27e j - Crise perpétuelle, classe éternelle et clash de maternelle : les tops et flops de samedi

On ne débute pas sa carrière professionnelle à Chelsea sans talent. Impossible. Gaël Kakuta l’a rappelé de manière éclatante ce samedi. Même s’il n’a pas épousé la carrière qui lui était promise à ses débuts, l’Amiénois reste un joueur à part dans notre championnat. Sa feinte de corps, pourtant si simple mais si délicieuse, a envoyé Nicolas Pallois dans le vent. Puis, sa conduite de balle soyeuse et son intérieur du gauche propulsé dans le petit filet opposé ont montré l’étendue de sa classe. Avec cinq buts et quatre passes décisives, il signe la meilleure saison statistique de sa carrière et porte Amiens sur ses épaules. Il permet surtout aux amoureux du jeu de se régaler lorsque la foudre sort de ses pieds.

On aurait pu parler du dilettantisme monégasque ou de l’erreur d’arbitrage qui a sanctionné l’ASM. Au lieu de cela, il convient plutôt de mettre en avant la grinta toulousaine, si rarement aperçue cette saison au Stadium. Si les hommes de Mickaël Debève ont mis du temps à rentrer dans leur match, ils ont été transfigurés par l’égalisation lors de la première période. Dès lors, c’est la bave aux lèvres et la tête pleine de bonnes intentions que les Toulousains ont vécu leur match. Mêmes menés 1-3, ils n’ont jamais lâché l’affaire et ont été récompensés de leurs efforts. Ce n’est pas forcément beau, spectaculaire mais c’est laborieux, au sens noble du terme. Et c’est aussi ça la beauté du football.

C'est le paradoxe dijonnais : le DFCO voyage mal et ses deux dernières sorties à Monaco (4-0) puis à Troyes (0-0) l'ont rappelé. Pire, il encaisse beaucoup de buts, puisque sa défense est la plus perméable de Ligue 1. Mais à domicile, le club bourguignon est un ogre. Avec ce nouveau succès net et sans bavure décroché devant Caen (2-0), les hommes d'Olivier Dall'Oglio ont aligné un neuvième match de championnat sans s'incliner à Gaston-Gérard. Ils y sont invaincus en 2018. Mieux : leur dernière défaite à la maison remonte au 14 octobre dernier. Et en plus, c'était face au Paris Saint-Germain (1-2).

On a presque tout dit sur Karl Toko Ekambi et ses exploits. L’international camerounais est un redoutable buteur, ses 13 réalisations en 26 matches joués en font un joueur décisif toutes les deux rencontres et il a encore porté Angers à bout de bras, ce samedi, à Lille (1-2). Son doublé a offert un gigantesque bol d'air au SCO. Plus remarquable encore, l'attaquant formé au Paris FC peut aussi y mettre les formes. Et ça, on le savait moins. A Pierre-Mauroy, il a donné une autre dimension à la rencontre en délivrant les Angevins à la 89e, quelques instants après l'égalisation de Nicolas Pépé. Le tout en plaçant le ballon petit filet opposé d'un amour de reprise de volée, bottée avec l'extérieur du pied droit. Sublime.

Vous vous souvenez sûrement d’un surprenant FC Nantes en début de saison. Celui qui, par une maîtrise défensive magnifique et une efficacité rare, créait la surprise en L1. Ce temps-là est révolu. C’est bien simple, depuis début 2018, les Canaris sont derniers de l’élite avec six points en huit matches. Ajoutez-y un Claudio Ranieri qui ne cache plus ses envies de sélection nationale et des joueurs beaucoup moins en réussite et vous aurez le panorama complet à la Beaujoire. Pas de quoi s’envoler au septième ciel.

C’est presque cruel. Mais c’est le football. En grande difficulté dans le jeu ce samedi, mené au score par Angers, Lille a bien cru éviter le pire lorsque Nicolas Pépé a égalisé à la 88e minute de jeu. Pierre-Mauroy s’est remis à chanter… trente secondes. Le temps pour Toko Ekambi de doucher les espoirs lillois. Lille, malgré l’arrivée de Christophe Galtier, n’y arrive pas. Beaucoup trop friable derrière, pas inspiré au milieu et trop léger devant malgré la présence de Pépé, le LOSC est clairement en danger alors que sa situation économique, à laquelle il faut ajouter les indemnités de licenciement de Bielsa, inquiète. En bref, les Dogues sont au fond du trou. Et on ne voit pas bien ce qui va leur permettre d’en sortir…

Les tenants et les aboutissants de l'altercation opposant Antoine Kombouaré et Frédéric Hantz sont encore flous. Seule certitude, elle a débuté à la suite d'une grosse faute de Jordan Ikoko dans le dernier quart d'heure de la rencontre. Le coach de l'En Avant Guingamp n'a vraisemblablement pas beaucoup apprécié une réaction de son homologue messin. A tel point que le Kanak a décidé de le rejoindre dans sa propre zone technique et de l'attraper par le manteau. Malgré l'égalisation de Deaux pour les locaux, l'ancien coach du Paris Saint-Germain n'a pas relâché la pression et a de nouveau invectivé l'entraîneur des Grenats dans les couloirs du Roudourou. Le tout en réclamant aux caméras de ne rien filmer. Étrange.