Le PSG a-t-il raison de miser sur Kevin Trapp pour l'avenir ?

Cet été, le Paris Saint-Germain pourrait changer de visage et dire au revoir à certains de ses cadres : Zlatan Ibrahimovic, Maxwell, Thiago Motta... Au milieu de ce chassé-croisé annoncé, quelques survivants sont attendus. Kevin Trapp est l'un d'entre eux. Lié au PSG jusqu'en 2020, le gardien de but devrait conserver la confiance de son entraîneur la saison prochaine.

Interrogé à son sujet en conférence de presse vendredi, Laurent Blanc a dit ceci : "Je pense que sa deuxième année au PSG sera meilleure dans tous les domaines." Sous-entendu : il y aura bien une deuxième année de Trapp au PSG. Au moins. Car à entendre le technicien, l'Allemand est un pari d'avenir que le club de la capitale escompte bien réussir.

C'est dans cette vision à long-terme qu'il faut interpréter la confiance, réitérée malgré les erreurs et les méformes, accordée par Blanc à son portier. "Si ça n'était pas un très bon gardien, je ne serais pas allé le chercher", a expliqué jeudi le Cévenol, comme pour rappeler qu'il s'était engagé personnellement pour, d'une part, trouver un nouveau gardien de but l'été dernier et, d'autre part, faire le choix de Trapp.

Neuf mois après son arrivée, l'Allemand n'a pourtant pas complètement dissipé les doutes à son sujet. Au micro de RMC, dont il est consultant, Eric Di Meco disait mercredi : "J'ai toujours des doutes sur Trapp. C'est un bon gardien, mais je ne vois pas de différence entre lui et Sirigu." Trapp traîne derrière lui quelques erreurs notables. Celle contre le Real Madrid, à Bernabeu (1-0), a privé le PSG de la première place du groupe en Ligue des champions. A l'inverse, il s'est montré au niveau face à Chelsea ou contre Marseille, en Ligue 1.

Tout se passe comme si Trapp n'avait pas complètement endossé le costume de gardien n°1 du Paris Saint-Germain. L'ancien joueur de Francfort souffre d'un déficit de légitimité. Il est ainsi le seul joueur titulaire du Paris Saint-Germain à ne compter aucune sélection pour son équipe nationale. Convoqué depuis novembre dernier, le gardien de but n'a jamais évolué avec sa sélection. Comme Sirigu, lui aussi arrivé d'un club moyen de son pays natal, Trapp n'a pas les références ni le CV de ses coéquipiers. Et, si lui comme sa doublure ont des monstres devant eux en sélection (Buffon pour l'un, Neuer pour l'autre), Sirigu compte déjà 15 capes pour la Squadra Azzurra.

A ce déficit de légitimité s'ajoutent des doutes sur ses qualités intrinsèques. Tout au long de la saison, Trapp n'est que très peu sollicité tant Paris a l'habitude de dominer ses matches. Mais lorsqu'il le faut, répond-il présent ? Les plus sceptiques répondront qu'avec lui ou Sirigu, le bilan est le même : un triomphe national et une élimination en quart de finale de la Ligue des champions.

A l'heure de faire le premier bilan de l'apport de Trapp au champion de France, Laurent Blanc n'a d'ailleurs pas fait montre d'un enthousiasme exacerbé. "Est-ce qu'il est le meilleur gardien de Ligue 1 ? Je ne sais pas... Ça dépend des gens, de leurs critères mais je pense qu'il fait partie des bons gardiens de Ligue 1", a-t-il répondu. Et le Président de souligner le fait qu'il s'agissait d'un "jeune gardien", qui disposait d'une "marge de progression, notamment au niveau de la concentration". Avant de conclure : "Sa première année est encourageante mais il peut mieux faire, et il le dit lui-même, et je pense que ce sera le cas l'année prochaine."

La saison prochaine, Salvatore Sirigu, ex-numéro 1 déchu, ne devrait plus porter les couleurs du vestiaire parisien. Il faudra donc trouver à l'Allemand une doublure. Alphonse Areola, dont le prêt à Villarreal prend fin au 30 juin ? Reste à savoir s'il se contentera d'un rôle de doublure. Né à Paris, arrivé au PSG à 13 ans, formé au club, Areola a toujours incarné l'avenir du PSG.

A 23 ans, il semble avoir franchi les étapes une à une. D'abord la Ligue 2 (à Lens, à 20 ans), puis la Ligue 1 (à Bastia), puis la Liga (avec Villarreal). A chaque fois, Areola a semblé en être sorti plus fort. Il a découvert cette année la Ligue Europa, où il a contribué à qualifier son équipe pour les demi-finales. En sélection, le portier a suivi la même progression : gardien des équipes de France des U17 aux Espoirs, il a été convoqué en octobre dernier avec les A, pour la première fois.

Espoir ultra-prometteur depuis son plus jeune âge, Areola s'est toujours vu prêter un destin de gardien n°1 du Paris Saint-Germain. Son heure est-elle arrivée ? Au vu de son parcours, il s'est clairement donné les moyens de postuler pour la place dont il a tant rêvé. Pour Paris, cela serait aussi un symbole fort que de mettre en avant un produit de sa formation, français et parisien qui plus est. Aux yeux des dirigeants du PSG, l'avenir à ce poste semble pourtant porter un autre nom : Kevin Trapp.