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L'Olympique de Marseille avait réservé le spectacle pour la zone mixte

Loris Belin

Mis à jour 19/03/2016 à 03:06 GMT+1

Marseille a pris une terrible fessée en s'inclinant 2-5 devant son public contre le Stade Rennais vendredi soir. Les Olympiens se sont montré bavards après la rencontre. De l'interview surréaliste de Vincent Labrune à celle de Michel qui refuse de démissionner, retour sur les déclarations les plus marquantes de cette soirée cauchemardesque pour l'OM.

Vincent Labrune en conférence de presse

Crédit: AFP

Il aura fallu attendre une bonne trentaine de minutes pour avoir le droit aux premières réactions marseillaises après le 2-5 encaissé contre Rennes vendredi soir. Une éternité pendant laquelle aucun membre de l'OM n'est sorti du vestiaire. Les Rennais, eux, ont eu le temps de parler à la presse et de quitter le stade pendant ce temps là.
Rolland Courbis, un brin taquin, s'est ainsi interrogé sur l'intérêt pour l'OM de changer d'entraîneur dans sa situation actuelle : "C'est déjà compliqué de réussir quand on est Français, si ça devient compliqué quand on est étranger ça va être difficile de trouver un entraîneur (pour l'OM). Il va falloir chercher dans l'espace, un Martien." Ousmane Dembélé s'est lui dit surpris d'avoir été acclamé par les supporters adverses. Mais là n'était pas l'intérêt de cette fin de soirée très particulière au Vélodrome.
Lassana Diarra, en vieux briscard, est venu briser le silence insoutenable des acteurs marseillais. Des crises, des situations compliquées, il en a connu d'autres. Mais le milieu de terrain a appelé ses coéquipiers, mais aussi son entraîneur, à assumer et à prendre leurs responsabilités. L'international français en a profité aussi pour mettre les choses au point et rappeler que les joueurs prenaient la situation très au sérieux.
C'est pas la kermesse ici, on travaille.

"Je comprends l'envie des supporters de s'en prendre à nous"

L'ambiance de la soirée a été rendue un peu plus électrique par la colère des supporters, furiexu de la déroute subie d'entrée par leur équipe et proches d'envahir le terrain pendant la rencontre. En zone mixte, Bouna Sarr a assuré comprendre la rage des fans sudistes après la rencontre. Et pas qu'un peu. "Je comprends la réaction du public, c'est tout à fait normal, je comprends leur envie de nous secouer, de vouloir casser nos voitures, de s'en prendre à nous."
Arrivé l'été dernier dans les Bouches-du-Rhône, l'ailier a rapidement compris que de telles prestations ne peuvent être tolérées par les supporters, sevrés de victoires à domicile depuis 13 rencontres. "Ce n'est pas normal de jouer comme nous l'avons fait, nous sommes tous responsables de cette situation."
Si "jusqu'à présent le groupe n'a pas explosé", Bouna Sarr met lui aussi tout le monde face aux réalités d'un OM malade. Tout le monde, même l'entraîneur Michel. La rumeur d'un départ anticipé s'est alors posée. L'espace d'une heure, il était impossible de savoir de quoi serait fait l'avenir proche du technicien espagnol. Et puis l'ancien coach de l'Olympiakos s'est lui-même chargé de préciser ses intentions, avec concision.
Je ne pense pas à démissionner, par respect pour mes joueurs et pour mon travail. Ce n'est pas moi qui vais les abandonner.
Et il ne charge pas ses joueurs cette fois, bien au contraire : "Je ne vais pas jeter la pierre aux joueurs, ils font tout ce qu'ils peuvent." Solidaire de ses ouailles, Michel l'affirme : il veut rester à la tête du navire. Et ce n'est pas lui qui prendra la décision de partir. Alors pour savoir de quoi l'avenir de Michel sera fait, il faut se tourner du côté du président Vincent Labrune.
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Vincent Labrune, président de l'Olympique de Marseille

Crédit: Panoramic

"On n'a plus d'argent"

Le président de l'Olympique de Marseille est passé au micro de Canal+. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le grand patron s'est exprimé sans détour. "La soirée a été apocalyptique. On fait une entame incompréhensible, à la limite de l'inconscience." Cette rouste contre Rennes cristallise les maux olympiens. Conspué par les supporters tout le match durant, le président marseillais dit avoir pris sur lui mais refuse les dérapages des supporters.
Vincent Labrune a tenté d'expliquer la mauvaise situation de son club, quasiment hors course pour disputer une compétition européenne la saison prochaine et encore loin d'être maintenu. Selon lui, le projet de l'OM ne vise pas les résultats immédiats, et il s'agace que les observateurs ne le comprennent pas. "Je n'ai pas les moyens depuis quelques années de faire ce que je veux dans ce club. Je le dis depuis quatre ans, personne ne m'écoute : on n'a plus d'argent. L'enjeu, ce n'est pas la compétitivité du club, c'est sa survie."
Alors, pas de renouveau à sept journées de la fin, Marseille restera avec Michel sur son banc, peu importe la mauvaise passe. "On est parti ensemble, on va finir ensemble"Le président marseillais ne se contente toutefois pas des résultats, en deçà du prestige de l'OM, et de la qualité de son effectif sur le papier. "J'attends plus du staff et de Michel car je pense que les joueurs sont d'un niveau bien supérieurs."
Tout au long de cette interview, Labrune a oscillé entre énervement et abattement. Mais il veut faire le dos rond et demande à ses hommes de rester concentrés pour faire abstraction du contexte particulièrement compliqué.
On vit un truc assez étonnant, pour ne pas dire pire. On est sous les bombes, il faut que l'on reste dans notre bulle.
Et le président marseillais de conclure que sa place, il ne la "souhaite pas à son meilleur ennemi". Voilà qui promet un week-end chaleureux du côté du centre Robert Louis-Dreyfus.
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