Ligue 1 : Libéré de l'ombre d'Ibrahimovic, Cavani est prêt à tout casser

Face à Metz, pour ses grands débuts cette saison avec le PSG en championnat, on verra un autre Edinson Cavani. Débarrassé de la présence de Zlatan Ibrahimovic, l'Uruguayen est prêt à relever le défi de remplacer le Suédois comme le leader de l'attaque du PSG. Il a attendu trois longues années pour pouvoir endosser ce costume. Trois longues années durant lesquelles il a passé la majeure partie de son temps de jeu à être exilé sur un côté dans le 4-3-3 de Laurent Blanc. Cette frustration, c'est désormais du passé. Ibra parti, "El Matador" retrouve son territoire : l'axe de l'attaque.

Oui, Cavani est un autre joueur quand il est dans l'axe, et la tournée du PSG aux Etats-Unis a déjà permis de le vérifier. L'Uruguayen est bien plus à l'aise dans tous les aspects du jeu. Ses appels sont plus naturels. Il est plus proche du but, et plus souvent en position de faire la différence. Même dans le domaine défensif, son jeu s'en ressent. Les courses à la poursuite du latéral adverse le long de la ligne de touche, c'est terminé. Son énergie, il la dépense tellement mieux à presser les milieux et les défenseurs adverses. Dans l'axe. Là où il se sent le mieux. Et ça change tout pour lui, et pour le PSG.

Cavani est un buteur, peu importe à quelle poste de l'attaque il joue. Son positionnement sur un côté de l'attaque, et sa maladresse chronique, ont beaucoup alimenté les conversations dans les conférences de presse de Laurent Blanc ces trois dernières années. L'ancien entraîneur du PSG a souvent répondu par les chiffres, et il n'avait pas forcément tort. Avec au moins 25 buts inscrits, toutes compétitions confondues, lors de chacune de ses trois premières saisons à Paris, Cavani a affiché un bilan au moins honorable, sinon remarquable.

Vous l'aurez noté, les statistiques de Cavani sont quand même moins bonnes au PSG qu'à Naples. Où il évoluait justement en attaquant de pointe. A ce poste, il n'a jamais connu une saison à moins de 33 buts toutes compétitions confondues lors de ses trois années passées au pied du Vésuve. "El Matador" a le sens du but, il sait s'adapter. Mais il n'est jamais aussi redoutable que lorsqu'il joue comme un véritable avant-centre. Sans jouer régulièrement à ce poste à Paris, il a quand même affiché une moyenne de buts supérieur que lorsqu'il évoluait sur un côté.

Ce n'est pas tant la question du schéma, mais plutôt des joueurs qui vont entourer Cavani. Et de ce point de vue, l'Uruguayen semble dans des conditions idéales pour empiler les buts. Lors de la tournée américaine, Unai Emery a notamment travaillé sur un système en 4-2-3-1 avec Javier Pastore en soutien de l'Uruguayen. Cette connexion avait particulièrement bien fonctionné quand les deux joueurs évoluaient ensemble à Palerme. Angel Di Maria et Marco Verratti sont deux autres passeurs de talent pour mettre en valeur la qualité des appels de Cavani quand il est dans l'axe.

De manière plus général, le style imprimé par Emery au PSG est aussi très favorable à l'Uruguayen. Avec un jeu plus direct et moins patient que sous l'ère Laurent Blanc, Cavani va se retrouver dans une configuration assez proche que celle qu'il avait connue lors de ses meilleures années napolitaines. L'apport offensif de latéraux que sont Serge Aurier, Thomas Meunier, Maxwell et Layvin Kurzawa, dans la capacité à percuter et la qualité de centres, devrait aussi très bien convenir à l'attaquant uruguayen.

Cavani était un peu entre deux eaux quand il évoluait aux côtés d'Ibrahimovic. Il avait la responsabilité qui incombe fatalement au joueur le plus cher de l'histoire du club (64 millions d'euros), sans être placé dans les conditions idéales pour l'assumer. Une forme d'injustice légitimée par ce que la star suédoise représentait pour le PSG dans le cadre du projet mis en place par QSI. Que Paris soit reconnu au niveau international passait par l'aura d'Ibrahimovic, et Zlatan a été largement mis en avant dans cette optique. Quitte à mettre Cavani dans l'ombre du Suédois.

L'Uruguayen a pu se sentir négligé. Ce ne sera plus le cas. Emery n'a pas manqué de lui rappeler à quel point il allait être important cette saison. "Il a beaucoup joué à gauche, il doit sentir maintenant qu’il sera l’avant-centre", a insisté l'entraîneur espagnol dans une interview à L'Equipe. Paris s'est aussi gardé de lui mettre un concurrent trop important dans les pattes. Jesé, plutôt ailier qu'attaquant de pointe, devrait être la dernière recrue offensive du club, ce qui laisse Jean-Kévin Augustin comme le seul autre avant-centre de l'effectif. Oui, tous les feux sont bien au vert pour que Cavani devienne le leader de l'attaque parisienne. Depuis le temps qu'il attend ça…