européen sur les cinq dernières saisons derrière Ronaldo, Messi et Ibrahimovic. "Sur le plan personnel, je pense que mon bilan est positif", a-t-il jugé dans les couloirs du Stade de France avant d'éluder les questions sur son avenir. "Même s'il y a eu des moments difficiles, pour moi comme pour l'équipe, le plus important est d'avoir très bien terminé et d'avoir marqué des buts importants sur la fin." Nasser Al-Kelaïfi ne dira pas le contraire. Il faudra que la Juve se montre très persuasive pour faire changer d'avis le président du PSG. Car Cavani reste plus que jamais the right man at the right place.