Mercato OM - Valère Germain n’est pas une star, et si c’était mieux ainsi ?

"Germain est à l’OM pour ce qu’il est devenu. Il n’y a pas de joueur marketing à l’OM". Ces deux phrases sortent directement de la bouche de Jacques-Henri Eyraud et ont été prononcées lundi lors de la conférence de presse présentant Valère Germain, première recrue en tant que tel de l’été 2017 de l’OM Champions Project.

Si la seconde peut prêter à sourire tant le potentiel marketing des joueurs est évidemment un critère de recrutement comme un autre de nos jours, la première répond à une vérité simple : Valère Germain est un très bon attaquant de Ligue 1. Pas le plus fort, pas le plus rapide, pas celui qui attire l’attention médiatique certes. Il faut dire qu’avec seulement 2 saisons à plus de 10 buts dans l’élite, sa feuille de stats ne saute pas aux yeux.

Mais ces deux dernières saisons, l’ancien Monégasque a prouvé à quel point il pouvait bonifier un effectif, permettre aux talents autour de lui de se magnifier (n’est-ce pas Hatem Ben Arfa). En somme, un joueur collectif, intelligent et sans un égo démesuré, en atteste sa deuxième partie de saison asémiste passée dans l’ombre du phénomène Mbappé sans que cela ne provoque de vague.

Alors, non, ce n’est pas un André Silva, une promesse pour l’avenir alléchante. Non ce n’est pas Mario Mandzukic ou Carlos Bacca voire Olivier Giroud, des joueurs à même de franchir le cap des 20 buts sans forcer. Mais c’est un joueur de complément parfait, qui peut encore franchir un cap et qui assure un matelas de 10 à 20 réalisations toutes compétitions confondues par saison. En clair, Marseille sait ce qu’il prend contrairement à faire un pari fou sur un jeune prospect européen ou un joueur à même de prendre trop de place dans le vestiaire.

C’est sûr : l’OM ne changera pas de dimension avec Germain. Mais rien ne dit qu’il ne la franchira pas avec un autre joueur dans les semaines à venir. En d’autres termes, c’est à la fin du bal qu’on paye les musiciens. Et ça sera le 31 août que les supporters marseillais pourront juger de l’apport qualificatif apporté par l’été phocéen.

C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé le président marseillais lors sa conf, entre sa blague sur la tisane et des slides Powerpoint : "Je ne crois pas que le mercato se termine le 26 juin... Des discussions continuent, avancent, Andoni (Zubizarreta) et Rudi (Garcia) font un travail excellent". En somme, keep calm and wait. Car, surtout en période de mercato, la précipitation n’a jamais rien fait de bon.

Fin juin, L’Equipe affirmait que Frank McCourt, le patron américain, était disposé à mettre entre 60 et 100 millions cet été. Avec Germain, seuls 10 millions sont partis. Il en reste encore quelque uns à dépenser pour aller chercher le(s) crack(s) qu’espèrent les supporters. Germain n’est pas celui-là mais c’est un bon début avant, peut-être, de "rêver plus grand". Mais sur la Canebière cette fois.