Ligue 1 - Marseille: union sacrée, fuites dans la presse: c'est la communication de crise made in OM

Depuis la démission de Marcelo Bielsa de son poste d'entraîneur de l'OM il y a deux semaines, le club olympien tente de gérer au mieux les nombreux effets de ce départ surprise. Pour le premier déplacement du club marseillais sans l'entraîneur argentin, à Reims la semaine dernière, l'OM avait décrété l'union sacrée à l'issue d'une réunion entre la direction et les supporters. Sur le terrain, elle s'était traduite par un intérim de Franck Passi, ex-adjoint de Bielsa, à la tête de l'équipe marseillaise. Dans les tribunes, les fans de l'OM se regroupaient tous derrière une large banderole où l'on pouvait lire : "Pour nos joueurs". Le message était simple : tenter d'oublier El Loco...

Battus 1-0 en Champagne, les Olympiens n'ont pas su relever la tête lors de cette première rencontre sans Bielsa. Pire, ils ont paru complètement perdu sur le terrain, privés de leur guide spirituel. Constatant que la situation sportive se dégradait, Vincent Labrune a décidé d'accélérer la recherche d'un nouvel entraîneur. Le président de l'OM avait d'abord laissé entendre qu'il se "laissait le temps de la réflexion". Mais il s'est vite rendu compte de l'urgence d'opérer un changement à la tête de l'équipe. En interne, il a finalement tout fait pour finaliser rapidement l'arrivée d'un entraîneur de renom.

Face à la grogne de supporters qui vénéraient Bielsa, le président de l'OM a tenté plusieurs coups de poker. Il a approché Jürgen Klopp et Cesare Prandelli, deux techniciens hors de portée financièrement. Contacter deux grands entraîneurs prouvait que la direction olympienne gardait de l'ambition. Un message important envoyé aux yeux des fans marseillais, rouges de colère après la démission de la "seule star de l'équipe" selon eux.

Tandis que les responsables de l'OM orchestraient savamment dans la presse les fuites de noms de coachs italiens qu'ils ne visaient pas réellement (Montella, Mazzarri), ils se concentraient à 100% sur la venue de Michel. Les contacts ont été pris dès le lendemain du départ de Bielsa, il fallait aller très vite. L'idée consistait à trouver un remplaçant pour le match de Troyes, premier rendez-vous à domicile depuis la démission de "San Marcelo de Marseille". La colère commençait à déborder du vase des réseaux sociaux. Et l'OM, très attentif à l'avis de ses fans sur Facebook et Twitter, ne voulait pas perdre la bataille de la communication.

Elément fédérateur du public, Bielsa laisse un grand vide dans les tribunes du Vélodrome. Face à Troyes, dimanche, les banderoles déployées ne seront peut-être pas aussi positives qu'à Reims... Plusieurs groupes de supporters se demandent encore quelle stratégie adopter. Ils hésitent entre crier leur indignation devant la sortie de l'entraîneur qu'ils adulaient et le soutien au nouveau coach. "Ça va dépendre de la tournure des événements durant la rencontre", pronostique un responsable de groupe de supporters du virage Nord.

Si l'OM a misé sur Michel pour remplacer Bielsa, c'est parce que la direction olympienne compte sur l'entraîneur espagnol pour charmer les supporters. Son jeu tourné vers l'offensive, comme son prédécesseur, va l'aider dans sa tentative de gagner la confiance des fans. Surtout, sa capacité à savoir communiquer sera l'un de ses principaux atouts. L'Espagnol a déjà commencé son opération séduction auprès des joueurs. Il continuera de la mener auprès des groupes de supporters. Son premier discours, réservé à la chaîne officielle du club, était d'ailleurs largement tourné vers les fans marseillais.

Grand utilisateur des réseaux sociaux, Michel n'a pas manqué d'envoyer quelques tweets à l'attention des supporters olympiens. "Je vous remercie tous pour vos messages de bienvenue", lâchait-il en français dans le texte pour mieux toucher la foule, alors que Bielsa n'a jamais prononcé un seul mot en français. Reste que la stratégie de communication du nouvel entraîneur de l'OM, appuyée par la direction olympienne, ne sera validée que si les résultats sont de retour à Marseille...