Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

"Hatem n'a pas l'impression de jouer sa peau à chaque match" : pourquoi Ben Arfa a choisi Nice

Martin Mosnier

Mis à jour 18/10/2015 à 13:59 GMT+2

LIGUE 1 - Hatem Ben Arfa à Nice, voilà qui n'avait rien d'évident il y a un an encore. Pourtant, l'ancien Lyonnais, co-meilleur buteur de L1, fait aujourd'hui briller les Aiglons dans son sillage. Comment en est-on arrivé là ?

Ben Arfa, recrue de l'OGC Nice cet été

Crédit: AFP

"Hatem, ici on t'aime." A peine pointe-t-il le bout de son nez au centre d'entrainement du Parc des Sports Charles Ehrmann de Nice qu'Hatem Ben Arfa est inondé par les marques d'affection des fidèles des Aiglons. En ce jeudi matin ensoleillé, il n'y en a que pour lui. Lorsqu'il quitte l'entrainement, le mouvement de foule le noie sous une forêt de téléphones portables. Ben Arfa est à Nice en terrain conquis, quatre mois seulement après s'être engagé avec le club azuréen.
Une arrivée qui n'avait rien d'évidente. D'un côté, Hatem Ben Arfa, enfant surdoué du football français, exilé en Premier League depuis quatre ans dans un championnat où l'argent coule à flot. De l'autre, l'OGC Nice et ses 45 millions de budget, incapable de soutenir la comparaison financière avec n'importe quelle écurie anglaise. Mais Ben Arfa à Nice, ce n'est pas une histoire d'argent. Encore moins lorsque l'on sait que le richissime club turc d'Antalyaspor lui avait proposé un pont d'or à 6 millions d'euros annuels. Chez les Aiglons, l'effort financier fut réel (120 000 euros mensuels) mais loin des propositions extravagantes dont disposait par ailleurs l'ancien Marseillais.

Puel : "Ca ne m’intéresse pas qu’il soit le sauveur"

Alors pourquoi Ben Arfa a choisi Nice ? La première réponse nous ramène au Parc des Sports Charles Ehrmann. Elle se lit sur le visage d'un joueur qui rayonne. A l'entraînement, devant les supporters : Ben Arfa se sent bien. Il se sent aimé dans un club qui fait tout pour le préserver. "Quand j'ai eu des échanges avec lui avant janvier, je ne lui avais promis que des choses réalisables", nous a détaillé son coach, Claude Puel. "Ce n'était pas la star, on n'allait pas lui dérouler le tapis rouge. On lui a demandé partout d'être le sauveur. Moi, ça ne m'intéresse pas. L'OGC Nice, ce n'est pas Hatem. Il est dans un collectif. Je lui ai dit qu'on allait le protéger et qu'on ne le mettrait pas en avant face aux médias." Promesse tenue : Ben Arfa, malgré de nombreuses sollicitations dont, dernièrement, celle d’une télévision chinoise intéressée par sa trajectoire, a décidé de ne pas s'adresser à la presse tant que Nice ne se sera pas frotté à ce qui se fait de mieux en L1 (OM et OL en novembre).
La pression moins étouffante à Nice que dans les places fortes du foot français a guidé son choix. Il voulait revenir sur les terrains sans projecteur braqué sur lui. "A Nice, il n'a pas l'impression, comme ailleurs, de jouer sa peau à chaque match", nous lâche un membre de son entourage. "Ici, on lui a dit de travailler sur ses points faibles mais d'abord sur ses points forts." Il ne faut pas croire pour autant que Ben Arfa est dispensé de tout repli défensif. Puel admet néanmoins qu'il jouit d'une "certaine liberté" mais "dans un collectif". Un discours qui a charmé le joueur.
picture

Hatem Ben Arfa est candidat à un retour en équipe de France

Crédit: AFP

Puel et Fournier : les arguments massifs

"Puel, c'était un argument massif à la venue d'Hatem", nous glisse son conseiller. "A Lyon ou Marseille, Hatem a toujours dû s'adapter aux changements d'entraîneur. A Marseille, il avait une complicité très forte avec Pape Diouf avant que ça explose. Ici, il y a un projet sur le long terme. C'est sain et cohérent. C'est aussi pour cela qu'il n'a pas hésité à attendre six mois avant de revenir. Avec Puel, ça me rappelle un peu, toute proportion gardée, la relation entre Pep Guardiola et Lionel Messi. Ils discutent énormément ensemble. Puel va l’emmener haut." La présence de Julien Fournier, directeur général de l’OGCN, n’est pas étrangère à la venue de l’ancien Lyonnais. Les deux hommes s’étaient déjà appréciés à Marseille et avait tissé une relation de confiance.
picture

Claude Puel avec Hatem Ben Arfa

Crédit: Panoramic

Et Ben Arfa cherche l'ombre et la stabilité, la présence de Puel et Fournier ont fini de le convaincre que Nice était le club parfait pour renaître. Désormais, il vole comme il n'aurait jamais dû cesser de le faire en L1. Il en est d'ailleurs le co-meilleur buteur (6 réalisations). Mais ce ne sont pas ses statistiques qui intéressent Claude Puel : "Avant, Hatem n'était que des fulgurances", juge le coach niçois. "C'était un éclair par match ou même tous les 10 matches. Il disparaissait et on entendait plus parler de lui. Pour moi, il a des qualités qui n'ont pas été exploitées. Aujourd'hui, il s'inscrit dans le liant, il peut jouer simple et faire, désormais, des efforts défensifs. Il a un volume qu'il n'avait jamais eu auparavant." Si bien qu'il postule de nouveau pour une place en équipe de France. Ses deux premiers mois de compétition l'ont remis au centre du débat. Lui, pour le moment, l'évite soigneusement. Ben Arfa a choisi un autre rôle en arrivant à Nice : il la joue profil bas et se concentre sur le terrain. Et il n'y pas que les fidèles de l'OGC Nice qu'il a séduits jusque-là.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Plus de détails
Publicité
Publicité