Lille-PSG (0-1) - L'antisèche : Si, en plus, Paris est prêt dès le mois d'août…

On connaissait le jeu de possession du PSG. En infériorité numérique à Lille, il a laissé le cuir aux Dogues (51% de possession), mais cela ne l'a pas empêché de maîtriser son sujet. Si son but est venu conclure une action collective remarquable, Paris s'est surtout créé des opportunités sur du jeu direct. Un atout de plus qui ne va pas faciliter le travail des défenses adverses. Celle du PSG, elle, a très bien répondu dès sa première sortie la saison, contrairement aux éditions précédentes. Sur un match joué essentiellement à dix, et à l'extérieur, cela n'a rien d'anodin.

Blaise Matuidi a trouvé le moyen d'ajouter un plus à un volume de jeu exceptionnel. Une touche technique illustrée par sa passe décisive pour Lucas. Thiago Silva a été omniprésent derrière, Serge Aurier a confirmé sa grande forme du moment, et Thiago Motta a rappelé en une mi-temps que son départ serait une grande perte. Expulsé, Adrien Rabiot a en revanche perdu pas mal du crédit gagné au Trophée des champions. A Lille, Sofiane Boufal a montré tout son potentiel sur quelques éclairs, tout comme Benjamin Pavard après son repositionnement en défense centrale.

Lille a peut-être manqué d'esprit de conquête dans le dernier quart d'heure de la première période, après l'expulsion de Rabiot et avant l'entrée de Thiago Motta à la reprise. En insistant à ce moment-là, les Dogues auraient éventuellement pu trouver l'ouverture et faire douter l'équipe de Laurent Blanc. Mais ça reste quand même à prouver.

Cela faisait cinq ans que le PSG n'avait plus remporté son premier match de la saison. Il s'agissait d'un succès face à Saint-Etienne au Parc des Princes (3-1) grâce à des buts de Mevlut Erding, Jérémie Janot contre son camp et Nene. Paris n'avait ainsi jamais démarré son championnat par une victoire sous l'ère QSI. C'est désormais chose faite.

Ce n'est déjà pas facile pour les rivaux du PSG de croire en leurs chances de remporter la Ligue 1 face à un tel adversaire. Ils ne trouveront pas davantage de motifs d'espoir après le succès des Parisiens à Lille. Pas seulement parce que Paris l'a acquis en jouant à dix pendant plus d'une heure. L'équipe de Laurent Blanc était déjà allée chercher sa qualification pour les quarts de finale de la dernière Ligue des champions dans des conditions similaires. Et c'était à Stamford Bridge, face à Chelsea.

Mais c'était à la mi-mars, à un moment de la saison où la machine parisienne commençait déjà à tourner sérieusement à plein régime. Pas sur une première journée de championnat. Le PSG avait affiché des difficultés récurrentes à rentrer dans sa saison les années précédentes. Sa préparation réussie laissait entrevoir une issue différente cet été. A Lille, Paris a confirmé qu'il était déjà bien au point, dans tous les aspects de son jeu. A l'image de sa fin de saison passée.

Les difficultés physiques rencontrées l'été dernier, expliquées en grande partie par la Coupe du monde, n'ont jamais été aperçues à Lille. Pas plus qu'une éventuelle usure morale, une forme de lassitude pas forcément illégitime pour un club qui a remporté les six derniers titres nationaux mis en jeu. Non. A Lille, le PSG a montré qu'il était en forme, et qu'il avait faim. Dès sa première sortie. Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus terrible pour ses concurrents.