Lorient-PSG : Paris, comment rebondir après l'humiliation

"Si on peut exploiter cette situation, il faudra l'exploiter". Bernard Casoni, l'entraîneur lorientais, résume bien la pensée de beaucoup d'adversaires de Paris en ce moment. Voilà d’ailleurs le nouveau challenge du PSG. Ce n'est pas seulement le match à Lorient dont il est question. Mais de rebond en général. Humilié à Barcelone en Ligue des champions (6-1), le PSG doit trouver les ressources pour se reprendre et finir cette saison de la meilleure manière possible, histoire d'aller chercher de nouveaux titres nationaux, à défaut d’une grande épopée européenne.

Toute autre option serait une catastrophe pour le projet parisien, qui avait quand même réalisé le grand chelem la saison passée dans l’Hexagone (L1, Coupe de la Ligue, Coupe de France et Trophée des champions). Unai Emery va donc devoir trouver les ressorts, qui sont essentiellement mentaux, pour relancer son groupe le plus vite possible. Et ce dès dimanche à Lorient, où un autre résultat qu'une victoire enfoncerait encore un peu plus son groupe.

L'une des clefs de cette capacité de rebond parisien se situe dans le discours. Celui d'Unai Emery, notamment, même si les leaders du vestiaire peuvent aussi avoir un rôle important à jouer. Le technicien parisien va devoir trouver les mots justes pour relancer ses joueurs et leur permettre de relever la tête.

Piquer leur orgueil, qui a été bien touché ces derniers jours, peut par exemple aider : "S'ils flanchent, ils auront donné raison aux gens qui les critiquent", confirme ainsi Antoine Kombouaré, l'entraîneur guingampais. En clair, Edinson Cavani and co vont devoir montrer leur force de caractère. Et s’ils ont failli dans les grandes largeurs sur ce plan mercredi dernier au Camp Nou, les Parisiens ont cette fois-ci assez d'arguments pour le faire en L1. On parle quand même des quadruples champions de France et d’un effectif surdimensionné pour le championnat.

C'est le plus délicat. Et c'est là, où le management d'Unai Emery va être testé. Faut-il relancer un onze proche de celui qui a pris l'eau à Barcelone ? Ou faire des choix forts en se privant de certains joueurs qui n'ont pas été au rendez-vous ? Difficile d'y répondre. Pour cela, il faut être dans le groupe pour prendre son pouls et connaître les ressources de chacun.

Prenons par exemple le cas de Thiago Silva, qui est montré du doigt depuis la déroute barcelonaise. En se privant de son capitaine brésilien contre Lorient, Unai Emery prendrait le risque de le toucher encore davantage sur le plan mental et de le perdre jusqu’à la fin de la saison. Or, il s’agit tout de même du capitaine parisien. "Il ne faut pas chercher de coupable", plaide Antoine Kombouaré.

A Emery donc de trouver la bonne formule. Sauf surprise, le technicien basque, qui devra faire sans Thiago Motta, Blaise Matuidi, Lucas "qui ne sont pas prêts", ni Marco Verratti suspendu, ne devrait d'ailleurs pas tout bouleverser à Lorient. Et juste insuffler un peu de sang neuf, notamment dans le secteur offensif avec des joueurs comme Javier Pastore ou Angel Di Maria. Histoire de redonner une chance aux giflés du Barça et de vite leur offrir une occasion de se remettre dans le bon sens. Car même si ce n'est que la lanterne rouge en face, un succès serait bon à prendre actuellement pour le moral.

Après une telle désillusion, un groupe peut imploser. Certaines tensions, minimes quand tout va bien, peuvent ressortir et pourrir une formation. C'est un risque pour ce PSG, qui n'est pas à la hauteur des attentes cette saison. Le staff parisien doit donc veiller à ce que le groupe ne se désintègre pas. "Rester unis et soudés, c'est la première des choses. (Les joueurs) ne doivent pas écouter ce qui se dit, car ils vont se faire fracasser de partout", reconnaît Kombouaré.

Pour l'ancien coach du PSG, une seule recette peut d’ailleurs fonctionner pour se remettre à l'endroit : le travail. "Evidemment, il faut bosser à l'entraînement, mettre les bouchées doubles. Les solutions n'existent que dans le travail. Les faibles parlent, les forts agissent". En clair, les qualités de manager d’Unai Emery sont plus que jamais mises à l’épreuve lors de ces jours très délicats.