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Avec Sirigu et Trapp, le PSG ne va pas suivre l'exemple du Real ou du Barça, et il a bien raison

Lucile Alard

Mis à jour 13/07/2015 à 23:47 GMT+2

MERCATO - L’arrivée de Kevin Trapp au PSG rend la situation de Salvatore Sirigu chaque jour plus précaire. Surtout que Paris ne semble pas se diriger vers une répartition des tâches entre ses deux gardiens, à l’image de ce qu’ont pu faire le Real et le Barça ces dernières années.

Laurent Blanc et Salvatore Sirigu - PSG

Crédit: Panoramic

Le jour même où Trapp a répondu pour la première fois aux questions des journalistes dans la peau d'un joueur du PSG, le club a ouvert la porte à un départ de Sirigu. La hiérarchie entre les deux derniers remparts n'est pas encore officiellement établie par le denier champion de France. Mais Paris fait clairement comprendre que l'international italien perdra son statut de numéro 1 du poste. Tout simplement parce qu'il lui accorde un bon de sortie. "Sa décision n'est pas encore prise, a ainsi répondu Olivier Létang, directeur sportif adjoint du PSG, à la question de savoir si l'ancien de Palerme allait quitter la capitale. Mais si demain il émet le choix de partir, nous ne sommes pas fermés à un départ".
Après quatre ans de bons et loyaux services, Sirigu serait bien inspiré d'aller chercher ailleurs une place de titulaire dans les cages. Pourtant un ticket gagnant Trapp-Sirigu aurait pu être imaginé par le staff parisien. Voir deux gardiens de très haut niveau n'est plus une absurdité dans quelques-uns des plus grands clubs européens. Si Mourinho a écarté Cech au profit du seul Courtois lors de la dernière saison, rendant le départ du gardien tchèque inéluctable, d'autres clubs ont renoncé à choisir. Le Barça version 2014/2015, comme le Real version 2013/2014, présentaient tous deux cette caractéristique : un gardien pour les coupes (nationale et européenne), un autre pour le championnat. Ça ne les a pas empêché de réussir :
  • Le duo Ter Stegen / Bravo : victoire en C1, en Liga et en Coupe du Roi
  • Le duo Casillas/Lopez : victoire en C1 et en Coupe du Roi
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Iker Casillas et les joueurs du Real Madrid soulèvent leur Decima

Crédit: AFP

Si les deux dernières équipes à avoir gagné le Ligue des champions ont joué cette saison-là avec deux gardiens "titulaires", Paris n'en prend apparemment pas le chemin. Pour Lionel Charbonnier, ancien portier de l'équipe de France et consultant pour Eurosport, le club a raison de trancher entre ses deux gardiens. Malgré les exemples barcelonais et madrilène, il reste persuadé qu'il est indispensable d'établir une hiérarchie et ce, pour plusieurs raisons.
  • Pour l'équipe
Une hiérarchie parmi les gardiens, ça me semble nécessaire à l'équipe et à son équilibre, au même titre qu'il y en a une entre les attaquants ou les défenseurs.
  • Pour la défense
Il y a un besoin d'automatisme spécifique, on ne peut pas changer tout le temps, chaque gardien a ses commandements et des demandes particulières par rapport à ses aptitudes.
  • Pour le joueur
Le gardien de but lui-même pour son mental doit avoir besoin de 200% de confiance.

L'absence de hiérarchie doit-elle rester une exception ?

Le Barça 2015 et le Real 2014 font figure d'exception par leurs caractéristiques. "Le Barça fait beaucoup le jeu et n'est jamais en train de subir, détaille ainsi l'ancien gardien auxerrois. C'est très rare de les voir recroquevillés dans leurs 20 derniers mètres alors qu'on a déjà vu le PSG subir 5 à 10 minutes. Et c'est dans ces minutes-là que la cohésion est cruciale." Ne pas hiérarchiser pour Paris reviendrait à affaiblir le collectif selon lui. Et un collectif affaibli concède plus facilement des buts, à l'image de la mésaventure vécue par les Glasgow Rangers en huitièmes de finale de la Coupe de l'UEFA 1999.
"Je me blesse le match d'avant face à Leverkusen, raconte ainsi Lionel Charbonnier. Or j'avais l'habitude de parler en italien à ma défense, composée en général de trois Transalpins. Mon remplaçant, un international finlandais très bon par ailleurs, a mal communiqué lors du match retour face à Parme avec Lorenzo Amoruso. Résultat, il y a penalty." Le club écossais concède alors son troisième but et voit s'envoler tout espoir de qualification (1-1, 3-1) Une mésentente évitable puisque dans ces moment décisifs, "un automatisme peut faire la différence."
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Lionel Charbonnier sous le maillot des Glasgow Rangers

Crédit: Imago

Le choix d'un départ, le bon choix pour Sirigu ?

La sacro-sainte hiérarchie resterait, malgré les récents exemples couronnés de succès, un atout non négligeable pour réussir à haut niveau. Dans ces moments de tension où selon l'expression consacrée, "tout se joue sur les détails", une cohésion parfaite entre un gardien et sa défense suffit à faire la différence. Les Parisiens ont tranché en faveur de cette solution : "Le choix a été établi et clairement signifié à chaque gardien a ainsi reconnu Létang lors de la conférence de presse. Vous devrez attendre un peu avant de le connaître. Mais il fallait de la clarté et le choix de notre entraîneur a été communiqué aux joueurs."
Pour Sirigu, le message semble clair : Paris n’ouvre pas simplement la porte à son gardien. Le mettre en numéro 2, c’est l’inciter à partir. A un an de l’Euro, l’intérêt du joueur est bien-là. Paris n’est apparemment pas prêt à prendre le risque de déstabiliser sa jeune recrue. Pour Lionel Charbonnier c’est clair, il doit partir : "Sirigu est tellement bon que ce serait dommage qu'il se contente d'un rôle de doublure. Et ce n'est pas en jouant moins qu'il sera encore meilleur. Il ferait mieux effectivement d'aller voir ailleurs."
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Salvatore Sirigu est invaincu depuis quatre rencontres contre les Girondins de Bordeaux

Crédit: Panoramic

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